Les commandants et experts de la marine américaine ont déclaré que la campagne menée par les États-Unis contre les forces yéménites de Sanaa qui lancent des attaques en riposte à l’agression israélienne contre Gaza s’est transformée en la bataille navale la plus dure depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’Associated Press a publié un rapport dans lequel elle affirme que la marine américaine se préparait depuis des décennies à combattre l’Union soviétique, puis la Russie et la Chine, sur les voies navigables du monde. Mais au lieu de devenir une puissance mondiale, elle se retrouve aux prises avec un groupe mystérieux au Yémen, soutenu par l’Iran. Plusieurs commandants de la marine US ont fait part de leur évaluation de la situation dans la région après des mois d’affrontements au cours desquels les forces yéménites ont utilisé drones et missiles pour attaquer des navires liés à Israël afin de les empêcher de traverser la mer Rouge.

Selon l’agence, depuis novembre dernier, les forces yéménites ont attaqué plus de 50 navires, provoquant une diminution du volume du trafic maritime à travers le corridor vital de la mer Rouge menant au canal de Suez et à la Méditerranée. Les marins des navires de guerre n’ont parfois que quelques secondes pour communiquer avec les autres navires et décider s’ils doivent intercepter les attaques d’Ansarullah, précise AP.

David Wroe, commodore supervisant les destroyers lance-missiles, a déclaré que les navires de guerre étaient confrontés à des menaces constantes tout au long de la journée et depuis plus de 7 mois. Brian Clark, ancien plongeur de la Marine américaine et chercheur principal au Hudson Institute, estime que les frappes actuelles sont les plus importantes pour la marine américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. « Nous approchons d’une étape au cours de laquelle les Houthis (Ansarullah) seront en mesure de lancer des attaques que les États-Unis ne pourront pas arrêter à chaque fois, et nous commencerons alors à constater de graves dégâts… Si l’on laisse la situation s’aggraver, les Houthis deviendront plus puissant, avec des capacités, des compétences et plus d’expertise », a-t-il relevé.

Lundi 17 juin, dix raids américano-britanniques ont été menés contre diverses zones de l’ouest du Yémen. Cette agression a visé l’aéroport de Hodeïda, au sud de la ville côtière de la mer Rouge, ainsi que l’île de Kamaran en mer Rouge, à l’ouest du Yémen.

En dépit de ces agressions, les forces yéménites assurent qu’elles ne mettront pas fin à leurs opérations tant que l’entité sioniste poursuit son agression contre la bande de Gaza. Plus de 37.000 Palestiniens sont tombés en martyrs suite à cette guerre génocidaire.

Le porte-parole des forces yéménites, le général Yehya Sarii, a revendiqué dimanche 16 juin, des attaques de missiles et de drones contre trois navires, dont un destroyer de l’US Navy. « Dans la première opération, des missiles balistiques ont été tirés sur un destroyer américain. Dans la seconde, des missiles navals ont été tirés vers le navire Captain Paris  », a fait savoir le général Sarii. Il a rappelé que les navires visés en mer Rouge tentaient de violer l’interdiction d’accès aux ports des territoires palestiniens occupés imposée par l’armée yéménite. Concernant la troisième opération, le général yéménite a déclaré qu’elle avait été menée avec des drones par l’unité de la « Force aérienne sans pilote » de l’armée yéménite, contre le navire Happy Condor dans la mer d’Oman.

« La société propriétaire de Happy Condor tentait également de violer l’interdiction d’entrée dans les ports de la Palestine occupée. » « Les forces armées yéménites se sont engagées à mener des opérations militaires en solidarité avec le peuple palestinien et en riposte aux frappes américano-britanniques contre le Yémen tant que la guerre génocidaire d’Israël dans la bande de Gaza ne cessera pas », a réitéré le général Sarii.

Depuis le 12 janvier dernier, l’agression américano-britannique a lancé des dizaines de raids, arguant détruire et neutraliser les capacités des forces armées yéménites. Il y a quelques jours, une agression américano-britannique a ciblé, avec deux raids, le district d’Al-Salif, au nord-ouest de la ville côtière de Hodeidah, sur la mer Rouge, à l’ouest du Yémen.

Le chef du mouvement Ansarullah, sayyed Abdel-Malik Badreddine al-Houthi, a affirmé jeudi dernier que « quelles que soient les conspirations de l’ennemi, le Yémen y fera face », soulignant que « le Yémen a de nombreuses options et possède des cartes pour faire pression sur les ennemis ». Il a précédemment déclaré que l’agression américano-britannique « n’affectera jamais notre position de principe », soulignant que « le Yémen ne reculera pas sur sa position de soutien à Gaza, quelle que soit l’ampleur de l’escalade américano-britannique ».

Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le cargo M/V Tutor, un navire grec battant pavillon libérien, attaqué la semaine dernière au large du Yémen semble avoir coulé en mer Rouge, a annoncé l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO.   Le bâtiment avait été frappé le 12 juin par un drone maritime et un missile, ce qui avait provoqué la mort d’un membre d’équipage philippin et de graves dégâts, selon les Etats-Unis, qui dirigent une coalition en mer Rouge et dans le golfe d’Aden contre ces rebelles soutenus par l’Iran.

Les forces maritimes déployées dans la zone ont fait état « de débris maritimes et d’hydrocarbures aperçus au dernier endroit signalé », a affirmé mardi soir UKMTO. « On pense que le navire a coulé », a ajouté l’agence.

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