« Je pense que l’Union européenne ne doit pas avoir de tabous et avoir recours à ses outils pour faire respecter les droits humains », a-t-il souligné devant la presse peu avant le début d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
La proposition de J. Borrell vise Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, et son collègue Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité qui appartiennent à l’extrême droite, selon des diplomates.
Selon l’AFP, cette proposition a néanmoins peu de chance d’aboutir tant les divisions sont fortes entre les 27. La plupart des Etats européens soutiennent Israël en dépit des massacres sans précédents commis depuis la seconde guerre mondiale.
Plusieurs pays, dont la Hongrie, l’Autriche ou la République tchèque, défendent le droit d’Israël à se défendre et bloquent l’adoption de mesures fortes contre les autorités israéliennes. Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères, a ainsi qualifié de « dangereuse » la proposition de J. Borrell. Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande, s’est montrée elle aussi réticente à l’idée de sanctions, rappelant l’unanimité nécessaire pour prendre une décision. « Ce n’est pas avec la reconnaissance théorique de la Palestine, avec les sanctions contre les ministres israéliens que l’on peut résoudre le problème », a indiqué de son côté son homologue italien Antonio Tajani. Les sanctions européennes prévoient une interdiction pour les personnes visées de se rendre sur le territoire de l’Union et une saisie des biens qu’ils détiennent dans l’UE.
Les responsables européens ne précisent pas par quel moyen ce problème peut être résolu. Le processus des négociations d’Oslo sur lequel ils avaient misé a été un grand fiasco, les Israéliens refusant la création d’un Etat palestinien. Quelles que soient les prises de position qu’ils adoptent, elles n’ont plus de poids et leur crédibilité est entachée.