En prévision de la traditionnelle réunion d’octobre dédiée à l’examen du dossier saharien, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental marocain a multiplié les rencontres avec les parties concernées. Il a mis à profit la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue en septembre à New York, pour se réunir successivement avec des représentants du Maroc, de la Mauritanie, du Polisario et de l’Algérie. Le 3 octobre, S. de Mistura a même fait un saut dans les camps de Tindouf pour y rencontrer Brahim Ghali, chef des séparatistes du Polisario.
Le diplomate onusien italo-suisse fêtera, nommé depuis trois ans, ou presque, au poste d’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, n’a toujours pas réussi, jusqu’à présent, à trouver le sésame pour réunir les parties dans un format de négociations accepté par tous. L’Algérie a réitéré, à maintes reprises, le retour aux tables rondes suspendues depuis 2019.
Le Conseil de sécurité adoptera, le 30 octobre, une nouvelle résolution visant à prolonger le mandat de la MINURSO au Sahara pour une année supplémentaire.
Réactions aux arrêts de la CJUE
En attendant, il y a lieu de relever que les ministres des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud et de la Namibie ont tenu, les 14 et 15 octobre dans la ville namibienne de Swakopmund, une nouvelle session de leur dialogue politique. Les deux pays « ont salué la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) du 4 octobre 2024, selon laquelle la Commission européenne avait violé le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental lorsqu’elle avait conclu en 2019 des accords commerciaux avec le Maroc, intégrant les produits du Sahara occidental », lit-on dans une déclaration conjointe.
Les deux alliés du Polisario soulignent que « l’arrêt de la CJUE conforte la position des deux pays appuyant le droit des Sahraouis à décider de l’exploitation des ressources du Sahara occidental conformément à son droit à l’autodétermination ». Les deux ministres des Affaires étrangères ont également condamné, dans le même communiqué, « l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc ».
Pour rappel, le gouvernement algérien a été le premier à tirer gloriole à l’annonce des arrêts de la CJUE, du 4 octobre, excluant les produits du Sahara des accords de pêche et agricoles conclus entre le Maroc et l’UE.