La chaîne d’information française, réputée pour son hostilité à l’égard de la Russie depuis deux ans, a évoqué les craintes des hommes ukrainiens tachant d’échapper à la mobilisation. « Maintenant on ne veut plus sortir. On ne va plus au club de sport, on ne va plus dans les restaurants », ont confié des Ukrainiens à Marianne Kottenhoff, correspondante de la chaîne à Kiev qui intervenait dans le programme LCI Midi. « On a peur d’atterrir dans un centre de recrutement », cite-t-elle. Et la journaliste de mentionner la situation d’un centre de préparation militaire pour civils situé à Poltava : il y a peu encore fréquenté assidûment, bien que payant, par la jeunesse désireuse de se mettre en bonne condition physique en cas de mobilisation, ce lieu est désormais désert par crainte de se voir enrôlés.

En outre, la journaliste a souligné l’importante fracture de la société ukrainienne, entre des recruteurs souvent revenus blessés du front, et des hommes réfractaires car terrorisés par le volume supposé des pertes. Poltava avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois, quand le chef du centre de recrutement de cette ville de 300 000 habitants, entre Kiev et Kharkov, avait déclaré le 15 septembre dans le journal local Poltavchtchina que « sur 100 personnes recrutées à l’automne 2022, il n’en [restait] que 10 ou 20. Les autres [sont] mortes, blessées ou réformées ». Le militaire ajoutait que le bureau n’avait alors rempli son objectif de conscription qu’à 13%.

Dans une interview au Financial Times, Kyrylo Boudanov, patron du renseignement ukrainien, s’était confié sur les problèmes d’effectifs de ses forces armées. « Il n’est pas concevable de penser que nous pouvons nous passer d’une mobilisation », a-t-il affirmé.

Le 19 décembre, Volodymyr Zelensky a fait état d’une demande de l’état-major de mobiliser « entre 450 et 500 000 hommes ». Il était revenu ce 21 janvier sur ce projet au micro de la chaîne britannique Channel 4, estimant qu’il « ne voyait pas personnellement la nécessité de mobiliser un demi-million de personnes », estimant n’avoir « pas reçu d’informations suffisamment précises pour justifier cette décision ». Il a en outre souligné le problème des moyens financiers. Ces difficultés font suite à l’échec de la contre-offensive ukrainienne, lancée au mois de juin.

A New-York, intervenant lundi devant le Conseil de sécurité de l’Onu, Sergueï Lavrov a de nouveau indiqué que la recherche d’un règlement pacifique en Ukraine était compliquée par le soutien apporté par l’Occident à Kiev.

« L’Occident continue à épauler Kiev malgré son agonie évidente et son incapacité à accomplir la tâche d’infliger une défaite stratégique à la Russie qui lui est dictée » de l’extérieur, a fait valoir le chef de la diplomatie russe.

Le ministre a affirmé que certaines armes livrées à Kiev étaient revendues au marché noir, et qu’il était « difficile d’imaginer que les Occidentaux ne le sachent pas ».

Dans le sillage de la récente attaque visant un quartier résidentiel de Donetsk, il a accusé les forces ukrainiennes de « frapper délibérément des cibles purement civiles ».

« Si l’Ukraine arrête les hostilités, elle sauvera la vie de centaines de milliers de ceux qu’elle essaie de mobiliser comme du bétail et d’envoyer mourir pour les intérêts occidentaux », a conclu S. Lavrov tout en soulignant que Moscou était prêt à des négociations.

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