Les avions israéliens bombardent les périphéries de l’école des Martyrs dans le quartier Touffah, au nord-est de Gaza-ville, signalent des sources locales, alors que l’armée israélienne confirme avoir effectué une frappe dans le secteur, ciblant « des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique ». Au moins 36 personnes, dont six membres d’une même famille, ont été tuées dans de nouveaux bombardements israéliens sur la bande de Gaza jeudi matin, ont annoncé la Défense civile palestinienne et des sources hospitalières. Trois martyrs, dont une fillette et plusieurs blessés ont été signalés à la suite d’un bombardement israélien visant un centre de distribution de nourriture pour déplacés au centre de Gaza.
Le ministère de la Santé dans l’enclave a signalé que le bilan provisoire des dernières 48 heures est de 50 martyrs et 152 blessés ce qui porte le bilan total depuis octobre 2023 à 51.355 martyrs et 117. 248 blessés. Seule information qui tranche avec ce drame indicible, des sources palestiniennes ont indiqué la libération de 12 prisonniers près du poste de contrôle de Kissufim, à l’est de la province centrale de Gaza.
L’hôpital indonésien à Jabalia (nord) a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe israélienne sur un commissariat de police de cette ville du nord du territoire palestinien. « Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone », a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l’AFP. « Tout le monde s’est mis à courir et à crier, ne sachant pas quoi faire ». Un autre bombardement aérien sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile. Des corps gisaient à même le sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages.
Plusieurs autres frappes ont tué au moins 21 personnes, notamment à Khan Younès (sud), al-Zawaida (centre) et Gaza-ville. Un journaliste palestinien, son épouse et sa fille ont été tués dans une frappe aérienne israélienne qui a visé leur tente à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza.
Bassem Naim, haut responsable du Hamas, a répondu au discours de Mahmoud Abbas dans lequel il a qualifié le Hamas de « fils de chiens » et l’a appelé à libérer les captifs, à remettre ses armes et à renoncer au pouvoir dans la bande de Gaza.
Le chef de l’Autorité palestinienne, lors d’un rassemblement qui viole la légitimité de la direction du peuple palestinien, décrit une grande et noble partie du peuple palestinien avec des épithètes inappropriées. « Mahmoud Abbas insiste à maintes reprises, de manière suspecte, pour accuser le peuple palestinien des crimes de l’occupation », a affirmé B.Naim.
Rompant une trêve de deux mois au cours de laquelle plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu, Israël a repris le 18 mars son agression sur le territoire palestinien, sous prétexte de vouloir contraindre le mouvement de résistance à libérer les captifs israéliens sans échange avec les centaines de prisonniers palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation. 58 soldats et colons israéliens sont toujours détenus à Gaza dont sont 34 morts, selon l’armée d’occupation israélienne.
Parlant du soldat israélo-américain captif Idan Alexander, M. Abbas s’est adressé au Hamas en disant : « Vous, fils de chiens, remettez les otages que vous avez et qu’on en finisse. » Selon ses propres termes, « leur détention prolongée fournit à Israël un prétexte pour poursuivre son agression contre la bande de Gaza ».
Or pendant que M. Abbas accusait la Résistance d’être responsable de la situation actuelle, les bulldozers israéliens érigeaient trois portes militaires à l’intérieur du camp de Jénine, opération visant à encercler totalement le camp situé en Cisjordanie occupée. Cela confirme, une fois de plus, que l’agression israélienne n’a pas besoin de prétexte, mais repose plutôt sur une stratégie d’expansion par la force.
Mercredi soir, les brigades Ezzeddine Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont diffusé une brève vidéo du captif israélo-hongrois Omri Miran, qui a réclamé du gouvernement israélien d’agir pour sa libération. Il a affirmé que la pression militaire exercée par Israël contre la bande de Gaza « provoque la mort de prisonniers », soulignant que « seul un accord les ramènera ». Dans la lettre intitulée « Le temps presse », le captif exhorte à « parvenir à un accord le plus tôt possible afin que les prisonniers ne reviennent pas dans des cercueils », exprimant la « peur constante » dans laquelle ils vivent sous les bombardements israéliens. Il s’est également adressé aux colons israéliens, les exhortant à contacter le président américain Donald Trump pour « qu’il fasse pression sur Benjamin Netanyahu afin qu’il accepte un accord qui permettra le retour » des prisonniers.
Le prisonnier s’est adressé au Premier ministre israélien, au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, au ministre des Finances Bezalel Smotrich et au ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, les accusant d’être « la raison du 7 octobre ». Il a ajouté : « C’est grâce à vous que je suis ici. C’est grâce à vous que nous sommes tous ici. Vous provoquerez l’effondrement d’Israël. »
Dans la bande de Gaza, l’ONU a fait état de cas de « malnutrition aiguë sévère » parmi les 2,4 millions d’habitants assiégés, dont la plupart ont été déplacés par la guerre en cours depuis plus de 18 mois. Une délégation du Hamas se trouve actuellement au Caire pour discuter avec les médiateurs de « nouvelles idées » visant à rétablir un cessez-le-feu, a indiqué un responsable du mouvement.
A Gaza, où la faim ronge et l’espoir s’amenuise, la farine et le pain sont devenus si rares qu’ils sont méticuleusement répartis entre des familles qui s’accrochent à la survie, dans un territoire palestinien assiégé et ravagé par la guerre depuis un an et demi. Israël impose depuis le 2 mars un blocus total à la bande de Gaza, accusant la résistance palestinienne de détourner l’aide internationale qui avait recommencé à affluer à la faveur d’un cessez-le-feu conclu en janvier. Le Hamas accuse Israël d’utiliser la famine dans le conflit.
Les organisations humanitaires opérant dans le territoire palestinien manquent de tout, y compris des biens de première nécessité, aussi bien alimentaires que médicaux.
Selon Oum Mohamed, le groupe de bénévoles en vient à brûler du carton pour cuire les fines crêpes appelées « saj », du nom de la plaque convexe utilisée pour ce pain. « Il va y avoir une famine », prédit cette Palestinienne, « et nous ne trouverons plus de quoi nourrir nos enfants ».
Fin mars, les Gazaouis se massaient encore devant les rares boulangeries ouvertes en espérant obtenir du pain, mais les fours s’éteignent à mesure que les stocks d’ingrédients, pourtant rudimentaires — farine, eau, sel, parfois un peu de levure –, s’épuisent. Les boulangeries industrielles, qui étaient au cœur du dispositif du Programme alimentaire mondial (PAM), ont fermé en raison du manque de farine et de carburant pour leurs générateurs.
Mercredi, World Central Kitchen (WCK) a sonné l’alarme sur une crise humanitaire qui « s’aggrave de jour en jour ». Selon l’ONG américaine, sa boulangerie est la seule encore en activité à Gaza, produisant 87.000 pains par jour. « Le pain est devenu précieux, remplaçant souvent les repas », a-t-elle dit.
Selon le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha), dans plus de 250 sites d’accueil de déplacés, près des trois quarts de la population n’avaient « pas ou très peu eu accès à une alimentation suffisante » en mars. Pour compenser le manque de pain, certains fouillent les décombres en quête d’un morceau de galette, d’autres marchent des kilomètres pour écumer les points de distribution.