Les ressources hydriques globales du Royaume ont connu une progression de 28,7 % par rapport à mai 2024, soit une hausse de 1.504,6 millions de m³. Toutefois, précise le ministère, cette embellie demeure contrastée selon les régions hydrauliques, révélant une hétérogénéité structurelle préoccupante. Les données montrent que « certains bassins enregistrent des niveaux de remplissage relativement confortables ». Le bassin du Loukkos atteint un taux de 61,65 %, représentant 1.177,82 millions de m³, tandis que le bassin du Sebou enregistre un des volumes les plus importants avec 2.907,30 millions de m³, soit 63,58 % de sa capacité. De son côté, le bassin de Bouregreg affiche un taux similaire de 64,56 %, équivalant à 689,35 millions de m³.

Ces performances s’expliquent, selon les observateurs, essentiellement par des précipitations régulières dans les zones nord et nord-ouest du pays, ainsi que par les apports hydriques provenant des reliefs montagneux environnants.

A contrario, les autres bassins demeurent en situation critique. Il en va ainsi de l’Oum Er-Rbia, l’un des plus stratégiques, avec un taux de remplissage alarmant de 12,45 % seulement, soit 616,77 millions de m³. Une situation qui s’explique par la faiblesse chronique des précipitations dans le centre du pays, accentuée par la récurrence des épisodes de sécheresse. Le Souss-Massa, déjà connu pour sa vulnérabilité structurelle, n’atteint que 21,98 % de sa capacité (160,72 millions de m³), tandis que les bassins de Drâa-Oued Noun et de Guir-Ziz-Rhéris affichent respectivement 34,90 % (365,79 millions de m³) et 20,25 % (323,51 millions de m³).

Malgré l’amélioration relative constatée cette année, le niveau de remplissage reste insuffisant pour assurer une résilience hydrique à long terme, d’autant plus que l’écart entre les bassins excédentaires et déficitaires s’accentue.

Ces disparités territoriales révèlent des fragilités majeures dans la répartition spatiale des ressources hydriques, impactant fortement les régions où l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable dépendent quasi exclusivement des barrages.

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