Dans une déclaration à la presse à l’issue de sa présentation du projet de loi organique devant la commission des secteurs sociaux, Y. Sekkouri a souligné qu’après plus de 25 mois de concertation avec les syndicats et le patronat dans le cadre de l’institutionnalisation du dialogue social, le gouvernement est déterminé à faire de la loi organique, définissant les conditions et modalités d’exercice du droit de grève, un texte qui protège les grévistes et les droits des Marocains tels que stipulés dans les dispositions de la Constitution.
Le ministère poursuivra les discussions avec les syndicats, parallèlement à son action visant la promulgation de cette loi, a-t-il dit, soulignant la nécessité du « consensus et du respect des droits des citoyens ».
Lors d’une séance consacrée aux réponses du chef du gouvernement aux questions relatives à la politique générale à la chambre des conseillers, Aziz Akhannouch avait fait part de la détermination du gouvernement de réinscrire la loi organique sur la grève parmi les priorités du nouveau round de dialogue social et de soumettre son contenu à l’institution législative cette année.
Quelques jours plus tôt, la Fédération nationale du secteur de la justice (FNSJ), affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc, a tenu une réunion extraordinaire, pour dénoncer la politique de la sourde oreille du chef de gouvernement envers les revendications des employés du secteur. Réunion convoquée samedi en réponse à la session parlementaire mensuelle du chef de gouvernement, consacrée au thème du « dialogue social comme moyen d’amélioration des conditions des travailleurs ».
« Lors de la session parlementaire, Aziz Akhannouch a été confronté à la situation tendue dans le secteur de la justice. Cependant, au lieu de s’engager dans un dialogue productif, son gouvernement a adopté une approche sécuritaire pour traiter les protestations légitimes des syndicats, notamment ceux du secteur de la santé. Cette attitude a provoqué une indignation croissante parmi les employés du secteur de la justice », s’indignent les professionnels de la justice dans un récent communiqué..
A cet effet, la FNSJ a condamné fermement la politique de dédain et la logique de violence adoptée par le gouvernement contre les protestations constitutionnellement garanties. Tout en rappelant sa solidarité avec les employés du secteur de la santé, le bureau a annoncé une série de mesures pour intensifier son combat catégoriel. La Fédération a salué la réponse positive des employés du secteur à la grève des 9, 10 et 11 juillet, mettant en avant l’importance de l’unité dans la lutte pour les droits et la protection des acquis. De plus, les revendications incluent la modification du statut de l’administration judiciaire et du décret de compte spécial pour stimuler et protéger les employés, ainsi que la correction de la situation des ingénieurs du secteur.
Le bureau national de la FNSJ a exprimé son rejet de la procrastination du gouvernement face aux revendications consensuelles depuis plus d’un an, malgré les engagements pris en avril dernier. Et rappelle être prêt à multiplier les actions de lutte, y compris des manifestations en août, et tient le chef de gouvernement responsable des conséquences sur les usagers, notamment les Marocains résidant à l’étranger. Comme il a décidé de programmer des réunions chaque vendredi pour prendre des décisions concernant les prochaines actions de lutte, à partir du vendredi 26 juillet 2024. En raison de l’ignorance persistante du gouvernement, le bureau a décidé la poursuite de la grève nationale les 16, 17 et 18 juillet. Et prévoit une nouvelle grève du 23 au 25 juillet.
La FNSJ exhorte le chef de gouvernement à revoir son approche et à lever le veto sur les modifications du statut de l’administration judiciaire, selon la formule convenue avec le ministère de la Justice. Elle tient également le gouvernement responsable des conséquences des protestations continues dans le secteur.