A bord de trois bus blancs escortés par des véhicules militaires israéliens, les religieux, au nombre de quelques dizaines, ont traversé la ligne de cessez-le-feu à Majdal Shams, dans la partie du Golan occupée par Israël peu avant 11H30 (09H30 GMT), ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Une source proche ayant requis l’anonymat, a indiqué que « l’armée israélienne a empêché la délégation d’emporter ses téléphones portables et a empêché les journalistes de s’approcher d’eux pendant leur rassemblement ».

Selon une source au sein de la communauté druze, ils doivent se rendre dans le nord, à Julis, pour y rencontrer cheikh Mowafaq Tarif, chef religieux des druzes d’Israël, avant d’aller prier près de Tibériade au site du tombeau de prophète Chouaïb. La délégation participera également à l’inauguration d’un siège religieux dans le village d’Al-Buqai’a, dans le nord de la Palestine occupée, samedi, selon le programme d’invitation dirigé par Cheikh Tarif.

Cette visite a toutefois rencontré « une forte opposition » au sein de la communauté druze syrienne, selon une source druze. Les habitants du village syrien de Hadar ont condamné cette visite. Dans un communiqué, les habitants ont déclaré qu’Israël exploite une visite religieuse pour semer la division au sein de la communauté druze et cherche à l’utiliser comme ligne défensive pour atteindre ses intérêts expansionnistes. Ils ont souligné que les crimes de l’occupation sur le plateau du Golan occupé, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne peuvent être ignorés, soulignant que leur allégeance revient au peuple syrien et accusant les cheikhs qui ont fait la visite « qu’ils ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes ».

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre, Israël a envoyé des troupes dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis la guerre de 1967, et annexée en 1981. Son armée a occupé la position militaire syrienne à Jabal al-Cheikh (Mont Hermon) et contrôle désormais des centaines de kilomètres carrés du sud syrien dans les trois gouvernorats de Souweida, Quneitra et Deraa.

Le Premier ministre israélien s’est érigé en protecteur des druzes. Au début du mois, il avait demandé à son armée de se préparer à défendre les habitants druzes de Jaramana où des affrontements ont eu lieu entre les forces du nouveau régime et des hommes armés druzes. Dimanche, Israel Katz, ministre de la Défense, a annoncé que les Druzes syriens seraient bientôt autorisés à travailler en Israël.

Il y a lieu de souligner que le Conseil de sécurité de l’ONU, condamnant les récents «massacres » de civils dans l’ouest de la Syrie, a appelé vendredi  les autorités de transition à protéger «tous les Syriens sans distinction », quelle que soit leur appartenance ethnique, leur religion ou leur croyance.

Le Conseil «condamne fermement la violence généralisée ayant lieu dans les provinces de Lattaquié et de Tartous depuis le 6 mars, notamment les massacres de civils, en particulier au sein de la communauté alaouite », minorité associée au clan de l’ancien président Bachar el-Assad, a lu au nom du Conseil sa présidente en exercice, l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen.

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