« Le régime de Kiev a réalisé une nouvelle tentative de mener une attaque terroriste sur le pont de Crimée avec un drone sans pilote semi-submersible » a déclaré l’armée russe sur Telegram. « Le drone naval ukrainien a été détecté à temps et détruit en mer Noire » a-t-il précisé. La Défense russe a ensuite indiqué en avoir neutralisé un deuxième à 2h10 puis un troisième à 2h20, visant toujours la même cible.
Véritable symbole, le pont de Crimée, long de 18 kilomètres et inauguré en 2018 à la suite du rattachement de la péninsule à la Russie, relie les deux territoires. Il est constitué de deux structures parallèles, l’une pour le transport routier et l’autre pour le transport ferroviaire.
Le 12 août dernier, deux attaques de missiles ukrainiennes avaient été déjouées au-dessus de ce pont dans le détroit de Kertch. Une précédente attaque, en juillet, avait atteint la section routière de l’ouvrage. Deux drones ont de surcroît été abattus dans la région de Belgorod à la fin de la journée du 1er septembre, toujours selon l’armée russe.
Kiev avait affirmé avoir utilisé des drones lancés depuis le territoire russe pour frapper l’aéroport militaire de Pskov dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30 août, a révélé vendredi le chef du renseignement militaire ukrainien. Cette attaque de drones a marqué les esprits non par l’étendue des dégâts, mais par la localisation de la cible : la ville de Pskov se trouve à 700 kilomètres de la frontière.
Interrogé par la revue spécialisée The War Zone, Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire, apporte un élément de réponse : les drones n’ont pas été lancés depuis l’Ukraine, mais depuis le territoire russe. « Les drones utilisés pour attaquer la base aérienne de Kresty à Pskov ont été lancés de l’intérieur de la Russie », a-t-il assuré.
Le responsable ukrainien a refusé de préciser si l’attaque avait été menée par ses hommes ou par des Russes agissant pour le compte de Kiev. Mais la revue, en se basant sur une image prise par l’un des drones, estime que les opérateurs de l’attaque se trouvaient à proximité de la base militaire. Pour The War Zone, les drones utilisés n’étaient pas des drones kamikazes, mais des appareils capables de larguer de petites bombes.
Quel qu’ait pu être le mode opératoire, l’essentiel pour les autorités ukrainiennes est d’avoir provoqué des dégâts importants – entre deux et quatre avions endommagés – à une distance aussi éloignée : « Les nouvelles armes ukrainiennes, c’est 700 kilomètres. L’objectif, c’est d’arriver encore plus loin », a déclaré jeudi 31 août le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
C’est la première fois que Kiev reconnaît opérer à l’intérieur du territoire russe, où se sont produits non seulement des frappes de drones, mais aussi des actes de sabotage présumés, en plus d’incursions armées.
Les attaques de drones attribuées à l’Ukraine et prenant pour cible tant Moscou que d’autres villes russes sont devenues quasi quotidiennes depuis plusieurs mois, tandis que les forces russes poursuivent leurs bombardements massifs des cités ukrainiennes.
L’armée russe et plusieurs autorités locales ont signalé dans la matinée de vendredi avoir neutralisé plusieurs appareils sans pilote à travers l’ouest du territoire russe. Un drone a chuté à Kurchatov, où se trouve une centrale nucléaire, qui n’a pas été atteinte. « Aujourd’hui, les forces de défense anti-aérienne près de Loubertsy [dans la région de Moscou, à l’est de la capitale] ont déjoué une nouvelle tentative de voler un drone vers Moscou» a rapporté sur Telegram Sergueï Sobianine, maire de la ville.
Le ministère russe de la Défense a quant à lui indiqué qu’un drone avait été abattu dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, vers 7h30 du matin. « Notre défense anti-aérienne a travaillé (…) aucune victime ou dommage n’est à signaler », a rapporté Viacheslav Gladov, gouverneur de la région.
Dans la région de Koursk, elle aussi frontalière de l’Ukraine, deux appareils ont été abattus, l’un d’entre eux endommageant un immeuble résidentiel, a fait savoir Roman Starovoït, gouverneur. Aucune victime n’est à déplorer. « La centrale nucléaire de Koursk fonctionne normalement. (…) Le niveau de radiation (…) est au niveau naturel », a tenu à préciser la centrale sur Telegram.