A Rabat, le Groupe d’action national pour la Palestine a lancé un appel solennel à l’ensemble des forces politiques, syndicales, associatives ainsi que les masses marocaines à se mobiliser massivement pour la marche populaire du 22 juin. Il s’agira de la troisième du genre en moins de trois mois, organisée pour dénoncer « l’extermination à Gaza et la normalisation des relations avec Israël ».
Abdelhafid Sriti, coordinateur national dudit Groupe, a exposée jeudi 19 juin aux médias, les raisons de cette marche nationale populaire. « Puisque nous n’avons pas pu, comme de nombreux Marocaines et Marocains ayant inscrit leurs noms sur la plateforme mise en place par notre groupe, obtenir un visa pour l’Égypte afin de participer à la “Marche des libres” — elle-même confrontée à de nombreux obstacles qui ont empêché son arrivée au poste-frontière de Rafah pour exprimer la position des peuples de plus de trente pays face à l’agression génocidaire, au crime de déplacement forcé et à la guerre de la faim imposés par le terrorisme sioniste contre les habitants de Gaza —, nous avons décidé d’être présents sur le terrain le 22 de ce mois pour exprimer notre position et faire entendre notre voix contre ces crimes », a-t-il indiqué.
A ses yeux, « ces crimes commis par Netanyahou et sa bande nous poussent à renouveler notre soutien au peuple palestinien et à sa résistance jusqu’à l’obtention de ses droits légitimes sur l’ensemble de ses terres, de la mer au fleuve, ainsi qu’à poursuivre notre lutte contre la normalisation ». Avant d’embrayer sur les relations avec l’ennemi sioniste en réitérant l’appel du groupe adressée aux responsables marocains pour mettre un terme à toute normalisation et fermer le « bureau de la honte dans notre pays », en référence au bureau de liaison. A. Sriti a indiqué par que « le Groupe d’action pour la Palestine avait annoncé sa participation à la ‘Marche mondiale vers Gaza’ et avait contacté l’ambassade d’Égypte ainsi que le ministère marocain des Affaires étrangères afin de faciliter le déplacement des Marocains vers Le Caire, pour qu’ils prennent part au mouvement mondial visant à briser le siège de Gaza, à permettre aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées d’avoir accès à la nourriture, à ouvrir les passages et à stopper l’agression qui continue encore à cet instant de faire des victimes, alors que l’ennemi sioniste leur impose un siège injuste que la communauté internationale n’a pas réussi à faire cesser ».
Les organisateurs entendent faire passer plusieurs messages via cette manifestation d’ampleur. D’abord, il s’agira de réaffirmer le soutien et l’appui du peuple marocain au peuple palestinien, à sa résistance courageuse, ainsi qu’à toutes les initiatives visant à défendre les principes de justice, de vérité et de lutte contre l’agression. Le second s’adresse à la communauté internationale, à qui il incombe « d’agir pour contenir l’expansionnisme impérialiste américain qui pousse le monde vers un chaos dévastateur ». Le troisième message est destiné, lui, aux pays arabes et islamiques, « qui se trouvent en marge des grands projets de redécoupage des cartes et de division de la région », martèle le coordinateur du Groupe tout en insistant sur la lourde responsabilité qui pèse sur ces États dans la perte de contrôle de la région, désormais dominée par les forces coloniales sionistes.
Enfin, l’instance s’adresse aux peuples et à leurs forces vives, les appelant à « redoubler d’efforts, à unir leurs rangs et à mobiliser toutes leurs énergies pour repousser cette attaque féroce menée par les nouvelles puissances coloniales ».
Les organisateurs n’ont pas manqué de souligner que cette marche intervient dans un contexte régional explosif, marqué par l’élargissement des hostilités à l’Iran. Selon le Groupe, les récents bombardements israéliens sur le territoire iranien, avec le soutien actif de Washington, illustrent une stratégie plus vaste de domination impérialiste et constituent une violation flagrante du droit international. « Le projet sioniste, soutenu par les puissances occidentales, vise à instaurer une hégémonie durable sur notre région. Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas seulement le sort de Gaza, mais celui de l’ensemble du monde arabe », a mis en garde la coordination.
Le Groupe estime que cette dynamique pourrait mener à une déflagration régionale majeure, notamment dans les pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël, qualifié d’« État criminel aux ambitions expansionnistes affichées ».