Informant la Turquie des négociations au Qatar, le Hamas a accusé les États-Unis de mentir. Il s’en est pris également au Premier ministre israélien qui a fait part de nouvelles exigences, notamment le maintien des troupes à plusieurs endroits de la bande de Gaza. Le 16 août, Joe Biden assurait de son côté qu’un accord n’avait «jamais été aussi proche» pour un cessez-le-feu à Gaza. De son côté, en visite en Israël pour la neuvième fois depuis le début du conflit à Gaza, le chef de la diplomatie américaine a déclaré le 19 août au président israélien travailler « pour nous assurer qu’il n’y ait pas d’escalade, qu’il n’y ait pas de provocations, qu’il n’y ait pas d’actions qui pourraient de quelque manière que ce soit nous empêcher de conclure cet accord, ou, d’ailleurs, d’intensifier le conflit vers d’autres lieux, et à une plus grande intensité ». De surcroît, A. Blinken a affirmé qu’il s’agissait d‘« un moment décisif, probablement la meilleure, peut-être la dernière opportunité, de rapatrier les otages, d’obtenir un cessez-le-feu et de mettre tout le monde sur une meilleure voie vers une paix et une sécurité durables ». Ha’Aretz a rapporté que le Hamas a estimé dimanche que la position américaine sur le projet de trêve à Gaza, négocié au pas de charge ces derniers jours au Qatar, était alignée sur les « nouvelles exigences » du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et « empêchait la conclusion d’un accord. » En posant « de nouvelles conditions pour saboter les négociations », B. Nétanyahou « porte l’entière responsabilité d’avoir contrecarré les efforts de médiation et fait dérailler l’accord », ajoute l’organisation palestinienne. Le Premier ministre israélien assure pour sa part que « les principes sur lesquels il insiste sont conformes aux grandes lignes présentées par le président américain Joe Biden en mai » et que « le Hamas, jusqu’à présent, s’en tient au refus ».

Les négociations ont débuté le 15 août à Doha en présence du Premier ministre qatari, du chef du Renseignement égyptien, du directeur de la CIA, ainsi que celui du Mossad. Les États-Unis se disent vouloir convaincre les Iraniens et le Hezbollah de ne pas riposter à la double élimination de Fouad Chokor et d’Ismaël Haniyeh en contrepartie d’un cessez-le-feu. Les négociations doivent se poursuivre dans les prochains jours dans la capitale égyptienne.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué, que « la nouvelle proposition répond aux conditions de Netanyahu (…) en particulier son rejet d’un cessez-le-feu permanent, d’un retrait complet de la bande de Gaza et de son insistance à continuer d’occuper le corridor de Netzarim (séparant le nord et le sud de la bande), le poste-frontière de Rafah et le corridor de Philadelphie (sud) ». Plus, « il a également fixé de nouvelles conditions dans le dossier d’échange de prisonniers et s’est rétracté sur d’autres points, ce qui empêche la conclusion de l’accord d’échange ».

« Après avoir écouté les médiateurs sur ce qui s’est passé lors du dernier round de pourparlers à Doha, il a été confirmé une fois de plus que  Netanyahu continue de faire obstacle à la conclusion d’un accord et de fixer de nouvelles conditions et exigences, dans le but de contrecarrer les efforts des médiateurs et de prolonger la guerre », a poursuivi le mouvement.

Le Hamas a souligné son « engagement envers ce que nous avons convenu le 2 juillet (juillet dernier), qui est basé sur l’annonce du président américain Joe Biden et la résolution du Conseil de sécurité », appelant les médiateurs (l’Egypte et le Qatar) « à assumer leurs responsabilités et à obliger l’occupation (israélienne) à mettre en œuvre ce qui a été convenu ». Il a tenu B. Netanyahu « entièrement responsable d’avoir contrecarré les efforts des médiateurs et d’avoir entravé la conclusion d’un accord », et « entièrement responsable de la vie de ses prisonniers, qui sont exposés au même danger que notre peuple, en raison de son agression continue et de son ciblage systématique de tous les aspects de la vie dans la bande de Gaza ».

Dimanche, lors de la réunion hebdomadaire de son cabinet, B. Netanyahu a déclaré qu’Israël était engagé dans des négociations « très compliquées » pour la libération des prisonniers israéliens dans la bande de Gaza.

Les médiateurs ont annoncé vendredi soir que les Etats-Unis avaient présenté une nouvelle proposition pour réduire les écarts entre Israël et le Hamas, selon une déclaration conjointe égypto-qatarie-américaine à l’issue de la deuxième et dernière journée du cycle de pourparlers de Doha. Le 2 juillet dernier, les médiateurs avaient présenté au Hamas les termes d’un accord, basé sur une proposition israélienne présentée par Biden à la fin du mois de mai et qui comprend l’arrêt de la guerre, un retrait israélien complet de la bande de Gaza, la levée du siège, la réouverture des points de passage, la reconstruction de la bande de Gaza et l’échange de prisonniers. Israël refuse, toutefois, de mettre fin à la guerre, continue de commettre des massacres et pose de nouvelles conditions, en particulier le maintien de sa présence le long du corridor de Philadelphie à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, et le long du corridor de Netzarim dans le centre de la bande de Gaza.

Les négociations se poursuivent alors que les raids et pilonnages israéliens sur plusieurs endroits dans l’enclave palestinienne se poursuivent, semant destructions et massacres de civils. La veille, l’armée israélienne a tué 25 Palestiniens et blessé 72 autres dans deux massacres, portant le nombre total de martyrs à 40 099 depuis le 7 octobre dernier, a déclaré dimanche le ministère de la santé de Gaza. Un communiqué du ministère ajoute que quelque 92 609 autres personnes ont été blessées dans la guerre israélienne

Avec le soutien des États-Unis, la guerre d’Israël contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 a fait environ 133 000 morts et blessés parmi les Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destructions massives et de famine meurtrière.

La Défense civile de Gaza a révélé de nouveau chiffres effroyables sur les victimes de la guerre israélienne contre la bande de Gaza et la situation dans l’enclave depuis le 7 octobre. En plus des plus de 40 mille tués, et des 10 mille autres personnes qui sont portées disparues, sont sous les décombres des maisons et bâtiments détruits, elle a ajouté que 8.240 autres Palestiniens ont été enlevées par l’occupation et personne ne connait leur sort. Auxquels s’ajoutent 2.210 cadavres aussi qui ont été enlevés des cimetières où ils ont été enterrés. La Défense civile de Gaza a en outre révélé que l’armée d’occupation israélienne a bombardé l’enclave à l’aide de 85 tonnes d’explosifs, comme ont notifié des rapports onusiens et d’organisations des droits de l’homme. Elle assure aussi qu’elle a utilisé des armes prohibées et que les cadavres de 1.760 martyrs se sont évaporés.

Il est aussi question que la quantité d’explosifs utilisés a provoqué la destruction de 80% des structures résidentielles et 90% de l’infrastructure.

La Défense civile de Gaza a révélé avoir perdu 82 de ses employés officiers, et que 270 autres ont été blessés. Selon cette organisation, tous ses sièges ont été soit détruits entièrement soit saccagés ou endommagés partiellement. Malgré ceci, pendant près de 317 jours de guerre génocidaire, la Défense civile a reçu 87.000 appels de détresse, mais a répondu à 72.000 d’entre eux. Dans les 15.000 qui ont été négligés, les causes sont le manque de carburant, les attaques contre les équipements de l’organisation et la fermeture par les forces d’occupation des zones où ses employés devaient se rendre.

En tout, l’organisation a réalisé 255.000 missions pour éteindre les incendies, dégager les dépouilles des victimes et évacuer les rescapés.

Samedi, une famille de Sami al-Ajalat a été éliminée du registre civil après la mort de 15 de ses membres dont les lambeaux ont été acheminés à l’hôpital martyrs d’al-Aqsa après un raid perpétré sur un dépôt auquel cette famille s’est réfugiée dans la région al-Zouwayda, au centre de l’enclave. Au centre de la bande de Gaza, où l’armée d’occupation israélienne a largué des tracts demandant aux habitants de les évacuer, il est question qu’une mère et ses 6 enfants ont péri dans un raid israélien sur leur maison à Haqer al-Jamea, dans la ville de Deir al-Balah. 4 personnes sont tombées en martyrs et 3 autres ont été blessées dans le pilonnage de la rue al-Ichrine dans le camp de Nusseirat. 4 palestiniens ont été tués dans un raid aérien sur deux appartements à Jabaliya.

Selon l’Unrwa, l’entité sioniste a réduit la zone sûre dans la bande de Gaza à 11% de superficie seulement. Pour cette organisation onusienne, la guerre à Gaza a enfreint à toutes les règles et il faut demander des comptes aux responsables.

L’armée d’occupation étend sa pénétration dans la ville de Khan Younes, jusqu’à la ville de Hamad à l’ouest de la ville, ont rapporté des correspondants sur place. Ses forces se trouvent à plusieurs centaines de mètres d’une zone qu’elle avait classée comme une zone sure et dans laquelle sont entassés quelque 1.7 million de Palestiniens. L’assaut contre Khan Younes avait été annoncé le 9 aout dernier sous prétexte de la présence de structures terroristes dans cette région.

L’ONU a pour sa part, indiqué que les raids israéliens ont laissé derrière eux « 42 millions de tonnes de gravats ce qui remplirait une file de camions poubelles s’étendant de New York à Singapour », selon l’agence américaine Bloomberg. Pour les dégager, il faudra des années pour le coût de 700 millions de dollars, estime l’organisation onusienne selon laquelle cette tâche est rendue plus difficile par la présence de bombes non explosées, de polluants dangereux et des restes humains sous les décombres.

Samedi, les Brigades al-Qassam ont annoncé une opération spécifique et complexe ciblant les forces d’occupation dans le quartier de Tal al-Hawa, au sud de la ville de Gaza, à la lumière des intenses bombardements israéliens sur des zones de la bande de Gaza et prélude à des opérations militaires, notamment dans les régions orientales de la bande centrale et dans le sud de Khan Yunis. Affirmant que ses « combattants ont réussi à faire exploser deux engins antipersonnel dans deux zones occupées par les forces israéliennes à proximité du collège universitaire ». Après cela, les Brigades Al-Qassam ont affronté les soldats israéliens restants avec des mitrailleuses, les laissant morts et blessés, de sorte que l’atterrissage des hélicoptères d’occupation pour les évacuations a été surveillé.

Pour sa part, l’occupation israélienne a reconnu que ses soldats ont été tués et blessés à la suite d’un incident de sécurité, conséquence des combats en cours dans la bande de Gaza, que la résistance palestinienne a continué de mener sur tous les fronts des combats, pendant environ 11 mois.

Les médias israéliens ont révélé « qu’au moins un soldat a été tué lors de cet événement », qu’ils ont qualifié de « dangereux », tandis qu’un site internet médiatique israélien a rapporté que « 11 soldats ont été blessés à des degrés divers ».

À leur tour, les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, ont fait exploser un engin terrestre explosif, posé à l’avance d’ un véhicule militaire israélien, pénétrant dans les environs de la mosquée Aliyin, dans le quartier d’Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Gaza. Et affirmé « qu’elles se sont engagées dans de violents affrontements avec les soldats de l’occupation dans la zone orientale d’Al-Qarara, au nord de Khan Yunis, alors qu’elles ont bombardé le site militaire israélien de Rayim, au sud-est de la bande de Gaza, avec un barrage de missiles. »

Par ailleurs, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa ont affirmé « qu’elles se sont engagées dans de violents affrontements avec les forces israéliennes, également à l’est d’Al-Qarara. » Elles ont également bombardé, avec des obus de mortier, les forces d’occupation pénétrant au nord-est de Khan Yunis et ont diffusé des images de leur prise pour cible du quartier général de commandement et de contrôle de l’armée d’occupation dans l’axe Netzarim, au sud-ouest de la ville de Gaza, avec deux missiles 107 et des obus de mortier de gros calibre.

En outre, les Brigades Moudjahidines, branche militaire du Mouvement Moudjahidine, ont ciblé une position des forces d’occupation à Netzarim avec deux missiles Haseb 111.

De leur côté, les Brigades Martyr Abu Ali Mustafa, la branche militaire du Front populaire de libération de la Palestine, ont affirmé que « leur unité d’artillerie a détruit une position de l’armée d’occupation dans le quartier de Tal Zoroub, à l’ouest de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, avec des obus de mortier de gros calibre, confirmant qu’un hélicoptère israélien a atterri pour transporter les blessés ». Et ont diffusé des images de destruction du quartier général de commandement et de contrôle des forces d’occupation à Netzarim avec des missiles 107, expliquant que l’opération s’est déroulée en collaboration avec les Brigades Nasser Salah al-Din, la branche militaire des comités de résistance en Palestine occupée.

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