Des frappes ont été menées contre le centre de contrôle des drones de l’état-major général des forces armées ukrainiennes à Kiev, à l’aide de drones « Guéran ». R. Kadyrov, dirigeant de la Tchétchénie, république caucasienne dans le sud de la Russie, a souligné que ces attaques avaient été menées en représailles à une attaque contre l’Université russe des forces spéciales à Goudermes. « À 4 heures et 5 heures 30 du matin, l’armée de l’air du ministère russe de la Défense a lancé deux frappes avec l’aide de drones «Guéran» sur le centre de contrôle des drones de l’état-major général des forces armées ukrainiennes à Kiev. C’est à partir de ce bâtiment que le drone qui a volé vers Goudermes mardi était contrôlé. La frappe supplémentaire d’aujourd’hui a été très efficace », a écrit R. Kadyrov sur sa chaîne Telegram.

« Selon les Forces aérospatiales du ministère russe de la Défense, dans les conversations radio interceptées, les Ukrainiens font état de 9 nazis éliminés et de 17 autres blessés », a ajouté R. Kadyrov.

La veille, un drone avait attaqué l’Université russe des forces spéciales à Goudermes, en Tchétchénie, dans le sud de la Russie, sans faire de victimes.

« Aujourd’hui, à 6 h 30, le toit d’un bâtiment vide situé sur le territoire de l’université russe des forces spéciales a pris feu à la suite d’une attaque de drone. Il n’y a pas eu de victimes ni de blessés. Le feu a été éteint. Les autorités d’investigation enquêtent sur l’incident et identifient les personnes impliquées dans ce crime. L’activité de l’université russe des forces spéciales n’a pas été suspendue, tous les services fonctionnent normalement », avait fait savoir R. Kadyrov dans un communiqué ayant suivi l’opération kiévienne.

Fondée le 1ᵉʳ août 2013 à l’initiative de R. Kadyrov, l’université est la seule institution privée en Russie dédiée à la formation professionnelle des forces spéciales. Le campus s’étend sur plus de 400 hectares et comprend 95 bâtiments. Depuis le début de l’opération militaire spéciale, plus de 47 000 combattants, dont 19 000 volontaires, ont été formés sur le site. Des cours de formation accélérée au combat ont été mis au point à leur intention. Les élèves reçoivent une formation tactique, un entraînement physique, des connaissances médicales et un entraînement à la résilience psychologique.

En août dernier, R. Kadyrov avait souligné que l’université ne parvenait pas à répondre à la demande croissante de volontaires désireux de se préparer aux combats : « Nous n’avons pas le temps d’habiller, d’équiper, de former les volontaires et de les envoyer (dans la zone d’opération militaire spéciale). Il y a tellement de volontaires ».

Tentation otanienne

Les pourparlers entre l’Ukraine et les États-Unis souffrent des barrières linguistiques. Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), quotidien allemand, révèle que Volodymyr Zelensky espèrerait que les territoires ukrainiens seront protégés par l’article 5 de l’OTAN en échange de concessions territoriales, alors que les Américains préfèreraient que l’initiative vienne de Kiev. L’article du quotidien allemand révèle qu’une barrière linguistique aurait posé problème lors des pourparlers entre l’Ukraine et les États-Unis. Selon FAZ, le président ukrainien, dont le mandat a expiré en mai 2024, et son chef de cabinet, Andriï Yermak, s’expriment souvent en anglais lors des négociations sans laisser de temps pour une traduction. Cependant, le niveau d’anglais de V. Zelensky est « moyen », et celui de Yermak est « très faible », ce qui laisse souvent les Américains incertains quant à leur compréhension réelle. De plus, dans les discussions entre les Ukrainiens et les Américains, un jeu de « poker face » se dessine : chaque partie attend que l’autre prenne l’initiative.

Toujours selon FAZ, lors des négociations, l’ancien acteur aurait laissé entendre aux Américains qu’en échange de concessions territoriales à la Russie, Kiev attendrait plus que de vagues garanties de sécurité et a annoncé qu’il « exige une adhésion pleine et entière à l’OTAN », mais ce n’est pas tout… Comme le rapporte l’édition allemande, сes réflexions ont été rendues publiques en été 2023, lorsqu’A. Yermak et l’ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen ont évoqué le modèle de l’Allemagne et de la division du pays après la Seconde Guerre mondiale. A.F. Rasmussen avait alors déclaré que l’intégration de l’Allemagne à l’OTAN avait aussi concerné uniquement la partie occidentale. « Cette approche pourrait être appliquée à l’Ukraine ». Une décision pourrait ainsi être prise pour que l’article de défense collective ne couvre que les zones sous contrôle du gouvernement de Kiev. Bien que cette solution soit complexe en raison des déplacements constants de la ligne de front, « elle reste envisageable ». Comme le souligne FAZ, V. Zelensky espèrerait une offre américaine pour placer les territoires contrôlés par Kiev sous la protection de l’article 5 de l’OTAN, avec une zone tampon de 50 kilomètres le long de la ligne de front. En échange, il s’engagerait à ne pas reconquérir les zones sous contrôle russe par la force. Cependant, comme l’explique Frankfurter Allgemeine Zeitung, les Ukrainiens préfèrent que cette proposition vienne des États-Unis pour éviter des protestations internes et un possible ralentissement des livraisons d’armes occidentales.

Les Américains, quant à eux, souhaiteraient que l’initiative vienne de Kiev pour que la décision paraisse pleinement ukrainienne et éviter ainsi d’être accusés d’imposer quoi que ce soit à l’Ukraine.

En ce qui concerne l’invitation de l’Ukraine à l’OTAN, d’après FAZ, certains observateurs ukrainiens noteraient que le gouvernement américain pourrait revoir la définition même du terme « invitation » : « Ce qui est actuellement en discussion aux États-Unis pourrait différer de l’invitation au sens traditionnel » et « il est possible que le terme soit modifié pour signifier davantage une déclaration politique qu’une véritable invitation ». Le quotidien allemand ajoute : « Bien entendu, tous ces plans seraient annulés si Donald Trump devenait président ». Toujours selon la même source, les experts ukrainiens reconnaitraient également que l’influence de Joe Biden diminue de plus en plus à l’approche de la fin de son mandat : « Les diplomates américains comprennent bien que l’affaiblissement de l’influence politique de Biden pose problème, car cela complique sa capacité à motiver les alliés, en particulier ceux qui hésitent à propos de l’invitation de l’Ukraine ».

L’Allemagne, dans ce contexte, s’avère être le partenaire le plus difficile, encore plus que la Hongrie ou la Turquie. La Russie, quant à elle, trouve inacceptable l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, le président russe ayant déclaré que le désir de Kiev de rejoindre l’alliance était l’une des raisons du conflit armé en cours. La Russie insiste pour que l’Ukraine maintienne un statut de non-alignement.

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