Exprimant ses condoléances « pour toutes les victimes civiles à Gaza », le chef de l’Etat français a souligné qu’il était « maintenant essentiel de travailler immédiatement à répondre à l’urgence vitale pour les Gazaouis, en s’assurant d’un acheminement massif d’aide humanitaire, à la hauteur des besoins des habitants ».

Le chef de l’Etat français a indiqué au président Abbas « qu’il importait (…) de pouvoir restaurer une gouvernance palestinienne à Gaza, impliquant pleinement l’Autorité palestinienne ». « L’avenir de la bande de Gaza devait s’inscrire dans celui d’un futur État palestinien », peut-on lire dans le communiqué de l’Elysée qui insiste sur l’importance de s’assurer « qu’aucun massacre, tel que celui commis le 7 octobre, ne puisse jamais se reproduire contre le peuple israélien ».

Selon l’Elysée, la solution « au conflit israélo-palestinien ne pouvait être uniquement sécuritaire ».  A cet effet, la France envisage de coprésider, avec l’Arabie Saoudite, « une conférence en juin afin de définir une feuille de route claire vers la mise en œuvre de la solution à deux États ».

Lors de cet entretien, Mahmoud Abbas a souligné la nécessité d’un « retrait israélien complet de Gaza », plaidant pour un Etat palestinien « assumant pleinement ses responsabilités dans la bande de Gaza, car elle fait partie intégrante du territoire palestinien occupé ». Il a exprimé, dans une déclaration rapportée par l’agence palestinienne Wafa, « la volonté du gouvernement et de son appareil civil et sécuritaire d’assumer pleinement leurs responsabilités dans la bande de Gaza pour alléger les souffrances du peuple palestinien, renvoyer les déplacés dans leurs foyers et lieux de résidence, et rétablir les services de base tels que l’eau, l’électricité et la reconstruction ». Il a également insisté sur « la nécessité de mettre un terme à toutes les formes d’expansion coloniale, aux crimes des colons et aux violations des valeurs sacrées islamiques et chrétiennes ».

L’entretien Macron-Abbas a eu lieu samedi dernier, à la suite d’un accord de cessez-le-feu à Gaza, conclu entre Israël et le Hamas, après 15 mois d’escalade sur l’enclave, faisant près de 47 000 morts, principalement des femmes et des enfants, et plus de 110 700 blessés. Plus de 11 000 personnes sont également portées disparues à la suite des attaques israéliennes qui ont entraîné des destructions massives et une famine qui a coûté la vie à de nombreuses personnes âgées et à des enfants, dans l’une des pires catastrophes humanitaires de l’histoire de l’humanité.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans la Bande de Gaza. Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour « crime de génocide », en raison de la guerre génocidaire menée contre l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre 2023.

L’Oncle Donald trompe énormément

L’équipe du président élu étudie des solutions radicales pour la reconstruction de Gaza, incluant un projet controversé de « relocalisation temporaire »  d’une partie de la population palestinienne vers l’Indonésie, selon une source citée par NBC News.

Steve Wittkopp, émissaire de Donald Trump pour le Moyen-Orient, devrait jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de ces projets. Il prévoit d’établir une « présence quasi permanente » dans la région pour superviser non seulement le cessez-le-feu actuel, mais aussi ces solutions à long terme.

Toutefois, cette idée de « relocalisation » de deux millions de Palestiniens déplacés suscite de vives inquiétudes parmi les Palestiniens, qui y voient potentiellement une première étape vers un déplacement forcé permanent de leur terre, a-t-on ajouté de même source.

Un rapport de l’ONU publié en 2024 a montré que la reconstruction des maisons détruites dans la bande de Gaza pourrait prendre au moins jusqu’en 2040, voire des décennies. Selon les données satellite de l’ONU de décembre, les deux tiers des bâtiments d’avant-guerre de Gaza, soit plus de 170 000, ont été détruits ou rasés. Cela équivaut à environ 69% du total des bâtiments de la bande de Gaza.

Dimanche, Abu Obeida, porte-parole des Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, a déclaré que « notre engagement envers l’accord à Gaza dépend de l’engagement de l’ennemi » et que les tentatives d’intégrer Israël dans la région se heurtera à un flot de résistance.

Le Hamas a annoncé, dimanche, dans un communiqué « qu’avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, nous affirmons notre engagement à mettre en œuvre les termes de l’accord, qui est le fruit de la détermination et de la patience de notre grand peuple, et de la légendaire ténacité de notre vaillante résistance face à la machine israélienne de terrorisme et de meurtre. »

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