Depuis novembre 2024, les relations entre les deux pays se sont renforcées suite à la décision de Panama City de suspendre sa reconnaissance de la prétendue RASD. Cette dynamique sera soutenue par des visites de hauts responsables panaméens au Maroc.
Rabat s’apprête à accueillir « dans les prochaines semaines ou mois, les ministres panaméens de l’Agriculture et du Commerce, ainsi que le chef des renseignements », a révélé N. Bourita à la presse. Les investisseurs des deux pays sont également encouragés à soutenir ce rapprochement. Le chef de la diplomatie marocaine a précisé que la coopération entre Rabat et Panama City se concentrera sur les secteurs des ports, des engrais et du tourisme.
N. Bourita a également reçu une invitation à se rendre au Panama en 2026, « pour consolider nos relations bilatérales et positionner le Panama comme une destination stratégique pour l’investissement, l’innovation et le développement durable dans la région », a déclaré le chef de la diplomatie panaméenne. Ce dernier a affirmé, après la signature d’un communiqué conjoint et de deux autres textes bilatéraux, que son pays considérait le plan d’autonomie au Sahara comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour progresser vers un règlement durable » du différend régional. La République du Panama est membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’au 31 décembre 2026.
Aligné sur la proposition formulée par le royaume depuis 2007, le chef de la diplomatie du Panama a souligné « l’urgence de parvenir à une solution définitive et viable à ce conflit », en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Actuellement, plus de 70% des pays membres de l’instance internationale apportent leurs appui à l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine.
« Dans ce contexte, la République du Panama réaffirme son soutien à la proposition marocaine de Plan d’autonomie, présentée en 2007 et approuvée par la résolution 2756 du Conseil de sécurité des Nations unies, la considérant comme la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour progresser vers un règlement durable du différend territorial au Sahara. Je suis convaincu qu’à l’avenir, elle sera la seule base », a soutenu le chef de la diplomatie panaméenne.
Ce développement fait suite à une année marquée par une réorientation progressive de la politique étrangère du Panama, au sujet de la question du Sahara. En janvier 2024, une Déclaration conjointe a d’ailleurs été signée dans ce sens, à l’issue de la rencontre bilatérale tenue en visioconférence entre le ministres des Affaires étrangères des deux pays.
Dans le temps, la Panama a déjà affirmé son « soutien à l’Initiative d’autonomie» comme « unique base pour une solution juste et durable » au différend régional. A ce titre, le gouvernement panaméen s’est engagé à « définir son action future et prendre position sur la base de cette déclaration ». C’est ainsi qu’en novembre 2024, le pays a suspendu ses relations avec la fantomatique RASA.
J.E. Martínez-Acha Vásquez s’est félicité, à Rabat, d’une « nouvelle étape dans la dynamique des relations bilatérales ». Dans le même sens, le ministre a souligné que son pays approuvait « l ’élan constructif impulsé sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en faveur de la sécurité et d’une solution «définitive et viable » à la question du Sahara. « La République du Panama maintient que les Nations unies demeurent l’instance appropriée pour réunir toutes les parties concernées, afin de parvenir à une solution pacifique qui respecte et défende les principes d’une solution durable. » A ce titre, le chef de la diplomatie panaméenne a réitéré également son soutien aux efforts onusiens en faveur d’une « solution durable, juste et acceptable ».
Par ailleurs, les deux parties ont souligné leur « engagement indéfectible pour les valeurs fondamentales de solidarité, de respect mutuel, de multilatéralisme, de paix, de stabilité, le respect des droits humains, ainsi que des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale des pays ». En plus du communiqué conjoint, le Maroc et le Panama ont signé un accord sur l’exemption de visa pour les passeports diplomatiques et officiels, ainsi qu’une feuille de route pour la coopération couvrant la période 2025-2027.
En effet, cette visite a été l’occasion de mettre en avant la qualité de la coopération entre Maroc et le Panama dans divers secteurs, à commencer par les grands projets d’infrastructures. « Nous partageons de nombreuses similitudes : d’importants investissements dans les ports, les chemins de fer, l’acheminement d’électricité et les hôpitaux, avec un seul objectif. C’est celui d’apporter prospérité et vie meilleure à nos populations », a déclaré le responsable panaméen.