Le dirigeant libyen a appelé ses compatriotes à participer massivement au scrutin pour permettre au pays de sortir de dix ans de guerre civile depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. »Nous soutenons les efforts de la commission électorale pour organiser (les élections) à la date prévue », a déclaré jeudi A. Dbeibah pendant une Conférence sur la stabilisation de la Libye à Tripoli.
La tenue d’élections crédibles sur l’ensemble du territoire libyen, avec l’aval des différentes factions concernées – le gouvernement de Tripoli dans l’ouest du pays et les forces du maréchal Khalifa Haftar dans l’Est et le Sud – est cruciale pour mettre fin au conflit et favoriser le départ des mercenaires étrangers qui soutiennent les deux camps.
Parallèlement à cet appel, le ministère libyen des Affaires étrangères a organisé, le même jour, une conférence ministérielle internationale pour la stabilité en Libye. Une trentaine de délégations étaient dans la capitale libyenne. La France et la Turquie, outre les pays voisins – Égypte, Tunisie, Algérie, Tchad et Soudan –l’ONU, ainsi que des représentants de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Ligue Arabe,
Tous ont été invités par Tripoli pour soutenir le volet sécuritaire de la transition, le maintien du cessez-le-feu en vigueur depuis l’automne 2020 et le retrait des combattants étrangers. A Genève, le volet sécuritaire n’est qu’un des trois sujets abordés cette année. Il sera aussi question du volet militaire et du volet économique. Sur ce dernier, la conférence doit appuyer le dégel des avoirs libyens à l’étranger et l’ouverture aux investissements.
Selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, la Libye entend coordonner l’aide apportée par la communauté internationale pour répondre aux besoins urgents du pays. À plus long terme, il s’agit de débloquer les quelque 170 milliards d’avoirs libyens gelés depuis 2011 par l’ONU et l’Union européenne, qui ne souhaitent débloquer ces sommes qu’après l’installation d’un gouvernement élu, selon une source gouvernementale à Tripoli
Une des priorités de la communauté internationale est la tenue de la présidentielle dont le déroulement est prévu, en principe, décembre. Sauf que cette élection bute toujours sur les dissensions entre clans rivaux de l’Est et l’Ouest libyen. Plusieurs personnalités politiques du camp de l’est libyen émettent d’ailleurs des doutes quant au but réel de cette conférence, qu’ils considèrent surtout comme « un plan gouvernemental pour contourner les élections ».
Au sein de la classe politique et parmi les militants de la société civile, le scepticisme est palpable. Pour eux, il s’agirait d’une réunion de plus et de promesses sans lendemain.

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