« Nous avons besoin d’une décision du président Trump pour nous aider à détruire la centrale nucléaire de Fordo », avait déclaré en début de semaine un porte-parole de l’armée israélienne. Donald Trump a clairement indiqué qu’il ne serait pas intéressé par une attaque sans obtenir l’assurance absolue, selon le journal britannique,que la méga bombe soit capable de détruire efficacement l’installation nucléaire souterraine de Fordo, située à 190 km au sud de la capitale Téhéran.
Le journal précise que cette installation nucléaire est située à 90 mètres sous terre alors que la bombe GBU-57, également connue sous le nom de MOP, et qui pèse plus de 13 tonnes, n’est efficace que jusqu’à une profondeur de 60 mètres. On estime que frapper la centrale nucléaire de Fordo nécessiterait l’utilisation de plusieurs bombes de ce type.
De hauts responsables de l’administration US ont révélé pour le site israélien Walla, que D. Trump avait spécifiquement demandé à ses conseillers militaires si le missile anti-bunker détruirait réellement le site nucléaire souterrain iranien de Fordo. Ils lui ont répondu qu’ils en étaient convaincus. « Mais on ignore s’il a été totalement convaincu par leurs propos et s’il craignait que les États-Unis ne s’impliquent dans un conflit plus vaste au Moyen-Orient », ajoute le site.
Selon un rapport publié par Axios, des responsables israéliens ont informé l’administration US que si l’installation nucléaire souterraine de Fordo, en Iran, ne peut être détruite par une frappe aérienne, l’armée israélienne pourrait tenter de le faire par une opération terrestre.
Le Wall Street Journal, citant trois sources proches du dossier, a rapporté que D. Trump avait informé ses principaux conseillers, tard mardi soir, de son approbation du projet d’attaque militaire contre l’Iran. Le journal a ajouté qu’il s’était abstenu de donner l’ordre définitif d’attaque, préférant attendre de voir si Téhéran abandonnait son programme nucléaire.
La chaine CNN a rapporté, en citant des sources bien informées, d’autres raisons pour les tergiversations du président américain. « Trump est extrêmement préoccupé par le fait d’être entraîné dans un conflit étranger, qu’il s’était auparavant engagé à éviter ». « Tenter d’éviter de prolonger le conflit entre Israël et l’Iran est devenu une nécessité absolue pour Trump », rapportent ces sources, selon lesquelles ce dernier reçoit constamment des messages de ses alliés l’exhortant à ne pas s’engager dans une attaque contre l’Iran.
Selon le Financial Times, citant des responsables britanniques, Keir Starmer, Premier ministre travailliste, a discuté avec son gouvernement de la possibilité que les frappes américaines contre l’Iran soient lancées depuis une base militaire conjointe américano-londonienne.
Jeudi, le QG des Gardiens de la révolution de Khatam al-Anbiya a averti les États-Unis que « toute intervention directe dans l’agression contre l’Iran conduira à une extension de la guerre. »
Sur un autre plan, il ya lieu de relever qu’un responsable américain a déclaré que les missiles Arrow de l’Organisation de défense aérienne israélienne, utilisés pour intercepter les missiles balistiques iraniens, étaient en rupture de stock, rapporte le WSJ. Le journal a indiqué que le responsable, sous couvert d’anonymat, a affirmé mercredi que les États-Unis étaient conscients de la situation et avaient donc pris des mesures pour renforcer les défenses terrestres, maritimes et aériennes d’Israël contre d’éventuelles attaques. Le responsable a souligné que le Pentagone avait envoyé des systèmes de défense à Israël depuis le début de ses attaques contre l’Iran.
Selon le WSJ, le système de défense aérienne israélien est divisé en quatre niveaux : le Dôme de Fer (4 à 70 kilomètres), la Fronde de David (40 à 300 kilomètres), Arrow 2 (500 kilomètres) et Arrow 3 (2 400 kilomètres). La plupart des missiles balistiques lancés depuis l’Iran sont interceptés par les systèmes Arrow 2 et Arrow 3. L’Arrow 2, conçu pour intercepter des missiles dans l’atmosphère, est entré en service en 2000, tandis que l’Arrow 3, développé pour intercepter des missiles balistiques hors atmosphère, a commencé à être utilisé en 2017.
Newsweek a signalé que « plusieurs villes américaines ont été le théâtre ces derniers jours de manifestations exhortant l’administration Trump à ne pas participer à la guerre d’Israël contre l’Iran.» Des dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi à San José, troisième ville de Californie, pour protester contre l’engagement militaire américain dans la guerre. Certains brandissaient des drapeaux iraniens, tandis que d’autres brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire Ne touchez pas à l’Iran.
Selon Newsweek, « l’événement a été organisé par l’Organisation pour la paix et la justice de San José ». Un membre du conseil d’administration de l’organisation a déclaré que « le groupe appelle les dirigeants locaux à exiger du gouvernement fédéral qu’il alloue davantage de fonds aux services sociaux utilisés par la ville et qu’il les retire du budget militaire ».
Des centaines de personnes se sont également rassemblées lundi à Milwaukee, la plus grande ville du Wisconsin, pour manifester sous le slogan Ne vous frottez pas à l’Iran , où les manifestants ont réclamé un embargo sur les armes livrées à Israël. Un rassemblement de solidarité avec l’Iran a également eu lieu à New York, soutenu par le groupe pacifiste Bronx.
Les médias ont rapporté que « des manifestants new-yorkais ont brandi des drapeaux iraniens ainsi qu’une banderole sur laquelle on pouvait lire l’apartheid et un État génocidaire n’ont pas le droit d’exister, tandis qu’une autre banderole montrait un drapeau israélien en feu ».
Le 13 juin, une petite manifestation a eu lieu devant la mission américaine auprès des Nations Unies à New York, où un manifestant a brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire Je soutiens l’Iran.
« À Londres, des milliers de personnes ont manifesté samedi sous le slogan Arrêtez de bombarder l’Iran – Arrêtez d’armer Israël », selon le Daily Express.
A signaler aussi que le Pentagone a démis de ses fonctions un officier supérieur qui aurait fustigé Israël et la politique américaine au Moyen-Orient, dans des publications incendiaires sur les réseaux sociaux, a rapporté Anadolu. Le colonel Nathan McCormack, ancien chef de la branche « Levant et Égypte » au sein de la direction de la planification stratégique J5 du Comité des chefs d’état-major interarmées, est au cœur de la controverse, ajoute l’agence turque.
Cette décision intervient peu après que le Jewish News Syndicate (JNS) a rapporté mardi l’existence d’un compte X semi-anonyme prétendument lié à McCormack, qui comportait des remarques décrivant Israël comme « notre pire allié ».
Un responsable du Pentagone a déclaré au JNS : « Il ne fera plus partie de l’état-major interarmées pendant la durée de l’enquête », ajoutant que le ministère de la Défense chargeait un enquêteur d’examiner le contenu et ses implications. « L’individu est réintégré dans son service pendant la durée de l’enquête. »
D’abord rapportés par le JNS et détaillés par Middle East Eye, les messages, depuis archivés, comportaient également des critiques à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. McCormack l’a qualifié, lui et ses alliés, de « complices judéo-suprématistes » et les a accusés de vouloir « expulser [les Palestiniens] et purifier Eretz Israël [le territoire israélien] des Palestiniens de souche ».
Le Pentagone a souligné que ces publications « ne reflètent pas la position de l’état-major interarmées ou du ministère de la Défense », soulignant l’impact potentiel de telles opinions sur les alliances US. « Nos alliances et partenariats mondiaux sont essentiels à notre sécurité nationale », a déclaré le responsable.
Le profil LinkedIn de McCormack indique qu’il a pris ses fonctions actuelles en juin 2024. Selon Middle East Eye, les publications accusent également Washington d’avoir permis le « mauvais comportement » d’Israël et ajoutaient : « Les États occidentaux se donnent beaucoup de mal pour éviter de critiquer Israël, en grande partie par culpabilité envers l’Holocauste.»
« Les actions d’Israël au fil des décennies ont suscité des accusations de nettoyage ethnique et de génocide », a également écrit McCormack.