Hachem Safieddine, chef du Bureau exécutif du Hezbollah, a assuré lors de l’oraison funèbre dédiée jeudi au commandant martyr Abou Ne‘meh, que la riposte ne fait que commencer. « Un dernier mot pour l’ennemi, la riposte à l’assassinat de notre cher commandant Hajj Abou Ne‘meh et du frère martyr Mohamad al-Khachab a commencé hier soir et au plus vite. La série de ripostes se poursuivra et visera des sites nouveaux. L’ennemi ne pouvait imaginer qu’ils seront frappés et sur lesquels des centaines de projectiles ont été tirés par la résistance et des dizaines de drones.»
Durant la journée de jeudi, pas moins de 14 QG de l’armée sioniste ont été frappés à l’aide de plus de 200 projectiles et un escadron de drones. Un officier du Hezbollah répondant au pseudonyme hajj Mohamad Ali est revenu sur le modus operandi de cette vaste offensive qui a consacré la vulnérabilité de l’entité sioniste. L’unité du Hezbollah, a-t-il assuré la chaine libanaise Al-Manar, travaille depuis 17 ans pour développer son arsenal et ses tactiques et « dont très très peu a été utilisé de par la quantité de feu, sa précision et sa portée » dans cette dernière bataille, affirmant qu’elle prépare à l’ennemi « des surprises énormes lors de la bataille terrestre ».
L’émission de la chaine de la résistance a présenté des images exclusives de la salle Gestion de feu de l’Unité d’artillerie en mission d’observation. Est apparu l’observatoire du martyr Imad, et celui du martyr Samir Matoute, et des images de manœuvres militaires de l’unité, de préparation et de tests sur des armes et des munitions.
S’exprimant sur le parcours historique de cette unité, hajj Mohamad Ali évoque 3 étapes : « la première jusqu’en 1993 pour sécuriser la dissuasion face aux raids ennemis, la seconde est celle de 1996 qui s’inscrit dans le prolongement de la première, et la suivante jusqu’en l’an 2000, au cours de laquelle la résistance a dû faire face à la tactique de « la punition qui traque le serpent » qui avait été suivie par l’ennemi. »
« L’unité a alors entrepris d’adapter les armements qui étaient fixes afin qu’ils deviennent plus tactiques et appropriés à la bataille. La résistance a entrepris de tirer ses projectiles à partir de canons évacués au préalable ou via des plateformes portables sur des véhicules, en exécutant le tir et en se retirant au plus vite ».
L’officier de la résistance s’est attardé sur le Bourkane, indiquant qu’il a été fabriqué par les ingénieurs de la résistance libanaise, et qu’il comporte 3 gammes : léger, moyen et lourd. « Cet armement a été conçu pour la bataille de la Galilée, afin de détruire entièrement toutes les positions de première ligne de l’ennemi ainsi que ses QG, de sorte qu’aucune position ne soit maintenue. Il est aussi conçu pour les combats dans un environnement urbain afin de fournir une puissance de feu de soutien à la force chargée des manœuvres dans son combat. Il dispose d’un important effet destructeur et d’un impact psychologique sur l’armée ennemie et ses soldats au cœur des positions, en raison de son volume de son et de la frayeur qui en découle, de sorte qu’il est similaire aux raids de l’ennemi et à leurs effets sur nos villages et notre peuple. »
L’officier a révélé l’entrée en action dans cette bataille d’un projectile de la famille des Bourkane lourds et qui porte le nom de Jihad. « Cet armement a été utilisé pour frapper les positions à commencer par celles qui se trouvent en première ligne du côté des hameaux de Chebaa occupés. Par la suite, nous avons visé avec cet armement les casernes de Hounine et Ramim… nous l’avons utilisé la dernière fois sur le siège de la brigade orientale a Kiryat Shomna, sur une base qui s’appelle Kippour. Nous avons tiré deux projectiles sur la même cible. Le tir était précis et les destructions étaient importantes. Les images qui ont été prises à l’intérieur avec les portables des colons montrent ces destructions causées à l’intérieur de la base et sur le parking des véhicules autour de la base ».
M. Ali a longuement parlé des obus Falaq 1 (114 kg) et Falaq 2 (250 kg). Les cibles qu’il peut frapper peuvent se situer à 11 km. Il a précisé que « le Falaq 2 a été utilisé dans les attaques contre la base aérienne de Meron, sur la montagne al-Jarmaq », révélant « qu’une vingtaine ont été utilisées dans cette attaque. Chacun de ces obus est l’équivalent d’un raid aérien. Des tirs d’une salve de Falaq équivaut à une ceinture de feu de l’armement aérien. Cette plateforme a aussi été fabriquée par les ingénieurs de la résistance islamique ». Quant à Falaq 1, il est entré en action au début de la bataille. « Nous avons bombardé avec, les positions de l’ennemi et des colonies en riposte aux bombardements des zones résidentielles chez nous, dans les villages et les villes. » L’officier a assuré que la résistance aura recours à d’autres types de Falaq si la bataille l’exige « et il y aura des surprises ».
Quant aux roquettes Katioucha, l’officier se souvient « qu’elles avaient été utilisées aux tous débuts sans moyens, à travers des poutres en bois.» Plus tard, elles ont été « développées progressivement à travers des lanceurs simples et doubles, jusqu’au « navire », soit une plate-forme de fusée coulée avec du ciment, et des buses multiples entre 7, 10 et 15 cylindres. Au stade actuel, la Résistance fabrique des plates-formes fixes à buses multiples pour 122 mm et 107 mm, bien qu’elles soient régulièrement utilisées sur un lanceur à 40 buses » Et de conclure que « leur production par la résistance est comparable à la fabrication des Russes et de l’armée nord-coréenne. »
Dans cette bataille, explique-t-il, les Katioucha ont été utilisées suivant trois procédés. « Le premier en frappant directement la cible, et les casernes en profondeur. Le second en utilisant le “navire” avec d’autres armements, c’est-à-dire avec les drones et les missiles guidés. Et le troisième en pilonnant les colonies en riposte aux agressions contre les localités et les villages libanais ». Et de révéler qu’elles ont aussi été utilisées « pour frapper les systèmes Dôme de fer en ayant recours à la tactique des tirs sur la batterie pour la vider de ses missiles ».
« Après l’avoir vidé de ses missiles, les dernières Katioucha s’abattent sur la batterie elle-même comme cela s’est passé sur Kfar Blum au nord de la Palestine occupée, et les deux base Kayla’ et Yoav dans le Golan syrien occupé, dans la cadre de la politique de submersion. Les Katioucha décèlent les sites actualisés du Dôme de fer avec l’aide de l’armement aérien des drones ». Et de conclure sur cet armement : « les frappes contre les dômes qui ont avorté leur fonctionnement ont été la cause principale du déplacement de la plupart des colons du Nord, qui le considéraient comme leur refuge ultime ».