L’agence de presse officielle palestinienne (Wafa) a annoncé que le président de l’Autorité palestinienne « est arrivé à Riyad ce soir », où il a été accueilli par Faisal bin Farhan, le ministre saoudien des Affaires étrangères, et , le prince Mohammed bin Abdul Rahman bin Abdul Aziz, vice-gouverneur de la région de Riyad.

Selon la même source, « le président Abbas devrait rencontrer mardi le prince héritier saoudien-également Premier ministre du Royaume, le prince Mohammed ben Salmane ». L’agence n’a mentionné aucun autre détail sur l’agenda du président palestinien lors de sa visite en Arabie saoudite, ni sur la durée de cette visite.

M. Abbas est accompagné lors de sa visite dans le Royaume par Hussein Al-Sheikh, secrétaire du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le général de division Majid Faraj, chef du Service général des renseignements, et Majdi. Al-Khalidi, conseiller du président pour les affaires diplomatiques, ainsi que par Bassem Al-Agha, ambassadeur palestinien en Arabie Saoudite, selon Wafa.

La visite du président palestinien intervient dans un contexte de guerre dévastatrice qu’Israël mène dans la bande de Gaza pour le 11e mois consécutif et des négociations de cessez-le-feu qui peinent à aboutir à un accord. Il s’agit de la deuxième visite du président Abbas en Arabie saoudite pendant cette guerre, après s’être rendu à Riyad fin avril, où il a discuté avec le prince héritier saoudien de l’évolution de la situation dans la bande de Gaza. Le jour même de son déplacement, en Cisjordanie occupée, les Brigades Al-Qods ont annoncé avoir perdu trois de leurs cadres tombés suite aux tirs de l’occupation israélienne. En outre, deux jeunes hommes de Jénine ont succombé à leurs blessures dues aux tirs des forces de l’occupation israélienne ayant attaqué Salfit.

Au moment où M. Abbas a pris la direction de la Mecque, Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, a renouvelé, lundi, l’allégation selon laquelle « la politique (gouvernementale) autoriserait » les prières juives à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupé. Mais le chef du parti d’extrême droite Pouvoir juif a amplifié la gravité de ses déclarations en annonçant son intention de construire une synagogue sur le lieu saint d’Al-Aqsa. I. Ben-Gvir a déclaré à la radio militaire israélienne que « la politique autorisait les prières sur le mont du Temple (mosquée Al-Aqsa). Il y a une loi favorisant l’égalité entre juifs et musulmans. J’allais y construire une synagogue ».

C’est la première fois qu’I. Ben-Gvir évoque la création d’une synagogue à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa, après avoir plaidé, à plusieurs reprises au cours des derniers mois, pour que les Juifs soient autorisés à prier dans la mosquée. Ces déclarations ont coïncidé avec un nombre croissant de colons effectuant des prières lors de leurs incursions à Al-Aqsa, sous la protection de la police israélienne, qui est en réalité soumise à I. Ben-Gvir.

En réponse à ces déclarations, le bureau du Premier ministre israélien a affirmé au cours des derniers mois qu’il n’y avait aucun changement dans le statu quo à la mosquée Al-Aqsa. La situation actuelle est celle qui prévalait avant l’occupation de Jérusalem en 1967, selon laquelle le Département des dotations islamiques de la ville, affilié au ministère jordanien des Dotations, est chargé de gérer les affaires de la mosquée, lieu de prière exclusif des musulmans.

Cependant, depuis 2003, la police israélienne a unilatéralement, et sans l’approbation du Département des dotations islamiques, autorisé les colons à prendre d’assaut la mosquée Al-Aqsa tous les jours de la semaine, sauf le vendredi et le samedi.

Les incursions répétées d’I. Ben-Gvir et ses déclarations autorisant les Juifs à prier à Al-Aqsa ont suscité des réactions de condamnation dans le monde arabo-musulman ainsi qu’au niveau de la communauté internationale.

Mais cela suscite également la réserve des partis religieux israéliens qui s’opposent à la prise d’Al-Aqsa, faute de pureté des preneurs d’assaut du lieu saint, les Juifs croyant qu’il abritait le Temple.  Dans ce contexte, Moshe Arbel, ministre de l’Intérieur du parti religieux Shas, a déclaré lundi que le Premier ministre « doit agir immédiatement pour remettre Ben-Gvir à sa place, en réponse à ce qu’il avait déclaré ce matin concernant le Mont du Temple », selon la radio militaire. « Les propos irresponsables (de Ben-Gvir) mettent à l’épreuve les alliances stratégiques d’Israël avec les pays islamiques qui forment une alliance dans la guerre contre l’axe du mal iranien », a-t-il ajouté.  M. Arbel a averti que « le manque d’intelligence (de Ben-Gvir) pourrait conduire à une effusion de sang ».

Depuis sa prise de fonction en décembre 2022, I. Ben-Gvir a pris d’assaut Al-Aqsa à plusieurs reprises, malgré les critiques islamiques, arabes et internationales. Les Palestiniens affirment qu’Israël intensifie ses mesures visant à judaïser la ville occupée de Jérusalem-Est, y compris la mosquée Al-Aqsa, et à effacer son identité arabe et islamique.  Les Palestiniens tiennent à Jérusalem-Est comme capitale de leur État espéré, sur la base de résolutions de légitimité internationale qui ne reconnaissent ni l’occupation de la ville par Israël en 1967, ni son annexion en 1981.

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