« C’est avec un profond regret que je dois aujourd’hui vous informer que l’agence a atteint un point de rupture, avec les appels répétés d’Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires à Gaza sans précédent », a indiqué le patron de l’agence dans une lettre adressée au président de l’Assemblée générale de l’ONU. « La capacité de l’agence à remplir son mandat donné par la résolution 302 de l’Assemblée générale est désormais gravement menacé », a ajouté le commissaire général de l’UNRWA dans cette lettre publiée sur X .

L’UNRWA, créée par cette résolution adoptée en 1949, emploie 30 000 personnes dans les territoires occupés palestiniens, au Liban, en Jordanie et en Syrie, où elle gère notamment écoles et hôpitaux. Cette agence est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé 12 de ses membres d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas.

L’ONU s’est immédiatement séparée des employés accusés et une enquête interne a été lancée. Son secrétaire général Antonio Guterres a également confié à un groupe indépendant présidé par Catherine Colonna, ancienne ministre française des Affaires étrangères, une mission d’évaluation de l’UNRWA et de sa « neutralité ». Mais même si « jusqu’à maintenant, aucune preuve n’a été partagée par Israël avec l’UNRWA », 16 pays ont suspendu leur financement, pour un total de 450 millions de dollars, a précisé P. Lazzarini, prévenant que les opérations de l’agence à travers la région allaient être « gravement compromises à partir de mars ». « Je crains que nous soyons au bord d’une catastrophe monumentale avec des graves implications pour la paix, la sécurité et les droits humains dans la région ».

Les plus hauts responsables de l‘ONU ne cessent de répéter que l’UNRWA n’est pas remplaçable à Gaza, où elle est la colonne vertébrale de l’aide humanitaire. Alors que « pendant des décennies », cette agence principalement humanitaire « a comblé le vide créé par l’absence de paix ou même de processus de paix », P. Lazzarini a réclamé le « soutien politique » de l’Assemblée générale de l’ONU pour permettre la survie de l’UNRWA et une « transition vers une solution politique attendue depuis longtemps », ainsi qu’une réforme de son mode de financement, basé principalement sur des contributions volontaires.

Dans ce contexte, l’objectif de la mission « délicate » du groupe indépendant est de permettre aux donateurs de « retrouver confiance », a indiqué C. Colonna le 22 février lors d’une conférence de presse. « Mon but est de remettre un rapport rigoureux, basé sur des preuves et qui aidera l’UNRWA a accomplir son mandat », a-t-elle insisté, précisant qu’elle prévoyait de « faire des recommandations » dans le rapport final, attendu d’ici le 20 avril.

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