Le coût direct du séisme d’Al Haouz pour les provinces touchées représente les dépenses estimées en infrastructures nécessaires pour les remettre à leur niveau d’avant cette catastrophe naturelle. À cet égard, les pertes économiques d’infrastructures se sont concentrées autour de l’épicentre du séisme à Al-Haouz, suivi par les provinces voisines, principalement Taroudant et Chichaoua, souligne la note d’information.

En ce qui concerne le coût indirect du tremblement de terre, en comparant le scénario de base (un contrefactuel artificiel supposant que le tremblement de terre ne s’est pas produit) avec l’occurrence réelle (le tremblement de terre s’est effectivement produit), les résultats de la simulation réalisée pour préparer cette note « indiquent une perte de PIB d’environ 0,24%, équivalant à environ 3 milliards de dirhams en 2023 ».

Par conséquent, l’activité économique dans la région de Marrakech a chuté de 1,3 %, tandis que la province d’Al-Haouz a perdu environ 10,2 % de son PIB. Les autres provinces du Maroc ont enregistré des pertes de moindre ampleur, proportionnelles à leurs liens respectifs avec les provinces touchées.

La province d’Al-Haouz a enregistré 53% de la perte totale de produit régional brut parmi les six régions les plus touchées, pour un total d’environ 1,2 milliard de dirhams. Elle est suivie par la province de Taroudant avec une perte de produit régional brut de 739 millions de dirhams. Les autres provinces touchées, Chichaoua, Marrakech, Ouarzazate et Azilal, ont collectivement subi une perte de produit régional brut d’environ 305 millions de dirhams.

Les autorités marocaines ont lancé un Programme de reconstruction sur 5 ans, doté d’un budget de 120 milliards de dirhams. Ce budget sera réparti en deux piliers principaux : 22 milliards de dirhams pour l’aide d’urgence aux ménages et la reconstruction des infrastructures, et 98 milliards de dirhams pour la mise à niveau de la région du Haut Atlas.

Le premier pilier de ce Programme comprend ainsi des aides d’urgence aux ménages et des aides financières au logement pour un montant total de 8 milliards de dirhams sur la période 2023-2024, et 14 milliards de dirhams pour la reconstruction et la mise à niveau des infrastructures de 2023 à 2028. « Les résultats des simulations pour le premier pilier indiquent que l’injection de 22 milliards de dirhams dans l’économie marocaine entraînera une augmentation de 0,1 point de pourcentage de la croissance globale au niveau du pays et une augmentation de 1,2 point de pourcentage de la croissance pour les provinces du Haut Atlas en moyenne entre 2024 et 2028 », explique-t-on dans la note.

 « En passant du niveau national au niveau provincial, la différence entre la nouvelle trajectoire de croissance et le scénario de base (projections de croissance du FMI avant la catastrophe) augmente de manière significative en termes d’ampleur relative. Ceci est principalement dû au fait que les provinces les plus touchées – Al Haouz, Chichaoua et Taroudant – recevront la majorité des 22 milliards de dirhams du plan de relance », précise encore la note.

Le deuxième pilier porte sur 98 milliards de dirhams destinés à stimuler et à favoriser l’activité économique dans l’ensemble de la région du Haut Atlas. « En l’absence d’informations précises sur l’affectation de ces fonds, nous envisagerons trois scénarios hypothétiques. Le premier scénario suppose que la totalité des 98 milliards de dirhams sera financée par de nouvelles ressources, telles que l’endettement. Le deuxième scénario consiste à répartir les 98 milliards de dirhams de manière égale entre les nouveaux financements (50 %) et la réaffectation des investissements existants (50 %). Le troisième scénario envisage le financement entièrement par la réaffectation des investissements existants », relève l’étude.

Les simulations de croissance au niveau national, qui intègrent les effets des deux piliers du Programme de reconstruction, suggèrent que l’impact global varie de manière significative en fonction du scénario de financement. Cela va d’une moyenne de 0,4 point de pourcentage pour le scénario « New Money » à 0,03 point de pourcentage pour le scénario « Reallocation » sur la période 2024-2028. « Le contraste frappant entre les deux scénarios extrêmes – argent frais et réallocation complète des investissements – s’explique par le fait que le premier représente un scénario hypothétique dans lequel le gouvernement injecte environ 10 % du PIB dans l’économie sous la forme de nouveaux fonds. En revanche, le second scénario implique une simple réaffectation des fonds d’investissement des zones non touchées vers les zones touchées, ce qui ne devrait avoir qu’un impact positif modeste sur la croissance nationale », indique-t-on.

Pour les provinces du Haut Atlas, les simulations de croissance incorporant les impacts des deux piliers montrent systématiquement des effets positifs sur la croissance dans tous les scénarios de financement. Cela s’explique par le fait que ces provinces reçoivent des financements, quelle que soit leur source, ce qui entraîne des variations minimes entre les différents scénarios de financement.

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