Selon le rapport, seulement 35,4% des écoles primaires sont raccordées au réseau d’assainissement, le reste du tissu éducatif n’offrant pas cette commodité essentielle. La situation s’améliore légèrement dans les collèges, avec un taux de raccordement de 50,6%, et atteint 59,3% dans les lycées. Cependant, ces taux restent insuffisants pour garantir un environnement scolaire digne de ce nom.
Le Conseil met en avant que cette absence d’installations sanitaires représente un véritable enjeu pour les apprenants en général, mais surtout pour les filles. Les conséquences sont multiples : détérioration de la santé en raison de la propagation de maladies, impacts négatifs sur l’éducation causés par l’absentéisme, et risque accru d’exposition à la violence, exacerbée par l’utilisation de lieux isolés pour se soulager.
En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, les statistiques sont également révélatrices : 72,9 % des écoles primaires, 85,9 % des collèges et 91,6 % des lycées disposent de cette ressource vitale. Pourtant, ces chiffres témoignent d’inégalités significatives qui persistent au sein du système éducatif marocain.
Au cours des discussions sur l’équité territoriale en matière d’éducation, le Conseil a noté que, bien que l’éducation primaire soit accessible dans presque toutes les communes rurales, l’éducation secondaire n’est présente que dans 977 des 1.282 communes rurales marocaines, représentant un taux de couverture de 76,2 %. Ce chiffre diminue de manière alarmante pour l’éducation secondaire, où seulement 506 communes sont concernées, soit une couverture de 39,5 % en 2023.
Par ailleurs, le rapport indique que les écoles communautaires se sont multipliées en milieu rural, mais leur impact reste limité. Bien qu’elles aient contribué à la généralisation de l’éducation, elles n’ont pas réussi à améliorer significativement sa qualité pour devenir un modèle de référence. Les résultats des élèves ne montrent pas de distinction claire entre les écoles communautaires et les écoles annexes, suggérant que ces dernières ne présentent pas d’avantages significatifs. De plus, un grand nombre de ces écoles, à l’exception de quelques exemples réussis, souffrent d’un manque de personnel qualifié, de ressources limitées et d’infrastructures insuffisantes.
Le Conseil a également souligné que la création d’écoles communautaires n’a pas pleinement atteint son objectif d’attirer la majorité des élèves des communes où elles sont situées. En effet, seulement 4 % des écoles communautaires ont réussi à rassembler tous les élèves de leur commune. En outre, le rapport révèle qu’environ 45 % des écoles communautaires ne disposent pas de dortoirs ou que ceux-ci ne sont pas utilisés. Des disparités dans le taux d’occupation des dortoirs sont également constatées entre les académies, certaines dépassant leur capacité d’accueil en raison de l’hébergement d’élèves des collèges, ce qui nuit à la qualité des services, notamment en termes de propreté et de conditions générales d’hébergement.
Pour répondre à ces défis, le Conseil a plaidé en faveur de la création de nouvelles écoles et de la réhabilitation des établissements existants, dans le cadre d’une stratégie globale visant à développer et transformer l’école rurale d’ici 2030. Cette feuille de route inclut la réhabilitation des écoles communautaires et la création de nouvelles structures. Comme il a recommandé d’identifier les écoles annexes à rénover et à consacrer à l’éducation préscolaire, de remplacer les écoles annexes par des écoles communautaires dans le cadre d’une stratégie de discrimination positive en faveur du milieu rural, et de généraliser progressivement l’éducation préscolaire. Enfin, le Conseil propose la mise en place d’un cadre strict définissant les conditions et critères pour la création de nouvelles écoles, afin de garantir que les établissements communautaires ou annexes répondent aux exigences nécessaires.