« Le président Erdogan a rencontré le président palestinien Abbas et le chef du bureau politique du Hamas, Haniyeh, au palais présidentiel », a écrit l’agence Anadolu. Aucun détail n’a filtré sur le contenu des échanges, qui surviennent avant une réunion de toutes les factions palestiniennes dimanche au Caire.
La dernière rencontre entre les deux responsables palestiniens remonte au 5 juillet 2022 à Alger : après plusieurs années de brouille, ils avaient été réunis par le président algérien.
R.T. Erdogan entretient de longue date de bonnes relations avec les deux leaders et entend peser de tout son poids pour favoriser une réconciliation palestinienne. Des sources proches du dirigeant palestinien ont souligné à l’AFP « l’importance de cette réunion tripartite » qui a permis « d’évoquer l’unité palestinienne et la fin de la division palestinienne, surtout après l’agression israélienne à Jérusalem et en Cisjordanie et des activités de colonisation ».
M. Abbas avait déjà été reçu mardi après-midi par R.T. Erdogan avec lequel il a donné une conférence de presse. Le président turc a assuré à cette occasion que la Turquie « continuera de soutenir la cause palestinienne par tous les moyens possible ». Comme il a insisté sur « l’importance de l’unité et de la solidarité du peuple palestinien ». « La division profite à ceux qui veulent saper le processus de paix », a-t-il relevé. Le président turc avait vivement condamné début avril les affrontements dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, estimant qu’Israël avait franchi une « ligne rouge ».
A signaler que la visite de Benjamin Netanyahu initialement annoncée en Turquie cette semaine a été ajournée après que le Premier ministre israélien se soit fait poser un pacemaker. Il est en outre confronté à une grave crise politique et à une grève générale, après l’adoption par le Parlement d’une mesure clé d’un projet de réforme judiciaire controversé.
Cette succession de réunions et celle prévue dimanche au Caire interviennent alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort, dans un contexte de violences en Cisjordanie, les plus importantes depuis des années.
Selon un responsable de l’Autorité palestinienne, M. Abbas est à l’origine de l’invitation de dimanche lancée « à toutes les factions palestiniennes, y compris le Hamas et le Jihad islamique » qui doit permettre de « discuter de la manière de faire face à l’agression contre le peuple palestinien (…) et pour renforcer l’unité palestinienne ». Il s’agira également de « discuter de l’adhésion du Hamas et du Jihad » à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), selon la même source. Mais ce processus de réconciliation est boycotté par le Jihad islamique dont des combattants ont été arrêtés par les sécuritaires de l’AP.
Depuis la bataille de Jénine, les relations se sont envenimées entre l’AP et les factions de résistance en raison de la campagne d’arrestations de résistants et de jeunes palestiniens, menée par les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie.