Tout s’opère au Liban avec l’assentiment de Washington. Ainsi, Lloyd Austin, ministre américain de la Défense, a dit être convaincu, comme Israël, de la « nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque » du Hezbollah, après le lancement dans la nuit de lundi à mardi de « raids terrestres localisés » israéliens dans le sud du Liban. L. Austin a par ailleurs mis en garde Téhéran contre une éventuelle « attaque militaire directe visant Israël », en soulignant les « graves conséquences » que celle-ci entraînerait pour l’Iran, selon un communiqué publié sur le réseau social X. « Nous avons convenu de la nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque le long de la frontière afin de garantir que le Hezbollah libanais ne puisse pas mener des attaques du type de celles du 7 octobre contre les communautés du nord d’Israël », a-t-il déclaré. Le chef du Pentagone a fait ces déclarations après s’être entretenu avec le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
« Les soldats de la 98e division, après avoir opéré à Gaza, où ils ont acquis des compétences et une expérience opérationnelle, se sont déplacés vers le nord et mènent désormais des opérations limitées, localisées et ciblées », a indiqué l’armée israélienne dans un post sur la plateforme X le 1er octobre. Le communiqué précise qu’ils continueront à mener la guerre à Gaza et au Liban afin d’« atteindre tous les objectifs de la guerre » à savoir « le démantèlement du Hamas, le retour de nos otages et le rétablissement de la sécurité dans le nord d’Israël ». « Les forces de la Division 98, y compris les commandos, les parachutistes et les troupes blindées de la Brigade 7, se sont préparées ces dernières semaines à une opération terrestre dans le sud du Liban, qui a débuté lundi soir », a également rapporté sur X Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée israélienne.
L’armée israélienne a émis « un avertissement urgent aux habitants du Liban-Sud », dans un post publié par son porte-parole arabophone le 1er octobre sur X. Il les somme de « ne pas circuler depuis le nord vers le sud du Litani » et indique que « des combats violents » opposent son armée au Hezbollah depuis la nuit dernière. Des responsables israéliens ont déclaré à Axios que cette incursion serait « ciblée et limitée dans le temps et l’ampleur, et n’est pas destinée à occuper le sud du Liban ».
Le Hezbollah libanais a annoncé le jour même avoir tiré des salves de roquettes en direction de la principale base de renseignement militaire israélienne, Glilot, près de Tel-Aviv. Dans un communiqué, il a précisé avoir « lancé des salves de roquettes de type Fadi 4 sur la base de Glilot », en mémoire de son chef Hassan Nasrallah tué par un bombardement israélien à Beyrouth vendredi dernier. Des missiles Fadi-4 ont ainsi été utilisé dans cette frappe qui fait partie de la « série des opérations Khaibar ».Cette base du renseignement militaire abriterait aussi, selon des médias israéliens, le siège du Mossad, le renseignement extérieur israélien. Le Hezbollah a affirmé avoir visé à deux reprises des soldats israéliens à Metula, à la frontière avec le Liban, à l’artillerie puis avec des roquettes.
Les médias israéliens ont fait preuve de beaucoup de confusion en rapportant les faits, compte tenu surtout de la censure militaire qui leur est imposée. Certains ont rapporté que 10 roquettes ont été détectées sur Gush Dan dans la région de Tel Aviv. L’organisation de radiodiffusion israélienne a dit que 3 missiles balistiques ont été tirés en direction de la région de Tel Aviv. Tandis que le Yedioth Ahronoth a dit qu’ils étaient 5.
Même amalgame pour les missiles qui se sont écrasés: des médias ont dit qu’une roquette s’est écrasée sur HaSharon à l’est, d’autres ont dit qu’un projectile s’est écrasé sur l’autoroute 6 connu sous l’appellation « Trans Israel » qui relie le nord au sud. D’autres ont parlé des éclats des anti aérien lors de l’opération d’interception. Le porte-parole de l’armée d’occupation a fait état de sirènes d’alerte dans les régions de Gush Dan, Yarkon, et Samarie puis d’une certains nombre de roquettes depuis le Liban dont certaines ont été interceptées. Mais de part et d’autre, dans les médias et les communiqués officiels, ce qui s’est passé dans la base Glilot n’a pas du tout été abordé. Ce qui est sûr, selon al-Jazeera, plusieurs millions d’Israéliens sont restés dans les abris. Et des feux se sont déclarés. « Le commandement du font interne de l’armée israélienne a imposé des restrictions dans le centre d’Israël, à Jérusalem, dans les colonies de la Cisjordanie et à Tel Aviv et ses banlieues, en raison de la situation sécuritaire », ont rapporté les médias, après les tirs de longue portée du Hezbollah. Sans plus de précision.
Cette opération était la 7eme de ce mardi 1er Octobre. Les précédentes avaient été menées quelques heures après l’annonce du cabinet ministériel restreint israélien qu’il avait donné son accord en vue « d’une offensive terrestre limitée dans le sud du Liban », au moment où l’armée d’occupation menait des raids aériens et des bombardements d’artillerie, d’obus de phosphore et d’obus de chars sans répit sur les différentes régions libanaises du sud du Liban. Wadi Bargaz, les périphéries de Kawkaba, Rachaya al-Fakhar, Kfar Kela, al-Khiam, Nahr Balat, le Litani, entre Zawtar et Deir Siriane, Blida , Bint Jbeil, al-Tayri, Kounine, la vallée d’al-Khiam jusqu’aux hauteurs de Kafarchouba, toutes ces zones ont été visées par l’armée sioniste.
Quelques minutes après minuit, la résistance a revendiqué des tirs d’obus d’artillerie sur l’entrée de la colonie de Shtula. Les médias israéliens ont fait état que des sirènes d’alerte ont retenti à Misgav Am dans le Doigt de Galilée, et qui venait d’être déclarée zone militaire fermée, puis à Zar‘it en Galilée occidentale, puis à Meron en Haute Galilée. Vers 4 heures et demi, de nouveau, les sirènes d’alerte ont retenti à Metulla dans le Doigt de Galilée, puis à Safed et Avivim en Galilée occidentale, puis de nouveau dans la colonie de Metulla et il a été question que des roquettes y sont tombées.
A partir de 7 :40 la résistance a revendiqué 5 opérations de suite en 3 heures, toutes contre des mouvements ou des rassemblements de soldats : deux en une heure d’intervalle contre la colonie de Metulla à l’aide d’obus d’artillerie puis de salve de roquettes ; dans la colonie d’Avivim vers 8 :55, dans la colonie de Rush Bina vers 10 :00 à l’aide de salves de roquettes, et dans la caserne Dovev à l’aide d’un projectile Falaq-2 vers 10 :30.
A partir de midi, les sirènes d’alerte ont repris de plus bel : dans la colonie de Metulla, puis celles de Yiftah, al-Malikiya, Ramot Naftali, et Dishon en Galilée ; celles de Shtula, Aven Menahem, Zar‘it, et Shomera en Galilée occidentale ; puis celles Kfar Giladi, Misgav Am et Kfar Yuval dans le Doigt de Galilée, d’après les médias israéliens.
La résistance a revendiqué sa 8eme opération, évoquant des tirs de 32 roquettes Katioucha contre les deux positions Ramtha et Samaqa dans les collines libanaises occupées de Kafarchouba. Son communiqué indique qu’elle fait partie de la « série des opérations Khaïbar ». Puis ont eu lieu ses 9eme et 10eme opérations, réalisées simultanément, vers 13 :40. Elles ont de nouveau visé deux rassemblements de soldats dans les deux colonies de Metulla et Kfar Giladi, ciblés via des obus d’artillerie. La chaine 12 israélienne a constaté que les tirs en direction de Metulla n’ont pas connu de répit. Au moins 4 attaques y ont été dénombrées. A partir de 15 :49, alors que les médias israéliens rendaient compte de sirènes d’alerte qui ont retenti à Shlomo et Betset en Galilée occidentale, puis à Ras Naqoura en Galilée occidentale, puis à Naharia jusqu’à Kiryat Ata au nord de Haïfa en passant par Akka (Acre) , puis dans la région de Krayot au nord de Haïfa, la résistance révélait sa 11ème opération, à 17:00, qui contre la base Sde Dov dans les banlieues de Tel Aviv , au moyen d’un missile Fadi-4. Elle a été lancée à l’appel « Labbayka ya Nasrallah », et fait partie de la « série d’opération Khaïbar », selon le communiqué de la résistance. Puis sa 12 ème opération annoncée vers 17:53, à l’aide de barrages de roquettes qui ont frappé directement la base Ilania. Une demi-heure plus tard, vers 18:35, c’est la base israélienne maritime à Naqoura, qui est frappée avec des salves de roquettes, dans une 13 ème opération de la résistance, selon son communiqué. Le Hezbollah, rappelle-t-on, a revendiqué la veille lundi 30 septembre 12 opérations anti israélienne « en soutien au peuple palestinien résilient dans la bande de Gaza, à sa résistance vaillante et pour défendre le Liban et son peuple », selon ses communiqués.
Depuis lundi 23 septembre, les bombardements israéliens contre le Liban, menés avec l’assentiment de Washington, ont fait plus de 1 000 morts, en majorité des civils, selon le ministère libanais de la Santé, et 6 000 blessés. Environ un million de déplacés sont également à signaler. Les bombardements de lundi ont fait 95 morts selon un bilan du ministère de la Santé libanais. Autant ont été signalés mardi. Un responsable d’un camp palestinien à Sidon, dans le sud du Liban, a déclaré à l’AFP qu’une frappe israélienne y avait visé ce mardi un chef d’un groupe armé palestinien. « Le raid israélien a visé la maison du fils de Mounir Maqdah », dans le camp d’Ain al-Helweh, a déclaré le responsable, qui a requis l’anonymat. Il n’était pas clair dans l’immédiat si Mounir Maqdah, qu’Israël accuse de diriger la branche libanaise de l’aile armée du mouvement palestinien Fatah, se trouvait dans le bâtiment. En août, Israël avait annoncé avoir tué son frère, Khalil Maqdah, qu’Israël considérait également comme l’un des responsables de l’aile armée du Fatah.
Baraachite, Chaqra, Hadatha, Aïnatha, Soultaniyeh, Jmeyjmeh, Maroun ar-Ras, Tayri, autant de localités libanaises visées par l’armée sioniste, a rapporté le correspondant d’Al-Manar. Le Hezbollah a démenti la présence d’armes ou de dépôts de munitions dans des bâtiments civils, y compris le bâtiment de la chaine de télévision Al-Sirat, visé hier dans la banlieue sud…