Après son appel à la tenue d’une « conférence extraordinaire » pour « sauver le Polisario de disparition »,  B. Mustapha Sayed dévoile, dans un article, son approche programmatique du renouveau, affichant promesses, ambitions et critiques de la gestion de B. Ghali. L’article s’apparente à un réquisitoire à charge contre le bilan de la « reprise de la guerre » contre le Maroc, décidée le 13 novembre 2020.

« La décision du retour aux armes a été prise dans des conditions généralement positives, avec des possibilités d’assistance et des vents favorables, mais c’est aussi la guerre », a-t-il reconnu. « L’ennemi a non seulement maintenu toutes ses capacités accumulées au cours des quinze premières années de la guerre, mais il les a améliorées » a déploré M. Bachir Sayed. En revanche, le Polisario s’est lancé dans sa « guerre sans définir les objectifs et les étapes de leur réalisation », a-t-il noté. Un échec qu’il attribue « à l’absence de leadership » et « au caractère primaire des institutions ».

A la veille du 16e congrès, organisé en janvier 2013 dans les camps de Tindouf, les mêmes flèche du même « cador » du Polisario avaient été décochées contre l’actuel chef de la sécession sahraouie qui « n’a pas assumé sa responsabilité » dans la conduite de la « guerre » contre les Forces armées royales (FAR). « S’il avait su gérer ce dossier, sa notoriété aurait dépassé celles de Mustapha El Ouali et Mohamed Abdelaziz » réunis !

L’évaluation faite ainsi par B. Mustapha Sayed de la « guerre », commede l’activisme des associations proches du Polisario au Sahara est sans appel. « Nous nous sommes contentés d’un petit nombre de militantes connues de tout le monde qui se rassemblaient parfois dans une maison, entonnant des slogans et envoyant aux médias des photos d’elles et quelques descriptions des mesures répressives de l’ennemi », a-t-il assuré d’une manière cinglante.  S’inscrivant en faux contre ses actions, il affirme que « le rejet de l’occupation par le peuple s’exprime par des affrontements, des manifestations et des sit-in ». celui qui fut un temps à la tête du « ministère des territoires occupés », de septembre 2016 à janvier 2020, n’avait pas été tendre lorsqu’il avait condamné « l’opposition de salon »  menée par Aminatou Haidar et Ali Tamek. En mai 2024, il avait appelé les partisans du Polisario au Sahara à commettre des attentats terroristes contre « l’occupation marocaine » et les « investissements étrangers » dans la région.

Dans sa feuille de route, B. Mustapha Sayed n’a pas oublié de minorer les « réalisations de la diplomatie » du Polisario en promettant, lui, une « adhésion de la république sahraouie aux Nations unies ». Dans ce torrent de critiques, le système algérien qui nourrit et blanchit le séparatisme sahraoui a été épargné. En 2002, Alger n’avait pas apprécié son audace de négocier avec les Etats-Unis l’avenir du Sahara, sans son autorisation. En sa qualité de chef de la diplomatie, il avait proposé aux Américains une reconnaissance de la RASD en échange de l’installation d’une base militaire, une fois le conflit résolu. Une initiative qui lui a valu une longue période de disgrâce. En somme, comme le résume l’adage, chat échaudé, craint eau froide…

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