L’armée israélienne signale dans un communiqué avoir attaqué environ 1 200 « cibles terroristes » par voie aérienne et procédé à plus de 100 « éliminations ciblées » depuis la reprise de son offensive dans le territoire palestinien le 18 mars, après une trêve de deux mois. Sauf que les Israéliens oublient de préciser qu’à chaque incursion terrestre, elle se retrouve opposée à la résistance palestinienne qui choisit le moment et le lieu des combats. Israël Katz, ministre de la Défense israélien, est revenu sur sa décision consistant à autoriser la fourniture d’aide humanitaire à l’enclave palestinienne, déclaration qui a suscité un véritable tollé au sein de l’extrême droite. Il a expliqué que le blocage total de l’aide humanitaire en vigueur depuis le début du mois de mars était l’un des principaux outils utilisés pour faire pression sur le Hamas.
L’entité sioniste bloque l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars dans le territoire palestinien, où l’ONU observe une situation alarmante pour les 2,4 millions d’habitants après 18 mois de guerre. Lundi, le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) avait indiqué que la bande de Gaza connaissait « probablement la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023. Le petit territoire où s’entassent 2,4 millions d’habitants souffre d’une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité, selon les organisations onusiennes et humanitaires.
Le Bureau médiatique du gouvernement à Gaza a révélé que l’occupation a visé dans ses frappes 37 centres de distribution d’aide et 28 sites distribuant des repas à Gaza. « La bande de Gaza est entrée dans une phase d’effondrement humanitaire. La faim augmente rapidement, les hôpitaux sont au bord de l’effondrement, les boulangeries et les stations d’eau sont hors service et la menace de décès en masse approche », a-t-il averti. Israël accuse le Hamas de détourner l’aide et d’en assurer la distribution depuis des mois, ce que le mouvement dément.
Pour sa part, Médecins sans frontières (MSF), vient de sonner le tocsin, une fois de plus, sur le drame en cours. « Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », a dénoncé mercredi l’ONG. Des centaines de milliers de Gazaouis ont été déplacés depuis la reprise des opérations militaires israéliennes dans le territoire le 18 mars, après deux mois de trêve. « Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza », a déclaré Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence de MSF à Gaza qui estime que la réponse humanitaire est « gravement entravée par l’insécurité constante et les pénuries critiques ».
Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé mardi qu’au moins 1.630 Palestiniens sont tombés en martyrs depuis le 18 mars, portant à 51.000 le nombre de morts à Gaza. Bilan qui doit être revu à la hause mercredi avec plusieurs attaques meurtrières qui ont fait une vingtaine de martyrs au moins dans le nord, comme dans le sud du territoire. Le seul raid sur une maison à Hay Al-Tuffah, a fait une vingtaine de martyrs. La Défense civile palestinienne a annoncé le martyre de 25 personnes parmi lesquelles des femmes et des enfants et 89 blessés, dans des frappes israéliennes contre la bande de Gaza. « Nos équipes ont transféré à l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza 10 martyrs et plusieurs blessés, dont un certain nombre d’enfants et de femmes, à la suite du ciblage de la maison de la famille Hassouna », a déclaré à l’AFP le porte-parole de cette organisation de secours, Mahmoud Bassal. Il a précisé que la frappe avait eu lieu « à l’aube » dans le quartier d’al-Tuffah, au nord-est de la ville de Gaza. Trois autres personnes sont également tombées en martyrs et plusieurs autres blessées lorsque des avions de guerre israéliens ont bombardé un domicile dans la région de Jabalia al-Nazla, au nord de la bande de Gaza. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Santé à Gaza, 1.630 Palestiniens ont été tués et 4.302 autres ont été blessés, depuis la violation du cessez-le-feu à Gaza, le 18 mars 2025.
« Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », a dénoncé mercredi MSF, suite aux opérations militaires et au blocus imposé par ‘Israël’ sur l’aide humanitaire. La série d’attaques meurtrières menées par les forces d’occupation israéliennes témoigne « d’un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Gaza », accuse l’organisation, dont 11 collaborateurs ont été tués depuis le début de la guerre israélienne contre l’étroit territoire palestinien. « Nous appelons les autorités israéliennes à lever immédiatement le siège inhumain et mortel imposé à Gaza, à protéger les vies des Palestiniens ainsi que celles du personnel humanitaire et médical, et à œuvrer, avec toutes les parties, au rétablissement et au maintien d’un cessez-le-feu », poursuit MSF dans son communiqué. L’ONG évoque en particulier des pénuries de médicaments pour le traitement de la douleur et des maladies chroniques, d’antibiotiques et de matériel chirurgical essentiel.
Sans approvisionnement en carburant, les hôpitaux qui produisent l’électricité leur permettant de fonctionner avec des générateurs, ne seront plus en mesure d’opérer ou de maintenir en vie les patients critiques. « Il ne s’agit pas d’un échec humanitaire, mais d’un choix politique et d’une attaque délibérée contre un peuple, menée en toute impunité », accuse A. Bazerolle.
Les bombardements et combats limitent très fortement ce que MSF est capable de faire. Ainsi depuis le 18 mars et la reprise de l’offensive militaire israélienne, MSF n’a pas pu retourner à l’hôpital indonésien du nord de Gaza. « Nos équipes devaient commencer à gérer le service pédiatrique mais ont dû fuir l’hôpital de campagne installé juste à côté de l’enceinte. Les cliniques mobiles de MSF dans le nord de Gaza ont été suspendues, et dans le sud, les équipes n’ont pas pu retourner à la clinique Al-Shaboura à Rafah ».
Depuis le petit matin de mercredi , les forces d’occupation israéliennes ont mené plusieurs bombardements, contre la bande de Gaza. Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d’une offensive terrestre contre la bande de Gaza.
L’armée israélienne a annoncé, mercredi, avoir transformé environ 30% de la bande de Gaza en « périmètre de sécurité », une zone-tampon où la population palestinienne ne peut pas vivre. Environ 500 000 Palestiniens ont été déplacés dans la bande de Gaza depuis la fin du cessez-le-feu et la reprise des opérations militaires israéliennes, a fait savoir mercredi une porte-parole du secrétaire général de l’ONU. « Nos partenaires humanitaires estiment que, depuis le 18 mars, environ un demi-million de personnes ont été déplacées pour la première fois ou une nouvelle fois », a déclaré Stéphanie Tremblay, alors que près de la totalité des plus de deux millions d’habitants de ce territoire palestinien avaient déjà été déplacés avant le cessez-le-feu.