« A la tête d’une délégation, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani s’est entretenu avec son homologue iranien (Hossein Amir-Abdollahian, NDLR) et doit rencontrer d’autres responsables au cours de son séjour » pour discuter des affaires régionales et internationales, a rapporté Isna, sans plus de précisions.
Confirmant peu après dans un tweet cette rencontre, le chef de la diplomatie qatari a indiqué qu’elle visait à « discuter des derniers développements en Afghanistan ». Précisant que« le Qatar croit en l’importance des efforts concertés vis-à-vis de l’Afghanistan pour garantir une solution globale ».
Le Qatar est devenu un acteur incontournable dans la crise afghane. Il avait accueilli les négociations conclues en 2020 entre les États-Unis de Donald Trump et les talibans, puis entre ces derniers et l’opposition afghane du président désormais déchu, Ashraf Ghani.
La République islamique d’Iran, qui partage avec l’Afghanistan une frontière de plus de 900 km, s’est récemment déclarée inquiète de la situation chez son voisin.Lundi, elle a condamné « fermement » l’assaut des Taliban contre la vallée du Panchir, à 80 km au nord de Kaboul, dernier foyer de la résistance au mouvement fondamentaliste qui affirme avoir pris le contrôle « complet » de cette région.
La visite à Téhéran de Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani intervient deux jours après celle du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken au Qatar. Ce dernier y a obtenu des Taliban un nouvel engagement ferme assurant que les Afghans qui souhaitent quitter le pays pourraient le faire sans entrave.
Le Qatar a de son côté réaffirmé que l’aéroport de Kaboul allait rouvrir bientôt, sans pour autant donner de date. Allié proche des États-Unis qui abrite la plus grande base militaire de Washington dans la région, le Qatar entretient également des liens étroits avec Téhéran, avec qui il partage le plus grand gisement de gaz au monde.
Nucléaire iranien problématique
Les États-Unis sont « proches d’abandonner leurs efforts pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré mercredi 8 septembre le secrétaire d’État américain.« Je ne vais pas donner de date, mais nous nous rapprochons du moment où un retour strict au respect du JCPOA (l’accord sur le nucléaire iranien) ne reproduira pas les avantages de cet accord », a déclaré A.Blinken lors d’une conférence de presse sur la base américaine de Ramstein (Allemagne).
« Il y a un moment où il sera très difficile de retrouver (…) tous les avantages du traité en revenant à une stricte conformité »,a-t-il ajouté.« Parce que plus le temps passe et plus l’Iran continue à faire des progrès dans son programme nucléaire, notamment en utilisant des centrifugeuses plus sophistiquées, en enrichissant plus de matière »,a-t-il déploré.
Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a de son côté indiqué avoir téléphoné à son nouvel homologue à Téhéran pour l’inciter à « revenir plus rapidement à la table des négociations ».
L’AIEA a dénoncé mardi le manque de coopération de l’Iran, sur fond d’impasse dans les négociations pour sauver l’accord international de Vienne en 2015. Le président iranien Ebrahim Raïssi a affirmé en retour mercredi que son pays faisait preuve de«transparence» dans ses activités nucléaires.
L’accord de 2015 offrait à l’Iran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange d’un contrôle strict de son programme nucléaire, surveillé par l’ONU. En représailles au retrait des États-Unis il y a trois ans et à l’imposition de sanctions sévères, l’Iran a en fait abandonné la plupart de ses engagements. Le président Joe Biden, qui a succédé à Donald Trump, indique vouloir ramener Washington dans l’accord. Mais, Téhéran réclame tout d’abord la levée des sanctions US.

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