C’est ce qui ressort d’un message publié par Antonio Guterres sur son compte officiel X, jeudi. Il a tout d’abord souligné que les résultats du dernier rapport de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) sont alarmantes. « Le niveau catastrophique de la faim et le risque de famine à Gaza, résultant des restrictions imposées à l’aide humanitaire et les déplacements forcés massifs, sont intolérables », a-t-il poursuivi.  Et appelé à l’ouverture des points de passage, la levée des obstacles bureaucratiques, et l’instauration de l’ordre publique pour permettre aux agences des Nations unies d’accomplir les aides humanitaires vitales.

Dans son dernier rapport, l’IPC a signalé qu’environ 345 000 Gazaouis sont confrontés à un risque de famine de niveau « catastrophique », en raison de l’impossibilité d’acheminer l’aide humanitaire. L’IPC a également souligné que le niveau d’aide humanitaire acheminé en septembre était le plus faible depuis mars dernier.

L’UNICEF parle d’enfer

Gaza est devenu un véritable « enfer sur terre » pour son million d’enfants, a alerté vendredi l’Unicef, dénonçant l’ampleur des souffrances infligées aux plus jeunes dans ce territoire palestinien. James Elder, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance, a déclaré lors d’un point de presse à Genève que plus de 14 100 enfants ont été tués depuis le 7 octobre, date à laquelle le conflit s’est intensifié après une attaque du Hamas contre Israël. « Environ 35 à 40 enfants sont tués chaque jour », a précisé J. Elder, tout en rappelant que de nombreux corps demeurent sous les décombres, dans une bande de Gaza déjà ravagée par les frappes aériennes et les combats.

Il a dépeint une situation désespérée, où les enfants n’ont aucun refuge sûr, pas même dans les écoles, les hôpitaux ou les camps de réfugiés. « Les enfants et leurs familles ne sont en sécurité nulle part », a-t-il averti, soulignant que la vie à Gaza est marquée par une insécurité omniprésente et des privations généralisées qui frappent tous les secteurs de la population.

Déjà en octobre dernier, l’Unicef avait averti que Gaza était devenu « un cimetière pour des milliers d’enfants ». Deux mois plus tard, l’organisation avait désigné ce territoire assiégé comme « l’endroit le plus dangereux au monde pour un enfant ». La situation n’a fait qu’empirer depuis, souligne J. Elder, parlant d’un « déjà-vu », mais avec des aspects « encore plus sombres ».

Alors que la guerre continue de dévaster Gaza, l’Unicef appelle à une action urgente pour protéger les enfants et garantir un accès humanitaire immédiat à ceux qui souffrent de blessures, de traumatismes et de graves pénuries.

Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontières (MSF), a déclaré qu’en « 25 ans de travail humanitaire », elle n’avait « jamais vu une situation aussi grave et désespérée » que dans la bande de Gaza.

Mercredi soir sur France 2, lors du journal télévisé de 20 heures, elle a souligné que ce qui rend la situation à Gaza unique, c’est « l’enfermement » de la population, prise au piège sous les bombardements israéliens. « Depuis un an, la population de Gaza est écrasée sous les bombardements et n’a pas d’endroit où se mettre à l’abri ou fuir », a-t-elle précisé. Aujourd’hui, environ 1,5 million de personnes sont entassées « dans un espace de 42 kilomètres, donc c’est très petit » et « sous des abris de fortune qui ne résistent pas déjà aux premières pluies, qui ne pourront pas les abriter du froid ».

Dépourvue de ressources essentielles, « la population manque de tout : l’eau, la nourriture, et des biens aussi simples que du savon », a-t-elle ajouté. I Defourny a rappelé qu’une femme lui avait confié avoir dû se couper les cheveux faute de pouvoir les laver, une illustration poignante des conditions de vie sur place.

Alors que l’hiver approche, l’accès humanitaire et la mise en place d’une aide d’urgence deviennent des priorités absolues pour répondre à cette crise, souligne l’humanitaire.

Dans cet enfer sur terre, l’armée israélienne persiste à alimenter la géhenne de sa vengeance sur les civils. Le ministère de la Santé à Gaza a indiqué vendredi que « le bilan de l’agression israélienne s’est alourdi à 42 500 martyrs et 99 546 blessés depuis le 7 octobre 2023 ». Et d’ajouter que « 62 martyrs et 300 blessés ont été transportés vers les hôpitaux de la bande de Gaza, à la suite des 4 massacres commis par l’occupation israélienne contre des familles palestiniennes au cours des dernières 24 heures ». D’après le ministère de l’enclave, « de nombreuses personnes sont toujours coincées sous les décombres et sur les routes, sans possibilité pour les secouristes de les atteindre ».

Il y a lieu de souligner aussi que plus de 1 206 familles ont été effacées des registres de population, au cours des attaques menées par Israël dans la bande de Gaza.  Selon un communiqué diffusé par le ministère de la santé de Gaza, Israël a commis 6 587 massacres contre les familles durant le génocide en cours à Gaza depuis un an. Le texte précise que l’ensemble des membres de 1 206 familles ont été tués et effacés des registres au cours de cette année de génocide. En revanche, un seul membre a survécu dans 2 271 familles, tandis que plusieurs membres ont survécu dans 3 110 autres familles. Depuis le 7 octobre, plus de 17 000 enfants et de 11 378 femmes ont été tués sous les bombes largués par l’armée sioniste sur l’enclave.

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