« Face à une escalade de violence sans précédent dans la zone du conflit israélo-palestinien, nombreux sont les appels à une action collective pour désamorcer la situation au Moyen-Orient, y compris la tenue d’une conférence internationale », a affirmé lundi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Moscou « soutient activement » cette approche, a ajouté la diplomatie russe, assurant que le pays avait « toujours défendu la nécessité d’une stratégie multilatérale ».
« Comme l’Histoire le prouve, les tentatives de « monopolisation » des fonctions de médiation ont conduit non pas à la résolution des conflits, mais à leur exacerbation », lit-on encore. La Russie fustige par ailleurs des « forces extérieures » de vouloir « exploiter la confrontation palestino-israélienne ». Plaidant pour la reprise du processus de paix israélo-palestinien, Moscou estime « important d’empêcher les parties de prendre des mesures unilatérales, notamment la colonisation de zones de Cisjordanie […] incitant à la violence et au terrorisme ».
Dans la lignée de sa doctrine multilatérale, la Russie souligne aussi « le rôle central des Etats du Moyen-Orient dans la résolution des problèmes de la région ». Et d’ajouter que c’est l’abandon d’une rhétorique conflictuelle qui a conduit à « la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la reprise de la participation de la Syrie à la Ligue arabe et l’établissement progressif d’un dialogue entre Damas et Ankara ».
Vladimir Poutine avait estimé en octobre que le conflit entre Israël et le Hamas démontrait « l’échec » de la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient, qu’il accusait d’avoir « monopolisé » le règlement du conflit sans se soucier de « trouver des compromis acceptables pour les deux parties ». La Russie maintient traditionnellement de bonnes relations à la fois avec les autorités israéliennes et palestiniennes, ainsi qu’avec plusieurs acteurs régionaux tels que la Syrie, l’Egypte et l’Iran. Moscou appelle à des négociations et répète soutenir une solution à deux Etats avec la création d’un Etat palestinien.
Pour Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie US, l’Occident cherche à provoquer un conflit majeur au Moyen-Orient où Israël, appuyé par les États-Unis et leurs alliés, mène depuis un mois une opération contre le Hamas dans la bande de Gaza. Le ministre russe a désigné, lors d’une conférence organisée dans le cadre de l’Exposition et forum international Russia Expo 2023 à Moscou, les éventuelles conséquences d’une telle politique. « Nous voyons aujourd’hui comment les Anglo-Saxons poussent délibérément le Moyen-Orient au bord d’une grande guerre », a-t-il indiqué.
On observe le même comportement des politiciens occidentaux à l’égard de l’Ukraine, a ajouté le chef de la diplomatie notant qu’une telle politique ne mène qu’à la perte ou l’affaiblissement de la souveraineté.
L’Occident a l’habitude de résoudre ses propres problèmes aux dépens des autres, en exploitant les ressources qui ne lui appartiennent pas. Malgré les processus en cours dans le monde, les pays occidentaux espèrent toujours gouverner le monde en s’immisçant dans les affaires intérieures d’autres États, a conclu S. Lavrov.