«C’est un bilan peu glorieux», estime Mays Mouissi, un des auteurs du rapport. L’économiste explique que sur les 105 promesses contenues dans « Mon engagement pour un Gabon émergent soit le programme du président Ali Bongo à la présidentielle de 2016, seules 13 ont été tenues. Soit un taux de réussite de seulement 12%. « Les résultats ne sont pas à la hauteur. Il y a eu trop d’occasions manquées», estime le chercheur.

Le rapport a classé les 105 promesses en trois catégories, trois priorités: la paix (34 promesses), l’emploi pour tous (46 promesses) et de meilleures conditions de vie (25 promesses). Les résultats eux sont répartis selon cinq niveaux, avec donc 59% des promesses non réalisées, 20% très partiellement, 11% partiellement, 12% réalisées et 1% non évalué.

L’enquête avait pour but de faire un « bilan factuel, précis et documenté » du programme électoral. Pendant dix mois, une trentaine de personnes ont vérifié le niveau de réalisation de chacune des 105 promesses. L’équipe a collecté des textes de lois, documents financiers, rapports, communiqués institutionnels. Les membres se sont rendus sur le terrain, ont estimé l’évolution des projets, mené des entretiens avec l’administration, des élus, des bailleurs de fonds, des personnes impliquées, etc.

Le rapport note quelques succès, notamment lorsque les promesses reposent sur l’adoption de textes, quelques réalisations aussi dans le secteur portuaire ou la construction d’écoles primaires et secondaires. Mais finalement, au regard des chiffres, le bilan «est un échec» selon le document qui parle d’une «incapacité à mettre en place le programme présidentiel».

Ce rapport est en tout cas largement critiqué par le parti présidentiel PDG. Frédéric Massavala Maboumba, son porte-parole, dénonce son manque d’objectivité. «Je suis étonné par cette enquête. Quand on parle de bilan, on fait le point de l’actif et du passif. Là, ce n’est pas un bilan. C’est une litanie de projets soi-disant non réalisés. Je suis surpris de voir que des intellectuels ne font pas l’effort d’être objectifs. Ce sont des contempteurs, des accusateurs, des procureurs. Ils oublient volontairement ce qui a été fait, tout en exagérant ce qui ne l’a pas été», soutient-il. Le responsable du mouvement liste à son tour des projets qui eux ont été réalisés, mais dont le rapport ne parle pas ou pas assez.

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