Le communiqué conjoint signé dimanche à Rabat par David Lammy, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, et Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères souligne, en outre, que le Royaume-Uni « suit de près la dynamique positive actuelle » impulsée sous le leadership du Roi Mohammed VI. Et précise que Londres reconnaît « l’importance de la question du Sahara » pour le Maroc, et estime qu’une solution durable contribuerait à « renforcer la stabilité en Afrique du Nord » tout en donnant un nouvel élan à l’intégration régionale et à la coopération bilatérale.

Le Royaume-Uni fait plus en confirmant également, à travers son agence UK Export Finance, la possibilité de soutenir financièrement des projets économiques dans les provinces sahariennes. Cette initiative s’inscrit dans un engagement global visant à mobiliser jusqu’à cinq milliards de livres sterling (plus de 62 milliards de dirhams) pour financer de nouveaux projets dans le Royaume.

Le communiqué conjoint rappelle par ailleurs que le Royaume-Uni voit le Maroc comme « une porte d’entrée essentielle pour le développement socio-économique de l’Afrique » et réaffirme sa volonté de renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays à l’échelle du continent.

Les deux parties réitèrent leur attachement au processus politique mené sous l’égide des Nations Unies. Elles expriment leur plein soutien aux efforts de Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général, et soulignent l’importance de parvenir à une solution politique consensuelle. Le Royaume-Uni, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, affirme sa volonté de « soutenir activement» cette médiation. Il se dit «prêt, disposé et déterminé » à accompagner les efforts visant une résolution définitive du conflit, dans l’intérêt de toutes les parties.

Cette prise de position britannique s’inscrit dans une dynamique internationale de plus en plus favorable au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Elle conforte l’initiative portée par le Maroc comme solution réaliste et fédératrice, renforçant ainsi son ancrage diplomatique auprès des grandes puissances. « Il est grand temps de faire avancer ce dossier », conclut le communiqué, appelant à une solution urgente qui garantirait la stabilité régionale et ouvrirait la voie à une coopération renforcée en Afrique du Nord.

Dépit à Alger

L’Algérie a réagi avec célérité à cette nouvelle victoire diplomatique du Maroc. Ainsi, le Royaume-Uni se retrouve dans le viseur d’Alger, après avoir exprimé son appui au plan d’autonomie marocain, une initiative soutenue depuis des années par de nombreuses capitales, comme solution de compromis à un conflit qui dure depuis près d’un demi-siècle.

Dans son communiqué produit dimanche, l’Algérie déplore le soutien britannique à une proposition qu’elle qualifie d’« initiative vide » et de manœuvre destinée à « gagner du temps » tout en « accoutumant la communauté internationale au fait accompli de l’occupation illégale » du territoire. Alger affirme que ce plan, pourtant salué à plusieurs reprises par les Nations unies comme une base sérieuse de discussion, n’a jamais été « pris au sérieux » par les envoyés onusiens.

A rappeler que le voisin de l’Est qui revendique régulièrement ne pas être partie prenante au conflit, reste intransigeant dès qu’un État tiers apporte son soutien à l’offre marocaine. Après avoir rappelé son ambassadeur en Espagne en 2022 à la suite du virage opéré par Madrid, Alger a gelé les relations diplomatiques avec Paris en 2024, dénonçant alors des prises de position « hostiles » après les déclarations d’Emmanuel Macron sur la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Vis-à-vis de Londres, la position est plus nuancée puisque Londres, d’après les Algériens, n’a pas explicitement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et que « le secrétaire d’État britannique a réaffirmé publiquement et solennellement l’attachement du Royaume-Uni au principe du droit à l’autodétermination ». L’Algérie espère un revirement de Londres, ajoute le communiqué qui passe sous silence les propos de D. Lammy sur les investissements britanniques dans les provinces sahariennes.

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