L’objectif implicite, selon cet apparatchik, serait une préparation progressive à un futur conflit de grande ampleur. « En ce qui concerne la doctrine militaire de l’OTAN, ils la révisent […] car ils veulent rétablir leur production militaire et continuent à se préparer à la prochaine guerre. Nous devons comprendre clairement et voir ce qu’ils font et prendre des mesures de rétorsion », a-t-il fait savoir. Mettant en avant les capacités technologiques de la Russie, il a affirmé que le pays disposait de systèmes d’armement uniques, capables de garantir une réponse adéquate à tout type de menace sur le théâtre d’opérations militaires. La Commission européenne a présenté en mars 2025 un projet de refonte de la politique de défense, baptisé ReArm Europe Plan/Readiness 2030. Dotée d’une enveloppe prévisionnelle de 800 milliards d’euros sur quatre ans, la stratégie prévoit une forte mobilisation des budgets nationaux, complétée par un recours à l’endettement. Des mesures d’assouplissement budgétaire sont également envisagées pour faciliter ces investissements.
Parallèlement, l’Union européenne invite ses membres à augmenter considérablement les dépenses de défense. « L’hypothèse de départ est que tous les États membres de l’UE augmentent progressivement et régulièrement leurs dépenses de défense, pour atteindre le maximum de 1,5 % du PIB d’ici la fin de la période de quatre ans d’activation de la clause dérogatoire nationale », assure-t-on. Cette intensification des efforts militaires s’inscrit dans une dynamique plus large d’élargissement stratégique de l’OTAN en Europe, perçue par la Russie comme une pression croissante à ses frontières occidentales. Moscou, tout en se disant prête à dialoguer avec l’Alliance atlantique, pose comme condition une relation fondée sur l’égalité et rejette fermement ce qu’elle qualifie de militarisation du continent.