Concernant les affrontements, le correspondant de la chaine de télévision d’information libanaise d’al-Mayadeen a rapporté que l’armée a redéployé ses forces dans la province nord de Homs. Il a assuré que le front de Homs va devenir la première ligne de défense indiquant qu’il est question d’une formule de compromis avec les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes pour empêcher l’avancée des miliciens depuis la Turquie. Selon lui, les combats se déroulent dans la province Nord de Homs, la province Ouest de Hama et la province Est de Lattaquié.

Dans la province de Homs, des miliciens locaux de Talbisseh, Rasten et Dar al-Kabir ont fait leur apparition dès le jeudi dans les rues de ces villes, dès l’arrivée des groupes terroristes dans la ville de Hama. Il n’y avait aucune présence de l’armée syrienne dans ces régions où des compromis avaient été réalisés dans le passé en fonction desquelles les miliciens avaient rendu leurs armes et étaient restés dans leur ville. Un mouvement de déplacement des habitants de ces villes et de celle Homs a été observé.

Un responsable de l’Onu a révélé que les évènements en Syrie ont provoqué le déplacement de 280 mille personnes. Dans la matinée de vendredi, des raids aériens syro-russes ont frappé les attroupements de miliciens à Talbisseh.

Dans la province de Hama, le ministère syrien de la Défense a fait état de bombardements d’artillerie et de raids aériens avec la collaboration de l’aviation russe contre des véhicules et des attroupements des terroristes dans ses provinces Nord et Sud, causant des tués et des blessés dans leurs rangs. Il avait annoncé jeudi soir avoir reployé ses forces en dehors de la ville de Hama pour épargner la vie des civils. Il a qualifié ce redéploiement de « retrait tactique ».

Dans la province de Lattaquié, l’armée syrienne a repoussé une attaque des miliciens du Parti turkestani dont les miliciens sont des ouzbeks et des tadjiks. L’une de cette attaque a visé la montagne Turkeman dans cette province. Dans la province d’Idleb, à l’Ouest, des combats se déroulent dans la localité Qamhana au nord, pour empêcher les miliciens de l’envahir. Dans la province de Deir Ezzor, à l’Est du pays, des sources ont assuré pour al-Mayadeen que les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont entendues avec l’armée syrienne avant de se déployer sur la route Damas-Deir Ezzor. Elles sont aussi entrées dans la zone frontalière qui sépare administrativement les deux gouvernorats Homs et Deir Ezzor et envisagent de se déployer sur la voie menant de Deir Ezzor aux villes al-Mayadine et Al-Boukamal, à la frontière avec l’Irak. Elles ne sont pas entrées ni dans la ville de Deir Ezzor ni dans celles d’al-Mayadine et Alboukamal où les institutions étatiques et les postes de police sont toujours présentes.

Dans une interview avec le réseau américain CNN, Ahmad Hussein al-Charee, alias Abou Mohamad al-Jolani, chef de la milice HTC, ex-branche syrienne d’al-Qaida, a déclaré que l’objectif de l’offensive lancée par ses milices est de renverser le président syrien Bachar al-Assad. Une source proche des groupes armées en Syrie a déclaré que l’objectif de leur offensive militaire est de parvenir jusqu’à la ville de Qalamoun dans la province nord de Damas dans l’objectif de couper tout lien entre Damas et le Hezbollah et d’interdire l’envoi d’armements de la Syrie à la résistance libanaise, a rapporté al-Mayadeen.

Appui franc d’Ankara

A Istanbul, abordant vendredi des questions régionales essentielles, notamment la situation actuelle en Syrie, le président turc, a souhaité que la marche des forces opposés au régime vers Damas se poursuive « sans accident ni désastre ».

« Idlib, Hama, Homs, et la cible, bien sûr, Damas. La marche de l’opposition se poursuit. Notre souhait est que cette marche en Syrie se poursuive sans accident ni désastre », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la presse après la prière du vendredi à Istanbul. Le dirigeant turc a également exprimé sa frustration à l’égard des dirigeants syriens.  « Nous avons lancé un appel à (Bachar al) Assad. Nous lui avons dit : ‘Venez, déterminons ensemble l’avenir de la Syrie’. Malheureusement, nous n’avons pas reçu de réponse positive », a-t-il rappelé.

En ce qui concerne le Liban, R.T. Erdogan a souligné les circonstances désastreuses dans lesquelles se trouve le pays. « Le Liban est dans une situation très difficile. Tout est en ruine. Il y a des demandes d’aide. Alors que le monde est silencieux, nous continuerons à apporter notre aide », a-t-il affirmé. Appelant à l’unité du Liban, le président turc a réaffirmé l’engagement d’Ankara à soutenir cette nation frappée par la crise.

L’ambassade russe à Damas a exhorté vendredi ses ressortissants présents en Syrie à quitter le pays en raison de l’escalade militaire provoquée par l’offensive djihadiste. « En raison de la situation militaire et politique complexe, nous rappelons aux citoyens russes en Syrie qu’ils peuvent quitter le pays par les vols commerciaux réguliers depuis l’aéroport », a indiqué l’ambassade dans un communiqué publié sur Telegram. La représentation diplomatique a précisé que ses services, ainsi que le consulat, demeuraient opérationnels. Moscou suit ainsi Pékin qui avait enjoint aux siens de quitter la Syrie. La Jordanie a choisi, elle, de fermer ses frontières avec son voisin.

Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, les Homsiotes s’entassent sur les routes pour quitter la ville de peur d’être pris en étau dans les affrontements entre l’armée arabe syrienne et les terroristes. Certains prennent le chemin de la province alaouite de Lattaquié et Tartous, d’autres tentent désespérément de rejoindre la capitale Damas. L’aviation a « exécuté plusieurs frappes aériennes, ciblant le pont Al-Rastan sur l’autoroute Homs-Hama reliant les villes de Homs et Hama, ainsi qu’attaquant des positions autour du pont, tentant de couper la route entre Hama et Homs et de sécuriser la ville de Homs », a rapporté la source controversée de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Parlant des réfugiés syriens, le coordinateur humanitaire régional adjoint de l’ONU pour la crise syrienne, David Carden, a déclaré le 4 décembre après son déplacement dans la province d’Idlib que « cela fait une semaine que le conflit s’est intensifié en Syrie. Plus de 115 000 personnes ont désormais été déplacées à Idlib et dans le nord d’Alep ». Dans la deuxième ville du pays, ce sont principalement les populations kurdes qui ont quitté le quartier emblématique de cette communauté Cheikh Maqsoud allant vers les zones dirigées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis. Au sujet des réfugiés syriens, alors que son pays accueille plusieurs millions de déplacés, Ali Yerlikaya, ministre turc de l’Intérieur, a annoncé qu’il était trop tôt pour qu’ils puissent rentrer chez eux. « Nous savons que les habitants d’Alep aiment beaucoup Alep. Nous les rencontrons et ils sont extrêmement enthousiastes », a-t-il indiqué, rapporte le média panarabe The New Arab. « Mais à ceux qui disent qu’ils veulent rentrer maintenant, nous répondons : attendez, ce n’est pas sûr pour le moment », a-t-il toutefois nuancé.

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