Pour se donner bonne contenance, Tsahal et le Shin Bet israéliens, ont assuré avoir neutralisé Adil Hamdiya, officier des renseignements du Hamas de la Brigade de la ville de Gaza, tué dans une frappe aérienne. Une fois de plus, l’armée israélienne assure que l’officier palestinien qui a participé à la planification de l’opération Déluge Al-Aqsa du 7 octobre se trouvait dans un complexe des Nations unies dans le quartier de Zeitoun à Gaza. L’armée d’occupation a déclaré, comme d’habitude, avoir pris « de nombreuses mesures » pour atténuer les dommages causés aux civils, notamment en utilisant la surveillance aérienne et des « munitions de précision ». Comme elle a affirmé vendredi qu’il y a « de plus en plus de signes » laissant présager que Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, a été tué dans une frappe la semaine dernière. Une information démentie en son temps par le Hamas. Il faut croire que l’establishment israélien est en quête d’une victoire symbolique pour se refaire une santé auprès d’une opinion désabusée par les calculs personnels de Benyamin Netanyahu, farouche partisan de « la guerre totale » qui l’épargnerait de poursuites judiciaires. En l’absence d’un quelconque acquis sur le terrain, la résistance palestinienne est toujours résiliente et combative dans l’enclave palestinienne, outre le passage de la colère des Palestiniens de Cisjordanie à un autre palier, le chef du gouvernement sioniste qui se voit sommé de se retirer par la Cour internationale de la justice (CIJ) des territoires occupés en 1967 et de veiller à l’autodétermination du peuple palestinien, n’a d’autre tangente à prendre que celle qui le mène vers son bienfaiteur américain. Il est donc attendu à Washington la semaine prochaine pour siphonner un maximum d’aide à Israël, dont l’économie est exsangue, et parier sur le renforcement des livraisons d’armes à un Etat juif qui s’est révélé aussi vulnérable qu’une toile d’araignée, comme l’a si bien dit le leader du Hezbollah.
Clin d’œil de D.Trump à B. Netanyahu
Un de ses grands bienfaiteurs n’est autre que le candidat républicain à la présidentielle qui ne fait pas de mystère quant à son appui inconditionnel à l’occupant israélien. Donald Trump, artisan des accords d’Abraham qui devaient ferrer l’Arabie Saoudite, a cru bon d’avertir les pays détenant des otages américains qu’ils devraient payer « très cher » si ces derniers n’étaient pas libérés, lors de son discours d’acceptation de son investiture à la présidence du Parti républicain, jeudi à la Convention nationale républicaine (RNC). « Je le dis au monde entier : nous voulons récupérer nos otages, et ils ont intérêt à être de retour avant que je ne prenne mes fonctions, sinon vous en payerez le prix fort », a averti D. Trump. Lequel n’a pas précisé de quels otages il s’agissait, mais sur la soixantaine d’Américains actuellement retenus en otage ou détenus à travers le monde, huit sont aux mains du Hamas à Gaza. L’allégeance est-elle ainsi faite par le milliardaire au puissant lobby juif qui influe sur les élections américaines, lobby qui ne manquera pas de choyer son fils égaré venu tout droit d’Israël ? La question mérite d’être posée.
Dans la journée de samedi, soit le 288ème jour de guerre, au moins six Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés, dans des frappes aériennes israéliennes visant des maisons et des appartements dans la bande de Gaza. « Trois martyrs et plusieurs blessés ont été signalés suite à une frappe aérienne israélienne sur un appartement appartenant à la famille Naima Allah dans le camp de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza », a indiqué l’hôpital Al-Awda de Gaza. La Défense civile de Gaza a, entretemps, rapporté qu’une frappe aérienne israélienne avait visé une maison appartenant à la famille Al-Sabbagh dans le quartier d’Al-Daraj dans la ville de Gaza, faisant un mort et plusieurs blessés, selon la même source. La Défense civile a noté qu’une frappe israélienne avait détruit des appartements à Ain Jalout, dans le camp de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza. On souligne au moins 4 massacres commis durant la journée.
L’armée israélienne a tué 37 Palestiniens supplémentaires, au cours de ses attaques contre la bande de Gaza, portant le bilan total des victimes à 38 919 depuis le 7 octobre dernier, a annoncé samedi le ministère de la Santé de l’enclave assiégée. « Quelque 89 622 autres personnes ont été blessées lors de l’offensive en cours », ajoute le ministère dans un communiqué. Et de poursuivre que « les forces israéliennes ont tué 37 personnes et en ont blessé 54 autres lors de quatre ‘massacres’ perpétrées contre des familles au cours des dernières 24 heures ».
« De nombreuses personnes sont encore coincées sous les décombres et sur les routes car les sauveteurs ne parviennent pas à les atteindre », d’après la même source. En outre, le journaliste Mohamad Jasser, son épouse et ses deux enfants ont péri dans un raid israélien qui a visé leur maison dans le camp de Jabaliya au nord de la bande de Gaza. C’est le 161eme journaliste tué depuis le 7 octobre. Le Hamas a estimé que ces nouveaux massacres sont « une réponse pratique à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, qui a reconnu l’illégalité de l’occupation et le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. »
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur de Gaza a mis en garde les habitants du nord de Gaza de se déplacer vers le sud de l’enclave. Rappelant qu’aucune région n’est en sécurité dans l’enclave, et que l’occupation tue les citoyens même dans les tentes des déplacés. « L’occupation tente de tromper les citoyens en diffusant des images et des scènes de déplacés qui franchissent les barrages pour leur faire croire qu’aucun contrôle n’y est imposé ». Et d’ajouter que « l’occupation exerce des moyens de pression psychologique sur les citoyens en diffusant des centaines de milliers de messages vocaux via les portables les sommant d’évacuer leur maison et de se rendre au sud ». Mettant en garde contre les mensonges des occupants et leurs tromperies et saluant les citoyens qui restent dans leur maison. Le ministère a demandé à la communauté internationale d’intervenir au plus vite pour faire pression sur l’occupation afin qu’elle stoppe « sa politique de déplacement exercée depuis le début de la guerre ».
A signaler que la résistance palestinienne persiste dans ses combats contre le corps expéditionnaire israélien. Ainsi, les Brigades Martyr Abou Ali Mustafa, en collaboration avec les Brigades Al-Qassam, ont détruit le site de commandement et de contrôle dans l’axe Netzarim, au sud-ouest de la ville de Gaza, avec des obus de mortier de 80 mm. La veille, le ciblage de la même zone a été réalisé, tandis que des rapports israéliens et américains ont affirmé que la résistance, après 9 mois de guerre, a conservé ses dirigeants compétents et ses missiles qui ont atteint Jérusalem et Tel-Aviv.
Le péril polio à Gaza
L’ONG Oxfam accuse Israël d’utiliser l’eau comme une arme de guerre à Gaza, avec des coupures d’approvisionnement, du pompage et de la destruction des usines de retraitement. En conséquence, la polio menace désormais la population de l’enclave, le virus ayant été découvert vendredi 19 juillet dans des échantillons d’eaux usées par le ministère de la Santé local et l’Unicef. Une nouvelle inquiétante, car la maladie se propage très vite et représente un vrai danger pour les camps surpeuplés. Avec un taux de 89 %, la couverture vaccinale contre la poliomyélite était « optimale » avant le début de l’offensive israélienne, grâce à des campagnes de vaccinations systématiques assurées par les agences onusiennes. Mais dix mois plus tard, la situation a radicalement changé. De dizaines de milliers d’enfants de moins de cinq ans risquent de contracter la polio et d’autres pathologies, selon Christian Lindmeier. « La destruction du système de santé, le manque de sécurité, les obstacles pour accéder, les déplacements constants de population, la pénurie de fournitures médicales, la mauvaise qualité de l’eau et l’insuffisance de l’assainissement, énumère ce porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Tout cela fait baisser les taux de vaccination systématique et augmentent le risque de maladies évitables par la vaccination, y compris la polio. »
D’après Oxfam, Israël a détruit 70 % de toutes les pompes à eaux usées de Gaza, ainsi que la totalité des usines de traitement. Cela dans une pratique intentionnelle, selon James Elder de l’Unicef, qui dénonce également « une volonté délibérée et constante des autorités qui ont le pouvoir légal et militaire d’empêcher l’acheminement de l’aide vitale à Gaza ». Aujourd’hui, seuls 16 des 36 hôpitaux de l’enclave restent partiellement fonctionnels. Tout comme près de la moitié des centres de santé.