L’effet du Déluge Al-Aqsa mené le 7 octobre dernier est loin d’avoir livré tous ses secrets. L’armée israélienne prise dans l’étau de la résistance palestinienne, soutenue par son consœur libanaise, beaucoup plus forte, en prend pour son grade. Les médias israéliens l’affirment. La 12ème chaîne israélienne a révélé que l’armée d’occupation israélienne avait décidé de retirer le 13e bataillon Golani de la bande de Gaza après 60 jours de combats.

L’ordre de retirer le bataillon « Golani 13 » est intervenu après que celui-ci ait subi de lourdes pertes dans la bande de Gaza, notamment dans le quartier de Chouja’iya, à l’est de la ville de Gaza où le commandant du bataillon, Tomer Greenberg, et 8 autres officiers et soldats ont été abattus. Un bilan revu à la hausse par la chaine qatarie al-Jazeera qui parle, elle, de 42 soldats et officiers de cette brigade dont le commandant de son bataillon 13, éliminés dans ce quartier.

Dans le détail, la chaîne a indiqué que les soldats dudit bataillon  d’élite se sont retirés de Gaza, sachant que ces soldats n’étaient pas rentrés chez eux depuis le début de la guerre, et qu’ils ont combattu sans interruption à Gaza pendant 21 jours et au cours des combats ils ont perdu beaucoup de leurs collègues. Il convient de noter que depuis le 7 octobre, plus de 110 soldats de la Brigade Golani ont été tués, dont un grand nombre d’officiers.

La Brigade Golani, appelée aussi « Numéro Un », est une brigade d’infanterie d’élite au sein de l’armée israélienne. Il y a quelques jours, Moshe Kaplinsky, ancien commandant de la Brigade, a déclaré que depuis le 7 octobre un quart des effectifs ont été tués ou blessés, puisque 88 officiers et soldats ont été tués, dont 72 soldats dans la seule journée du 7 octobre. « Le nombre de morts que j’ai révélé s’élève à un quart du nombre du bataillon », a-t-il assuré notant que les commandants de la brigade ont redessiné leur stratégie (en référence aux lourdes pertes subies par la brigade à Gaza).

Plus tôt, le journal israélien Yediot Aharonot avait publié des détails sur l’embuscade de Chouja’iya qui avait conduit à la mort de 10 soldats des forces Golani et de l’unité de secours 669, dont le commandant du bataillon Golani 13, Tomer Greenberg. L’armée d’occupation israélienne a qualifié l’embuscade de Chouja’iya de très dure, soulignant que le coût de la bataille était très élevé.

Par ailleurs, l’armée d’occupation a annoncé, vendredi 22 décembre, la mort d’un officier et d’un soldat dans les combats en cours dans la bande de Gaza, haussant le bilan à 471 morts depuis le 7 octobre. Les Brigades al-Qods ont d’ailleurs signalé une opération commune avec les Brigades al-Qassam au cours de laquelle 4 militaires ont été tués ou blessés après un assaut contre la maison dans laquelle ils s’étaient barricadés à l’est de Jabalia. Auparavant, de violents affrontements entre la résistance palestinienne et les forces d’occupation à l’entrée du camp de Jabalia et dans les quartiers Al-Manara, Al-Touffah et Al-Daraj au nord de Gaza, étaient signalés. Les Brigades Al-Quds ont annoncé aussi avoir abattu un drone dans le centre de la bande de Gaza.

A signaler que l’armée d’occupation a fait de 23 soldats blessés lors des combats dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures. Dans son bilan, elle a fait état de 179 soldats et officiers grièvement blessés et 302 modérément blessés depuis le début de l’opération terrestre à Gaza.

Mort de 3 captifs

A relever aussi que Al-Qassam avait diffusé jeudi les images vidéo de trois captifs israéliens tués dans les raids israéliens sur la bande de Gaza. La vidéo est accompagnée d’un texte manifestement destiné au public israélien et plus précisément aux parents et proches des 129 captifs dans la bande de Gaza : « Nous essayons de les garder en vie mais Netanyahu insiste pour les tuer. Ils ont été tués avec les armes de votre armée ». Les trois jeunes hommes qui apparaissent souriants ont été identifiés : Elia Tolidano, Nick Beezer et Ron Sherman.

Dans l’accord d’échange des prisonniers conclu pendant la trêve provisoire le 24 novembre, 105 ont été relâchés et 129 sont encore à Gaza, dont certains pourraient être morts, d’après l’armée d’occupation.

Lundi, trois d’entre eux ont envoyé un message vidéo au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le sollicitant d’œuvrer pour les relâcher, assurant qu’ils ne voudraient pas mourir dans les raids israéliens.

Le samedi 16 décembre, l’armée israélienne a reconnu avoir tué par erreur trois captifs dans les rues de Choujaaiya, alors qu’ils hissaient le drapeau blanc et leur assuraient en hébreux qu’ils sont des otages.

Pour rappel, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a effectué un déplacement au Caire pour des tractations en vue d’un nouvel accord d’échange, sous supervision égyptienne. Les responsables égyptiens ont assuré au Wall Street Journal que le Hamas et le Jihad islamique exigent d’Israël l’arrêt de ses opérations militaires dans la bande de Gaza avant toute éventuelle transaction. Les médias israéliens ont rapporté jeudi soir que « le Hamas a refusé l’offre israélienne d’une trêve de 7 jours à Gaza en échange de la libération de 40 otages ».

Interrogé par le quotidien égyptien al-Shorouk News, Tahar al-Nounou, conseiller d’I. Haniyeh, a assuré qu’il n’y a pas de négociations à proprement parler, car l’écart est grand dans les positions. « De notre point de vue avant tout processus de négociations indirectes, il faudrait qu’il y ait un cessez-le-feu, l’arrêt de l’offensive et des massacres et l’envoi immédiate de l’aide pour secourir les citoyens. Par conséquent, il n’y a pas de négociation. L’occupation veut tromper la société israélienne en prétendant qu’il y a des négociations ou un processus de négociations et que la question des détenus va être résolue. Ce qui n’est pas vrai. Ce qu’il se passe est une opération de fourvoiement de l’opinion publique. L’occupation tente de lui jeter de la poudre aux yeux pour poursuivre son offensive en faveur de Netanyahu », a-t-il ajouté.

Sameh Chokri, ministre égyptien des Affaires étrangères, a déclaré que la position de son pays est fermement attachée à la nécessité d’un cessez-le-feu mais les choses sont encore enchevêtrées.

Sur sa page sur X, Benyamin Netanyahu confirme qu’il reste braqué. « Nous n’arrêterons pas la guerre avant d’avoir réalisé ses objectifs : l’éradication du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas doit capituler ou mourir », a-t-il écrit.

Abou Ubaida, porte-parole militaire des al-Qassam, branche militaire du Hamas, a annoncé que « les Moudjahidines ont mené plusieurs opérations contre les forces israéliennes dans diverses zones d’incursion et de mobilisation de la bande de Gaza », soulignant que « la résistance continue  à faire face à l’agression israélienne en cours pour la 76ème journée consécutive ».

Les agences US réévaluent le Hamas

Il a affirmé, dans un discours enregistré jeudi, que « les Moudjahidines des Brigades Al-Qassam sont toujours sur le champ de bataille face à l’agression de l’occupation israélienne et lui infligent de lourdes pertes », révélant que « le nombre de véhicules qu’ils ont ciblés depuis le début de l’agression terrestre israélienne a atteint 740 véhicules ».

Il a révélé que « les Moudjahidines des Brigades Al-Qassam ont mené, au cours de la semaine dernière, plus de 15 opérations de tireurs d’élite réussies », expliquant que « les cibles se trouvaient dans toutes les zones de l’incursion israélienne, et l’occupation se préoccupe de la recherche d’une image de victoire et de réussite ».

Abu Ubaida a évoqué les prisonniers de l’occupation détenus par la résistance, en disant que « si l’ennemi veut les capturer vivants, il n’a d’autre choix que d’arrêter l’agression », indiquant que « la poursuite de l’agression ne permet pas la libération des prisonniers ».

Faisant référence aux objectifs déclarés de l’occupation pour son agression continue, il a indiqué que  « l’objectif d’éliminer la résistance est voué à l’échec ».

Les agences de renseignement US affirment dans de nouvelles analyses qu’après l’opération Déluge d’Al-Aqsa, la crédibilité du Hamas en Palestine et dans d’autres pays de la région a augmenté. Selon CNN, les agences américaines affirment que le Déluge d’Al-Aqsa et la guerre d’Israël contre Gaza ont renforcé la position intérieure et régionale du Hamas.

Le média proche des démocrates aux Etats-Unis assure qu’« une multitude de nouvelles analyses des agences de renseignement américaines ont averti que la crédibilité et l’influence du Hamas au Moyen-Orient et au-delà ont considérablement augmenté après l’attaque du 7 octobre et la réponse militaire d’Israël ». Selon cette chaîne US, « alors que les frappes aériennes incessantes d’Israël ont tué des milliers de civils à Gaza, le Hamas a su se présenter comme la seule force armée face à un pouvoir répressif qui tue des femmes et des enfants ».

Les autorités américaines informées des analyses de leurs services de renseignement ont déclaré que le Hamas a réussi à se présenter comme le seul défenseur des Palestiniens et une force efficace face à Israël dans les pays arabes.

L’opération Déluge d’Al-Aqsa en Palestine occupée a favorisé « une influence croissante du Hamas » et l’administration US a soutenu la guerre d’Israël contre Gaza sous prétexte de « légitime défense » et en essayant de « détruire complètement le Hamas ».

Les analyses de renseignement assurent que « du point de vue du Hamas, l’attaque du 7 octobre contre les colonies du sud d’Israël a été un succès opérationnel éclatant ».

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