En marge de sa visite au cosmodrome Vostotchny, en Sibérie, Vladimir Poutine est revenu mardi 12 avril sur le déclenchement de l’opération spéciale militaire en Ukraine. Une opération qui vise avant tout à protéger les habitants du Donbass, où il est «tout simplement impossible de continuer à tolérer ce génocide qui dure depuis huit ans».

Selon des correspondants qui ont visité le Donbass depuis 2014, pas moins de 13 000 Ukrainiens ont péri dans les attaques perpétrées par l’armée ukrainienne contre cette région depuis cette date.

Selon le maitre du Kremlin, l’opération vise aussi à se prémunir contre une résurgence du nazisme qui menace la Russie, l’Ukraine s’étant transformé en «une tête de pont antirusse».
«Il ne fait aucun doute que les objectifs sont absolument clairs, ils sont nobles»,
a déclaré le chef d’Etat, soulignant l’inéluctabilité de l’opération russe, les autorités de Kiev, «incitées par l’Occident» ayant refusé d’appliquer les accords de Minsk visant à trouver une «solution pacifique au problème du Donbass et des deux républiques populaires» de Donetsk et Lougansk. «Ce que nous faisons, c’est aider les gens, en les sauvant du génocide, d’une part, et d’autre part, nous prenons des mesures pour assurer la sécurité de la Russie elle-même. Evidemment, nous n’avions pas d’autre choix, c’est la bonne décision», a poursuivi V. Poutine, affirmant qu’il ne faisait selon lui «aucun doute» que ces objectifs seraient atteints.

Un responsable du Pentagone a affirmé que les États-Unis d’Amérique ne peuvent pas confirmer ni infirmer le recours à des agents ou des armes chimiques dans la ville ukrainienne de Marioupol qui, selon des sources sur place serait désormais conquise par les forces russes et celles de la République populaire du Donetsk (RDP). Mercredi, la Défense russe a affirmé que plus d’un millier de soldats ukrainiens se sont livrés aux forces autonomes du Donbass appuyées par l’armée russe.

« Nous ne pouvons confirmer les informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux hier concernant l’utilisation d’agents et d’armes chimiques à Marioupol, en Ukraine », a déclaré mardi le responsable US lors d’un point de presse. Il a indiqué que la confirmation est actuellement « une question difficile », ajoutant : « Nous menons toujours un processus d’évaluation ».

Pour sa part, le correspondant de la chaine de télévision satellitaire libanaise al-Mayadeen au Donetsk a affirmé le même jour, qu’il n’avait enregistré aucune trace de substances toxiques, en particulier de gaz sarin, à Marioupol.
Le journaliste qui a visité la ville a rapporté que les quartiers qu’il a visités ont progressivement repris vie, et les habitants se rendent dans les centres de distribution d’aide humanitaire et dans les hôpitaux dans le but de recevoir des soins pour des blessures et des maladies.

Plus tôt, les États-Unis avaient déclaré que la Russie aurait pu avoir utilisé des armes chimiques en Ukraine, mais « n’ont pas encore vu de preuve de l’intention de la Russie d’utiliser des armes chimiques ou biologiques en Ukraine lors de l’opération militaire spéciale qu’elle y mène depuis février dernier ».
Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères a protesté contre ces allégations, les qualifiant « d’insinuations malveillantes ».

Le ministère russe de la Défense a lui aussi nié ces informations pour la simple raison selon lui que la Russie ne possède plus de stocks d’armes chimiques depuis qu’elle l’a détruit en 2017 sous la supervision de l’organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Mais le ministère russe a plusieurs fois accusé des tentatives de la part des forces ukrainiennes de lancer une attaque sous faux drapeau au gaz sarin contre la population pour l’imputer à la Russie.

La fausse nouvelle avait été publiée dans un premier temps sur la page Telegram du régiment néonazi Azov qui a accusé les forces russes d’avoir disséminé depuis un drone un produit inconnu sur Marioupol, arguant qu’il pourrait s’agir de gaz sarin. Ces accusations interviennent alors que ce régiment est assiégé dans l’usine métallurgique Azovstal, son dernier bastion dans cette ville portuaire qui est totalement conquise par les Russes selon certaines sources sur place.

Par ailleurs, une source de sécurité russe, citant des informateurs au sein des forces ukrainiennes, a révélé qu’ « un groupe secret de surveillance de l’OTAN a commencé à œuvrer à Odessa, dans le but de surveiller les navires russes en mer Noire », a rapporté l’agence russe Novosti. Selon cette source, ce groupe de surveillance secret comprend des membres du groupe roumain Nordstarsport « Dans une banlieue d’Odessa, il y a une base secrète du Groupe de surveillance de l’OTAN, équipée d’un équipement qui permet de déterminer les coordonnées exactes de tous les navires dans la mer Noire dans un rayon allant jusqu’à 200 kilomètres », ont précisé les sources. Et de poursuivre que l’objectif de la base consiste à « empêcher le débarquement des forces russes dans la région d’Odessa et de donner les coordonnées des emplacements des navires de guerre russes pour diriger vers eux les missiles antinavires ukrainiens Neptune ».

Plus tôt, un centre d’attroupement et d’entraînement de mercenaires étrangers a été détruit, près de la ville de Krasnosilka dans la région d’Odessa, par des missiles navals de haute précision Bastion, a affirmé le ministère russe de la Défense

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