La Chambre des représentants a annoncé tout récemment la formation du Groupe d’amitié parlementaire maroco-israélien. Ladite instance, présidée par le Noureddine El Harouchy, député de l’Union constitutionnelle qui soutient la majorité gouvernementale, compte aussi le PI et le PPS parmi ses membres.  

Fait étonnant, le RNI, formation libérale qui pilote l’actuelle majorité aux affaires, et le PJD, formation islamiste qui a avalisé les accords d’Abraham, ont opté pour la chaise vide. Si l’attitude du PJD est lisible, le processus de normalisation ayant été dénoncé par la formation islamiste que dirige Abdelilah Benkirane, celle du RNI interpelle. Surtout que c’est sous la férule de la nouvelle majorité que la normalisation a pris son envol.

Pour rappel, la Knesset en Israël avait lancé, en octobre 2021 en présence de Jared Kushner, l’ancien conseiller spécial de l’ex-président Donald Trump, l’«Abraham Accords Caucus». Un cadre similaire existe, depuis le 10 janvier 2022, au Parlement des Etats-Unis. En janvier dernier, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita avaient reçus, séparément, des sénateurs US membres dudit «Abraham Accord Caucus» qui se rendaient en Israël.

A signaler que le PI et le PPS, aux côtés du PJD, du PAM et de l’USFP, avaient présenté en 2013 deux propositions de loi pénalisant toute tentative de normalisation avec Israël, avec des peines d’emprisonnement et des amendes contre les contrevenants. Initiatives restées lettre morte. Depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le 10 décembre 2020, et la constitution du nouvel Exécutif, les leaders istiqlaliens, comme pamistes, qui occupent des postes ministériels sous la férule du RNI, ont signé nombre d’accords de coopération avec l’entité israélienne. Que ce soit au niveau de la justice ou de la gestion des ressources hydriques, la partie marocaine s’est jetée à l’eau à l’heure où les relations sécuritaires, comme militaires, ont pris leur envol. Une question reste pourtant en suspens : Tel-Aviv n’a toujours pas reconnu la marocanité du Sahara, ce qui limite à bien des égards la portée de la dynamique promue par les pragmatiques qui s’agitent sur la scène politique.

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