« Le secteur de l’éducation est constamment confronté à d’importants défis en termes de qualité, demeurant l’un des domaines les plus complexes que les gouvernements successifs n’ont pas réussi à moderniser depuis l’indépendance du Maroc et la concrétisation de ses aspirations au développement. Cette problématique structurelle constitue un frein majeur, fortement tributaire du développement des ressources humaines », lit-on dans le rapport du CMC.
Ce dernier qui a conduit une enquête d’opinion, interrogeant les Marocains sur leurs perceptions de l’éducation en cette conjoncture chaotique, a mis en lumière plusieurs points de friction au sein du secteur de l’éducation nationale, notamment l’absence de réponse aux revendications accumulées, l’injustice ressentie par les travailleurs en matière de salaires, le gel des salaires malgré l’inflation, et les problèmes liés à la sous-traitance de ressources humaines.
Les résultats de l’enquête, qui a recueilli l’opinion de 12.138 participants représentant toutes les régions du pays, mettent en avant une participation significative des acteurs éducatifs, avec 87,7% de professeurs hommes et femmes parmi les participants. Les principaux constats révèlent une forte préoccupation quant à l’injustice salariale, le non-respect des engagements gouvernementaux, une gestion inefficace du dialogue social, et un manque de confiance dans la volonté du gouvernement de trouver des solutions satisfaisantes.
Les participants appellent au retrait du système de base, exprimant également le souhait d’impliquer les coordinations syndicales dans le dialogue social, malgré son absence de reconnaissance juridique formelle. La majorité d’entre eux doute de la volonté du gouvernement de résoudre les problèmes, ce qui a alimenté une série de grèves à partir du 5 octobre 2023, affectant l’enseignement général.
Bien que le gouvernement ait pris des mesures positives, comme l’arrêt des ponctions sur les salaires des grévistes, des actions supplémentaires, telles que la restitution des montants précédemment déduits, sont nécessaires pour achever ces efforts. La même source signale comme impératif que le gouvernement améliore sa communication pour regagner la confiance des citoyens, en expliquant clairement les contraintes financières et en montrant de manière transparente les efforts entrepris. En outre, une révision globale du système unifié, ainsi que l’exploration de nouvelles formes de dialogue impliquant la coordination, pourraient contribuer à résoudre ce conflit et à favoriser un climat de collaboration plutôt que de confrontation.