Le général Mohammed Hamdan Dogolo, alias « Hemedti », chef des forces paramilitaires dites Forces de soutien rapide et numéro 2 de la junte, s’affiche désormais publiquement en porte-à-faux avec l’armée régulière, qu’il accuse de collusion avec les islamistes et les forces de l’ancien régime d’Omar el-Béchir.
Mardi, il a par exemple exigé un procès « équitable, transparent et public » pour l’officier de police qui a abattu un jeune manifestant le 28 février. Le crime avait été filmé et avait provoqué une vague d’indignation.
Abdelrahim Dagalo, son adjoint et néanmoins frère est même allé plus loin. « Nous disons à ceux qui détiennent le pouvoir : remettez-le au peuple sans vous retourner, a-t-il entonné en plein rassemblement. À partir d’aujourd’hui, nous ne permettrons plus le meurtre de jeunes manifestants, ni la détention d’hommes politiques », a-t-il clamé.
Signe de la montée des tensions : mercredi, un dirigeant des Forces de soutien rapide a confirmé auprès du Sudan Tribune que 700 hommes avaient été transférés à Khartoum pour suivre « une formation » prévue de longue date, selon lui. Un journaliste politique soudanais explique que Hemedti, « par ses manœuvres, entend surtout se présenter comme un rebelle contre les islamistes, alors que son avenir politique est dépendant de l’application de l’accord-cadre ».