« Le soutien de l’Iran aux attaques des houthistes contre les navires commerciaux doit cesser », a déclaré L. Austin dans un communiqué publié à l’issue d’entretiens avec Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien. Le responsable du Pentagone entame une tournée régionale qui lui a permis de réaffirmer le soutien inconditionnel apporté par Washington à son allié régional et tenter, avec d’autres partenaires locaux, de monter une force de dissuasion maritime.

En attendant, le Swan-Atlantic, navire norvégien, a été touché lundi en mer Rouge par un « objet non identifié », a fait savoir son propriétaire. Peu après sa déclaration, Sanaa a affirmé avoir mené des attaques en mer Rouge contre deux navires « liés à Israël », notamment le Swan Atlantic qui appartient à une compagnie norvégienne. « Les forces armées yéménites ont mené une opération militaire contre deux navires liés à l’entité sioniste à l’aide d’hydravions », ont assuré les Houthis dans un communiqué, identifiant le premier navire comme étant le Swan Atlantic et le second comme étant le MSC Clara.

Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40 % du commerce mondial.

Cela a forcé le géant taïwanais du transport maritime Evergreen à suspendre, à son tour, la traversée de la mer Rouge. En raison de « l’escalade de la situation de guerre ces derniers jours, Evergreen va suspendre temporairement les importations et exportations de fret en provenance ou à destination d’Israël en raison de risques croissants et de considérations liées à la sécurité, avec effet immédiat, et ce jusqu’à nouvel ordre », a expliqué Evergreen dans une note adressée à ses clients.

Il s’agit de la dernière grande compagnie maritime à suspendre ses traversées en mer Rouge à la suite des attaques des rebelles houtistes yéménites dans la région. Pour rappel, l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) avait annoncé samedi qu’il renonçait, comme d’autres géants du secteur, à faire circuler des navires sur la mer Rouge, au lendemain d’une attaque ayant touché un de ses porte-conteneurs, sans faire de victimes. Le géant du transport maritime français CMA CGM a également annoncé suspendre ses traversées « jusqu’à nouvel ordre ». L’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) a annoncé samedi qu’il renonçait, comme d’autres géants du secteur, à faire circuler des navires sur la mer Rouge au lendemain d’une attaque ayant touché un de ses porte-conteneurs. Ses navires n’emprunteront plus le canal de Suez « jusqu’à ce que le passage de la mer Rouge soit sûr », explique l’entreprise tout en précisant qu’aucun membre d’équipage n’avait été blessé vendredi dans l’attaque visant le MSC-Palatium-III. Le navire ayant subi des « dégâts limités dus à un incendie ».

Une démarche adoptée également par le géant britannique des hydrocarbures BP. « Compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire du transport maritime en mer Rouge, BP a décidé de suspendre temporairement tous les transits via la mer Rouge », a annoncé lundi le spécialiste britannique des hydrocarbures, dans une déclaration transmise à l’AFP.

La France de la partie

Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie française, a déclaré dimanche que les attaques en mer Rouge « ne peuvent rester sans réponse », après de multiples opérations perpétrées par des rebelles houthistes du Yémen. « Nous étudions plusieurs options » défensives « avec nos partenaires », notamment pour « éviter que cela ne recommence », a ajouté la ministre française, présente en Israël.

Les unes après les autres, les plus importantes entreprises de transport maritime renoncent à la mer Rouge.

Ces dernières semaines, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique. Les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Le destroyer américain à missiles guidés USS Carney avait annoncé samedi avoir abattu quatorze drones, lancés par en mer Rouge, a annoncé sur X le commandement central américain (Centcom). Les drones, que le Centcom a estimé être des « drones d’attaque à sens unique », « ont été abattus sans endommager les navires dans la zone ni faire de blessés », rapporte le Centcom.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a ordonné au porte-avions USS Gerald R. Ford et à un autre navire de guerre de rester en Méditerranée pendant encore plusieurs semaines afin de maintenir une présence de deux porte-avions près d’Israël, alors que la guerre avec le Hamas se poursuit, ont déclaré des responsables US.

C’est la troisième fois que le déploiement du Ford est prolongé, ce qui souligne les inquiétudes persistantes quant à la volatilité de la région pendant la guerre d’Israël à Gaza. Les États-Unis ont deux porte-avions dans la région, ce qui est rare ces dernières années.

Plusieurs responsables américains ont confirmé les déploiements plus longs approuvés cette semaine pour le Ford et le croiseur USS Normandy, sous couvert d’anonymat car ils n’ont pas encore été rendus publics. D’autres navires du groupe de frappe du Ford avaient déjà vu leurs déploiements prolongés.

Le Pentagone a renforcé sa présence militaire dans la région après l’attaque singulière du 7 octobre menée par le Hamas afin de juguler tour risque de dérapage de la guerre à l’échelle de la région.

Depuis vendredi, 19 navires de guerre américains sont présents dans la région, dont sept en Méditerranée orientale et 12 autres en mer Rouge, en mer d’Arabie et dans le golfe Persique. Les quelque 5 000 marins du Ford attendent une décision du Pentagone pour savoir s’ils pourront rentrer chez eux pour les vacances. Le navire a quitté Norfolk, en Virginie, au début du mois de mai pour être déployé au sein du commandement européen des États-Unis et, selon le calendrier initial, il aurait dû être rentré au début du mois de novembre.

Le plan initial prévoyait que le groupe de frappe du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower remplace le Ford dans la région. Mais Sabrina Singh, lors d’une réunion d’information au Pentagone le 17 octobre, a déclaré que L. Austin avait décidé de prolonger le déploiement du Ford et de faire en sorte que l’Eisenhower et le Ford couvrent tous deux les eaux allant du sud de l’Europe au Moyen-Orient.

L’Eisenhower se trouve dans le golfe d’Oman et patrouille au Moyen-Orient avec l’USS Philippine Sea, un croiseur de la marine. Trois navires de guerre – l’USS Carney, l’USS Stethem et l’USS Mason, tous des destroyers– se déplacent quotidiennement dans le Bab el-Mandeb. Les autres navires qui font partie du groupe de frappe du Ford sont notamment les destroyers USS Thomas Hudner, USS Ramage, USS Carney et USS Roosevelt.

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