Les manifestants ont envahi les rues de Tel-Aviv samedi, brandissant des pancartes avec des slogans décrivant le nouveau cabinet de Netanyahu comme un « gouvernement de la honte » et appelant à « faire tomber le dictateur ». Les médias israéliens ont rapporté que 80.000 personnes avaient rejoint le rassemblement, tandis que les sources de sécurité sionistes ont fait état de 20.000 manifestants sans toutefois donner aucune estimation officielle.

Le rassemblement comprenait également des messages contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens, avec une pancarte indiquant : « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation ».

Des partis, du centre, de gauche et l’alliance des partis arabes Hadash-Taal avaient appelé les Israéliens à manifester, en particulier contre la réforme de la justice présentée le 4 janvier par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans plusieurs dossiers de corruption. Ils demandent aussi la démission du chef du gouvernement à cause de ces affaires.

Itamar Ben-Gvir, nouveau ministre de la Sécurité nationale, redouté pour ses positions radicales, est également dans la ligne de mire des protestataires.

Instigateur de la manifestation, le Mouvement des drapeaux noirs avait soutenu une campagne de contestation de longue haleine contre B. Netanyahu de juillet 2020 à juin 2021 pour exiger sa démission à cause des scandales de corruption auxquels il est mêlé. Chef du Likoud, grand parti de la droite israélienne, et détenteur du record de longévité à la tête du gouvernement israélien, B. Netanyahu a été chassé du pouvoir en 2021 par une coalition électorale hétéroclite qui aura tenu moins d’un an. Il a pris fin décembre la tête d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections législatives de novembre, les cinquièmes en quatre ans, dont les résultats témoignent du morcellement de l’électorat et des divisions internes israéliennes.

Réagissant à cette vague de colère, B. Netanyahu a rappelé à l’ouverture du Conseil des ministres hebdomadaire que des millions d’israéliens ont voté pour la réforme du judiciaire. Les élections il y a deux mois, ajoute-t-il, c’était une « manifestation gigantesque » en faveur de ce projet.

Pour Yaïr Lapid, chef de l’opposition, il ne s’agit pas d’une réforme mais d’un véritable changement de régime. Et il propose la tenue d’un référendum sur le sujet. Un débat passionné sur l’avenir de leur pays divise les Israéliens depuis maintenant près de deux semaines. Des voix s’élèvent cependant pour tenter de calmer le jeu. Au Likoud, plusieurs députés demandent de faire preuve de moins de précipitation et d’ouvrir la porte à un dialogue. Dans l’opposition on demande l’intervention du président israélien. Le président dont les fonctions sont essentiellement cérémoniales a indiqué son intention d’organiser une série d’entretiens pour une formule de compromis. Des efforts voués à l’échec, estime Ehud Barak ancien Premier ministre.

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