Sergueï Lavrov a expliqué qu’il ne serait pas surpris si une telle mesure est mise en œuvre, indiquant que les États-Unis avaient déjà franchi le seuil qu’ils s’étaient fixé en matière de soutien à l’Ukraine. Il a ajouté que le président ukrainien avait profité du soutien américain apporté à son pays.

« Il existe encore aux Etats-Unis des gens rationnels capables d’évaluer les conséquences des expéditions d’armes vers l’Ukraine », a-t-il noté, exprimant son espoir que les intérêts américains soient pris en compte.

Il y a une dizaine de jours, le Département américain de la Défense a annoncé un nouveau programme d’aide à la sécurité en faveur de l’Ukraine, d’un montant pouvant atteindre 125 millions de dollars.

Depuis le 24 février 2022, la Russie a lancé une attaque militaire contre son voisin, l’Ukraine, et conditionne sa fin au « renoncement » de Kiev à rejoindre les entités militaires occidentales, ce que l’Ukraine considère comme une « ingérence » dans ses affaires. La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l’Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.​​​​​​​

Sur le terrain, la Russie a affirmé mercredi avoir pris deux autres villages dans la région orientale de Donetsk, en Ukraine, où elle aurait continué à avancer sur plusieurs fronts. Un communiqué de la Défense russe a fait savoir que les forces armées avaient capturé le village de Karlivka, à environ 30 kilomètres au sud-est de la ville de Pokrovsk, qui est un centre logistique et un front clé dans la région. Selon la même source, les forces russes ont pris le contrôle également le village de Prechystivka, situé à environ 56 kilomètres au sud de Pokrovsk.

Au cours des mois récents, la Russie a régulièrement signalé des prises de villages alors qu’elle poursuit son offensive dans la région de Donetsk, et plus particulièrement sur le front de Pokrovsk. La défense russe a déclaré dans la journée de lundi que ses forces avaient également pris le village de Skuchne, qui se trouve à près de 26 kilomètres au sud-est de Pokrovsk.

A Kiev, Dmytro Kouleba, chef de la diplomatie ukrainienne, une des voix clés de son pays depuis le début de l’opération russe, a demandé mercredi 4 septembre au Parlement d’accepter sa démission, a annoncé sur les réseaux sociaux le président de l’Assemblée, en publiant la lettre du ministre. « Je (vous) demande d’accepter ma démission », a écrit dans cette lettre ce ministre populaire, qui occupait ce poste depuis 2020 et dont la démission intervient en plein remaniement ministériel au sein du gouvernement ukrainien.

Le courrier du chef démissionnaire de la diplomatie ukrainiennea été publié sur les réseaux sociaux par Rouslan Stefantchouk, président du Parlement. Son départ intervient en plein remaniement du gouvernement ukrainien. Au moins six responsables politiques ukrainiens, dont des ministres, ont présenté leur démission mardi, selon le parti au pouvoir. Les députés, qui doivent entériner la démission de D. Kouleba, vont examiner sa demande ces prochains jours, a précisé R. Stefantchouk.

L’an dernier, D. Kouleba avait déclaré qu’il ne partirait que sur demande présidentielle ou bien s’il était en total désaccord avec le gouvernement. Olga Stefanishyna, vice-Première ministre et ministre pour l’intégration européenne et transatlantique, Oleksandr Kamyshyn, ministre des Infrastructures stratégiques ou encore Denis Maluska, ministre de la Justice, font partie des autres ministres clés à quitter le gouvernement.

Selon des médias ukrainiens, D. Kouleba devrait être remplacé par son premier adjoint Andriï Sybiga, un ex-chef adjoint de l’administration présidentielle.

La nomination de A. Sybiga comme numéro deux de la diplomatie ukrainienne en avril avait été perçue comme un effort de la présidence visant à mieux contrôler ce ministère clé. Des sources au sein du pouvoir ukrainien interrogées par l’AFP assuraient déjà que l’influence de D. Kouleba, devenu le plus jeune chef de la diplomatie avec sa nomination à ce poste à seulement 38 ans, était limitée et qu’il était sous la tutelle du puissant chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak.

Moins connu et moins médiatique que le ministre sortant, A. Sybiga, 49 ans, est considéré comme un poids lourd de la diplomatie ukrainienne. Il avait notamment occupé le poste d’ambassadeur en Turquie de 2016 et 2021. M. Kouleba était depuis deux ans et demi et le début de l’invasion russe un visage familier en Occident et ailleurs dans le monde, voyageant sans relâche pour convaincre les chancelleries de livrer les moyens militaires dont Kiev a besoin pour résister à l’armée russe.

Volodymyr Zelensky a notamment déclaré, ce 3 septembre, que l’Ukraine avait « besoin d’une nouvelle énergie » après deux ans et demi de guerre avec la Russie. « Certains d’entre eux ont été ministres depuis cinq ans » a encore déclaréV. Zelensky en remerciant les responsables sortants lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre irlandais Simon Harris à Kiev.

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