Après avoir maintenu le taux directeur inchangé pendant quatre réunions consécutives, il a été décidé de le réduire de 25 points de base à 2,75%, indique BAM dans un communiqué sur la 2e réunion trimestrielle de 2024 de son Conseil. Ce dernier a jugé que le resserrement calibré de la politique monétaire, le suivi régulier de la transmission de ses décisions, ainsi que les mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages et certaines activités économiques ont permis des progrès très notables en matière de retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et de préservation de la reprise post-covid de l’activité économique.

En effet, après des taux de 6,6% en2022 et de 6,1% en 2023, l’inflation domestique est revenue à des taux faibles ces derniers mois, principalement tirée par l’atténuation des pressions d’origine externe et la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. Tenant compte de ces réalisations et de la reprise du processus de décompensation, elle devrait terminer l’année en cours sur un taux moyen de 1,5% et s’élever en 2025 à 2,7%. Sa composante sous-jacente, qui traduit la tendance fondamentale des prix, est ressortie à 2,1% en moyenne sur les cinq premiers mois de l’année et devrait rester proche de ce niveau d’ici fin 2025.

Le Conseil a également pris note du bon ancrage des anticipations d’inflation telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib auprès des experts du secteur financier. Celles-ci ont enregistré un repli significatif, revenant au deuxième trimestre de l’année à 2,7% pour l’horizon de 8 trimestres et à 2,8% pour celui de 12 trimestres.

Quant à la transmission des précédentes décisions de politique monétaire aux conditions financières, les taux débiteurs des banques sont restés quasi-stables pour le deuxième trimestre consécutif, leur augmentation cumulée entre l’amorce du resserrement monétaire en septembre 2022 et le premier trimestre 2024 se situant ainsi à 116 pb. La hausse des taux a concerné davantage les entreprises que les particuliers et a été moins importante pour les TPME que pour les grandes entreprises.

Pour ce qui est des perspectives économiques, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,8% en 2024, avant de s’accélérer à 4,5% en 2025, selon les projections de BAM. Les activités non agricoles devraient se raffermir à des rythmes de 3,8% en 2024 et de 4,1% en 2025, alors que la valeur ajoutée agricole reculerait de 6,9% en 2024, avant de rebondir de 8,6% en 2025. Le raffermissement des activités non agricoles serait porté notamment par les différents chantiers lancés et programmés, la poursuite de la dynamique des activités liées au tourisme et la consolidation de la consommation des ménages en relation avec le repli de l’inflation et les revalorisations salariales, précise la même source.

Concernant la valeur ajoutée agricole, les prévisions de BAM tiennent en compte d’une récolte céréalière estimée par le département de l’Agriculture à 31,2 millions de quintaux (Mqx) et se basent sur l’hypothèse d’un retour à une récolte céréalière moyenne de 55 millions de quintaux (Mqx). La Banque Centrale rappelle aussi que la croissance économique a connu une accélération de 1,5% en 2022 à 3,4% en 2023, résultat d’une amélioration de 3,5%, après 3,4%, de la valeur ajoutée non agricole, et d’un léger redressement de 1,4%, après une contraction de 11,3%, de celle agricole.

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