L’ancien chef du gouvernement a descendu en flammes le mémorandum présenté, le 20 décembre, par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) devant l’Instance de révision du Code de la famille. Selon A. Benkirane, « ces recommandations contredisent les fondements religieux et constitutionnels du Maroc ; elles contredisent également les orientations royales et ce que veulent les citoyens marocains ». Et d’ajouter que « les sondages d’opinion confirment que les Marocains ne veulent pas d’alternative au référentiel religieux et ses constantes dans le code de la famille ».

A. Benkirane ne s’est pas privé de cibler, dans sa tirade, le communiqué conjoint du PPS et l’USFP, formations politiques qui ont apporté leur appui au mémorandum présenté par le CNDH. Présidé par Amina Bouayach, ce dernier avait notamment recommandé l’interdiction pure et simple de la polygamie. A cet effet, le Conseil s’est référé à l’adhésion du Maroc au protocole facultatif de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), adopté par le gouvernement, en novembre 2012, présidé alors par A. Benkirane, et en juillet 2015 par les deux Chambres du Parlement puis porté au Bulletin officiel, 17 août 2015. Le CNDH a également recommandé l’interdiction du mariage des mineurs.

Pour rappel, le PJD et Al Adl wal Ihsane avaient organisé, le 12 mars 2000 à Casablanca, une grande marche contre le Plan d’action pour l’intégration de la femme, porté alors par Mohamed Said Saadi, secrétaire d’Etat à la Famille. La pression des islamistes avait contraint le gouvernement Abderrahman El Youssoufi I à retirer le plan et à sacrifier le ministre PPS sur l’autel du remaniement ministériel du 6 septembre 2000.

Dans une lettre adressée le 26 septembre au chef du gouvernement, le roi Mohammed VI a fixé un délai maximum de « six mois » pour l’Instance de révision du Code de la famille de rendre sa copie.

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