Les forces ukrainiennes auraient notamment, selon ce rapport quotidien du ministère russe de la Défense, perdu un canon automoteur Caesar de facture française face aux forces du groupe Centre, ainsi qu’un canon automoteur Paladin américain, face aux troupes du groupe Est.
Par ailleurs, toujours selon la même source, huit missiles longue portée américains ATACMS et 72 drones auraient été abattus par les unités de la Défense aérienne. Nadia fait partie des localités dont Kiev avait revendiqué la reprise, à l’automne 2022, à l’issue d’une contre-offensive dans la région de Kharkov.
Le 18 décembre, Valéry Guerassimov, chef de l’état-major général des forces armées russes, a déclaré lors d’une réunion d’information pour les attachés militaires étrangers que les militaires russes avaient pris le contrôle de plus de 190 colonies en 2024. Depuis, l’armée russe a annoncé la prise de plus d’une vingtaine d’autres localités.
L’armée russe a annoncé ce 4 janvier avoir repoussé, la veille, une attaque de missiles ATACMS des forces ukrainiennes au-dessus de la région de Belgorod. « Au cours de la bataille antimissile, les calculs de combat du système de missiles antiaériens S-400 et du système de missiles et de canons antiaériens Pantsir-SM ont abattu tous les missiles ATACMS », a déclaré le ministère de la Défense dans son communiqué. « Ces actions du régime de Kiev, soutenues par les curateurs occidentaux, feront l’objet d’une réponse », a-t-il été souligné. Dans le cadre de son rapport d’activités quotidien, publié plus tôt dans la journée, le ministère russe de la Défense avait mentionné la destruction par la défense aérienne de huit missiles ATACMS, sans donner de détails.
Plusieurs épisodes similaires se sont produits depuis le feu vert accordé à Kiev par la Maison Blanche, rapporté mi-novembre par la presse états-unienne, de tirer des missiles longue portée américains dans la profondeur du territoire russe. Le 20 décembre, deux jours après une attaque de missiles contre une usine dans la région de Rostov, à laquelle la Défense russe avait promis une « réponse », l’armée russe avait revendiqué des frappes à Kiev, notamment contre un poste de commandement du Service de sécurité ukrainien ainsi qu’un bureau d’études. Quelques jours plus tôt, le 13 décembre, deux jours après une attaque de missiles contre un aérodrome militaire près de la ville de Taganrog, l’armée russe avait annoncé avoir lancé une « attaque massive » contre des installations ukrainiennes de « carburant et d’infrastructure énergétique soutenant les activités du complexe militaro-industriel ». Dans les deux cas, avait précisé l’armée russe, les missiles employés par les forces ukrainiennes étaient des ATACMS américains.
Bain de sang évité
Par ailleurs, le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie a annoncé samedi avoir arrêté quatre adolescents « nés en 2007 et 2008 » qui prévoyaient de commettre un attentat « à l’aide d’un engin explosif artisanal » dans un lieu fréquenté de Iekaterinbourg. Deux d’entre eux sont également impliqués dans l’incendie d’une voiture de police dans la région de Sverdlovsk, dont le chef-lieu est Iekaterinbourg, a précisé le FSB.
« Des composants d’un engin explosif improvisé, ainsi que du matériel de communication contenant des instructions pour sa fabrication, ont été saisis sur eux », a notamment rapporté le FSB. Une procédure pénale a été ouverte à l’encontre des détenus pour « préparation d’un acte terroriste » et « possession illégale d’explosifs ou d’engins explosifs ». Dans les séquences d’interrogatoire diffusées par le FSB, l’un des adolescents détenus a déclaré qu’en août dernier, il était devenu un « adepte d’opinions de droite » et s’était « abonné à des chaînes néo-nazies » sur Telegram où il aurait lu « qu’il était nécessaire de prendre des mesures contre la police ».
Le FSB annonce régulièrement déjouer des attentats. Le 27 décembre, son service de presse avait ainsi rapporté qu’un attentat en préparation à Moscou, par des membres de l’État islamique au Khorassan (EI-K), avait été déjoué. La veille de cette annonce, le FSB avait déclaré avoir déjoué « une série d’attentats », préparés par les services de sécurité ukrainiens, contre « de hauts responsables militaires du ministère russe de la Défense engagés dans l’opération militaire spéciale, et les membres de leurs familles ».
Aveu US :
Les États-Unis ont commencé, « bien avant » l’éclatement du conflit russo-ukrainien, à approvisionner Kiev en armes, a confié le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans une interview au New York Times (NYT) publiée ce 4 janvier. « Bien avant l’agression russe, en septembre puis en décembre, nous avons discrètement fourni de nombreuses armes à l’Ukraine pour qu’elle dispose de ce dont elle avait besoin pour se défendre, notamment des Stingers et des Javelins qui ont permis d’empêcher la Russie de prendre Kiev, d’écraser le pays, de l’effacer de la carte, et de repousser les Russes », a-t-il déclaré. Celui-ci s’est également targué d’avoir « travaillé très dur », notamment avec la Russie, afin d’empêcher ce conflit. « Nous avons fait preuve d’une diplomatie extraordinaire en rassemblant et en maintenant ensemble plus de 50 pays, non seulement en Europe, mais bien au-delà, pour soutenir l’Ukraine », s’est-il par ailleurs félicité. « Depuis lors, s’il y avait eu la moindre occasion de nous engager diplomatiquement d’une manière qui aurait pu mettre fin à la guerre dans des conditions justes et durables, nous aurions été les premiers à les saisir », a-t-il encore déclaré, assurant n’avoir « vu aucun signe que la Russie était réellement disposée à s’engager ».
En août 2023, le Comité d’enquête russe avait déclaré que l’Ukraine avait reçu des armes et des munitions, avant l’offensive russe, de la part de 20 États, dont 16 sont membres de l’OTAN. Des livraisons qui, selon l’agence, ont débuté dès 2014. Selon le décompte du think tank allemand Kiel Institute, l’Ukraine a bénéficié entre fin janvier 2022 et fin octobre 2024 de 163,37 milliards d’euros d’aide militaire, dont 60 milliards prodigués par les seuls États-Unis. Les autorités russes ont déclaré à plusieurs reprises que l’envoi d’armes en Ukraine ne réduirait pas la détermination de la Russie et ne changerait pas le cours du conflit. Dans une interview accordée à Newsweek le 7 octobre, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré que « le soutien politique, militaire et financier à Kiev pour que la guerre continue » revenait à « jouer avec le feu » et pouvait avoir des « conséquences dangereuses ». Le ministre russe a également déclaré que Moscou tentait « d’éteindre cette crise depuis plus d’une décennie ». « Chaque fois que nous mettons sur papier des accords qui conviennent à tout le monde, Kiev et ses maîtres font marche arrière », a-t-il ajouté. S. Lavrov a ainsi mentionné l’accord de transition, signé le 21 février 2014 entre l’opposition et le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et les ministre allemand, français et polonais des Affaires étrangères, mais « piétiné par l’opposition » dès le lendemain par le coup d’État de Maidan, ainsi que les accords de Minsk « sabotés pendant sept ans ». « Les dirigeants ukrainiens, allemands et français, qui avaient signé le document, se sont vantés par la suite de n’avoir jamais eu l’intention de le respecter », a-t-il insisté sur ce point. Le ministre russe a également évoqué l’accord « paraphé à Istanbul fin mars 2022 » et « jamais été signé par Zelensky, sur l’insistance de ses supérieurs occidentaux, en particulier du Premier ministre britannique de l’époque [Boris Johnson] ».