« Selon les données provisoires, un drone a été abattu au-dessus de la mer », a écrit Mikhaïl Razvojaïev, gouverneur de la ville de Sébastopol, sur sa chaîne Telegram. Selon lui, l’incident survenu lundi n’a créé aucune perturbation dans la ville. Par la suite, le responsable a fait état de la destruction d’un deuxième engin à l’approche de Sébastopol. Depuis fin juillet, Sébastopol et la Crimée, considérée par Kiev comme faisant partie du territoire ukrainien, sont régulièrement visés par des attaques de drones.
Le 29 octobre, des navires russes assurant selon Moscou la sécurité du couloir céréalier avaient été attaqués dans la baie de Sébastopol par des drones ukrainiens. La Russie a ensuite suspendu sa participation à l’accord sur les céréales avant d’y revenir plus tard.
Alors que l’année 2023 débute sous tension entre Russes et Ukrainiens, il est permis de rêver à des espoirs de paix en Ukraine, comme le fait valoir Hans-Lothar Domröse, ex-général de l’Otan, convaincu que le conflit débouchera sur une phase d’accalmie.
Les deux parties campent désormais sur leurs positions et les gains territoriaux ne sont plus suffisants pour justifier la poursuite des combats, a ainsi déclaré l’ancien haut gradé dans un entretien aux médias du groupe Funke. Une trêve et des négociations sur un cessez-le feu devraient avoir lieu entre février et mai 2023, selon lui. « Une trêve sera conclue en 2023. Il ne sert à rien de poursuivre le combat si vous ne prenez plus de nouveaux territoires. Très probablement, entre février et mai, la situation sera telle que les deux parties se rendront compte qu’elles n’avancent plus », a ainsi déclaré H.-L. Domröse.
Ce sera alors le temps des pourparlers, même si ceux-ci ne déboucheront pas forcément sur une paix totale. Ces négociations pourraient être menées avec la médiation du Président turc, du dirigeant indien, ou du secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, ajoute l’ancien gradé de l’Otan.
Ces dernières semaines, plusieurs voix se sont élevées pour appeler à des négociations. Le Président ukrainien s’est entretenu avec son homologue américain sur le sujet. Les deux dirigeants souhaitent en particulier qu’un sommet de la paix soit organisé sous l’égide de l’Onu.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a au contraire accusé Washington de freiner les négociations, en vue d’épuiser la Russie en entretenant le conflit. Moscou reste ouvert aux pourparlers, mais a fixé comme condition sine qua non la reconnaissance par Kiev des quatre régions ayant intégré la Russie.
Récemment, Volodymyr Zelensky avait proposé ironiquement de régler la question avec Vladimir Poutine en combat singulier.
Moins sarcastique, Antonio Guterres a déclaré que l’Onu était pessimiste quant à de prochaine négociations entre Moscou et Kiev. Ce n’est pas pour rien que la Russie a mobilisé ses bombardiers stratégiques pour les intégrer à la campagne de l’Ukraine. Comme ce n’est pas un hasard si du côté russe on suggère aux habitants d’Odessa, s’ils désirent intégrer la Russie, de suivre l’exemple des quatre régions qui ont franchi le Rubicon : en optant pour le référendum.