Le ministère russe de la Défense a annoncé ce 18 mai la libération d’une nouvelle localité dans la région de Kharkov. « Les unités du groupement Nord ont libéré le village de Staritsa dans la région de Kharkov et poursuivent leur avancée en profondeur dans les défenses ennemies », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur sa chaine Telegram.

La veille, dans un compte rendu hebdomadaire, il avait annoncé la prise de 12 localités de la région de Kharkov au cours de la semaine écoulée. En l’occurrence : Borissovka, Bougrovatka, Gatichtché, Gloubokoïé, Krasnoïé, Loukiantsy, Morokhovets, Ogourtsovo, Oleïnikovo, Pletenevka, Pylnaïa, Stréletchïa, a énuméré le ministère. Dans son communiqué, celui-ci a également annoncé la libération de Kéramik, dans la région de Donetsk, par les troupes du groupe Centre, ainsi que celle du village de Rabotino, dans la région de Zaporojié, par le groupe Dniepr.

Face à l’avancée russe, le chef de la diplomatie américaine s’est rendu à Kiev les 14 et 15 mai, afin de réaffirmer à Volodymyr Zelensky le soutien militaire des États-Unis. Lors d’un discours devant les étudiants de l’Institut polytechnique de la capitale ukrainienne, Antony Blinken a également plaidé en faveur de la mobilisation. La situation est « extrêmement désastreuse », a concédé le 16 mai un porte-parole du Département d’֤État.

Ce 18 mai, une loi controversée, votée et promulguée mi-avril, entre en vigueur en Ukraine. Elle vise à mobiliser davantage d’hommes dans les forces armées. Fin avril, le New York Times révélait qu’au même moment où elle avait mis la pression aux élus du Congrès pour débloquer une importante aide miliaire promise à l’Ukraine, l’administration Biden avait également pressé l’exécutif ukrainien « de résoudre les problèmes liés à son projet » de loi sur la mobilisation.

La veille, Vladimir Poutine a signalé, lors d’une conférence de presse tenue à Harbin, à la frontière russo-chinoise, a appelé au renforcement du monde multipolaire. « Bien sûr, nous devons renforcer le monde multipolaire émergeant », a-t-il notamment déclaré aux journalistes, interrogé sur l’existence d’une vision commune à Moscou et Pékin sur l’avenir du système de sécurité international. Le président russe a estimé qu’il était important que « ceux qui tentent de maintenir leur monopole » décisionnel fassent tout pour que ce processus « soit pacifique et sans conflit ». « Il doit tenir compte de l’ensemble des opinions » de la communauté internationale, « être prêt à faire des compromis lors de prise de décisions complexes », a poursuivi le président russe réassurant que le partenariat russo-chinois n’est « dirigé contre personne ».

Concernant les sanctions de Washington, visant à perturber les transactions entre les deux pays limitrophes, V. Poutine a estimé qu’il s’agissait d’une « grande bêtise » et d’une « énorme erreur » de la part des « élites politiques américaines ». Selon le maitre du Kremlin, ces mesures unilatérales des États-Unis « sapent la confiance dans le dollar et réduisent progressivement le statut du dollar comme monnaie de règlement et de réserve mondiale ».

Fin avril, au moment de la visite à Pékin du chef de la diplomatie américaine, le Wall Street Journal avait révélé que les États-Unis préparaient une série de sanctions à l’encontre de banques chinoises. Des menaces, sur fond d’accusations de Washington à l’encontre de Pékin de soutenir Moscou dans son effort de guerre en Ukraine.

Selon le président russe, les sanctions occidentales sont « simplement des éléments de concurrence déloyale » et non une conséquence des événements en Ukraine ou du renforcement des relations russo-chinoises.

Quant au conflit en Ukraine, le président russe a rappelé à plusieurs reprises que Moscou était prêt à engager des négociations, à condition que celles-ci tiennent compte de la réalité du terrain. V. Poutine a par ailleurs fait part de son scepticisme quant à la conférence de paix prévue en juin en Suisse. « Le sens de cet événement est clair : rassembler autant de pays que possible, puis déclarer que tout est convenu, puis présenter cela à la Russie comme une question déjà résolue, comme un ultimatum » a poursuivi le président russe. « Il n’y aura pas une telle évolution des événements », a-t-il assuré. Interrogé sur la trêve olympique, évoquée mi-mars par son homologue français Emmanuel Macron, le président russe a souligné que si les principes de l’olympisme, y compris la trêve, sont « tout à fait corrects », les responsables sportifs « violent eux-mêmes » les principes de la Charte olympique. « Cela correspond-il aux règles fondamentales de la justice ? Pas du tout. Ils violent eux-mêmes ces principes en exigeant que nous les respections », a déclaré V. Poutine, estimant « absolument inadmissible » la « politisation du sport » par des « fonctionnaires sportifs ».

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