Responsible Statecraft, magazine américain publié par le Think-tank American Quincy Institute, a résumé les théories concernant la fuite, notant « qu’elles varient de plusieurs parties possibles ». Trita Parsi, vice-présidente exécutive de l’Institut Quincy, a affirmé que « la première théorie est que les Iraniens ont pénétré dans les services de renseignement américains et divulgué le document dans le cadre de leurs opérations psychologiques contre « Israël », soulignant que » compte tenu des précédentes opérations de piratage iranien, il n’est pas improbable qu’ils aient la capacité de pénétrer aux États-Unis ».

Et de citer  « la deuxième théorie selon laquelle la fuite pourrait provenir du gouvernement américain, mais les enquêtes indiquent l’implication de parties extérieures, mais il semble que l’enquête menée par le gouvernement américain lui-même ait abouti à un résultat différent et que le gouvernement américain ait décidé d’enquêter auprès de parties externes ». et d’estimer pour la troisième théorie  que « l’administration Biden elle-même pourrait être à l’origine de la fuite visant à retarder l’attaque israélienne. A ses yeux, « il est clair que Biden n’a pas le courage de dire non à Israël, alors il divulgue des informations dans le but de retarder au moins les projets d’Israël, même après les élections américaines ».

Et d’ajouter que « la quatrième théorie est que les Israéliens pourraient avoir eux-mêmes divulgué ces informations dans le but de détourner l’attention de l’Iran en le poussant à chercher une attaque aux mauvais endroits ».

Quant à la cinquième et dernière théorie, selon Parsi, elle indique que « puisque l’enquête américaine porte sur des parties extérieures, la question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’un proche allié américain », soulignant que » l’un des pays des Cinq yeux (qui comprend à la fois les États-Unis et le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande), ou un allié de l’OTAN ayant accès aux informations du renseignement, a divulgué ces informations ».

Si tel est le cas, selon le Quincy Institute, cela indique que « les alliés proches des États-Unis sont tellement frustrés par le refus de Biden d’empêcher Netanyahu de déclencher la plus grande guerre au Moyen-Orient depuis la Seconde Guerre mondiale, qu’ils prennent les choses en main pour saboter le projet de Netanyahu qui planifie une escalade ».

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a exprimé lors d’une conférence de presse lundi 21 octobre l’inquiétude du président Joe Biden au sujet de la fuite récente de documents classifiés relatifs à une éventuelle attaque d’Israël contre l’Iran. Répondant à une question d’un journaliste, il a déclaré: « Nous ne savons pas exactement comment ces documents se sont retrouvés dans le domaine public ». Une enquête est en cours, a-t-il précisé. « Le président reste profondément préoccupé par toute fuite d’informations classifiées dans le domaine public. Cela n’est pas censé se produire, et c’est inacceptable lorsque cela se produit », a-t-il insisté.

Au sujet d’un changement de posture de la part des Israéliens après la publication de ces documents, J. Kirby a répondu: « Je laisserai les Israéliens dire si, comment et quand ils décideront d’entreprendre une action militaire supplémentaire en réponse à l’attaque iranienne du 1er octobre », ajoutant être en contact avec l’État hébreu. Les documents, apparus le 18 octobre sur la messagerie Telegram, contiennent une évaluation US des plans israéliens d’attaque contre l’Iran. Depuis trois semaines, Israël promet de frapper durement l’Iran en représailles à l’attaque massive de missiles balistiques menée contre son territoire le 1er octobre. Les documents semblent avoir été fournis aux agences de renseignement de l’alliance Five Eyes, cinq nations occidentales qui partagent régulièrement des renseignements, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’acronyme « TK » dans les documents fait référence à « Talent Keyhole », code couvrant le renseignement d’origine électromagnétique (ROEM, SIGINT en anglais) et le renseignement par imagerie (IMINT). Ce qui ressort particulièrement est la mention de deux systèmes de missiles balistiques à lancement aérien (ABLM) : Golden Horizon et Rocks. Le Premier est un système de missile à longue portée fabriqué par la société israélienne Rafael et conçu pour frapper une variété de cibles à la fois au-dessus et au-dessous du sol. Le second est censé faire référence au système de missile Blue Sparrow ayant une portée d’environ 2 000 km (1 240 miles). Cette information indiquerait donc que l’armée de l’air israélienne envisage de mener une version similaire, mais considérablement élargie, de son attaque du mois d’avril sur un site radar iranien près d’Ispahan.

Lancer ces armes à longue portée loin des frontières de l’Iran éviterait aux avions de guerre israéliens d’avoir à survoler certains pays de la région, comme la Jordanie. Les documents ne disent toutefois pas à quel moment l’attaque est prévue et quels sites iraniens seraient touchés.

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