« Aujourd’hui au Kremlin, le ministre de la Défense de la Fédération de Russie, le général d’armée S.K. Choïgou a informé le commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie de la prise complète » de la ville d’Avdeïevka, annonce un communiqué du ministère. Selon le ministre russe, la libération d’Avdeïevka, « puissant nœud défensif des forces armées ukrainiennes », a permis d’éloigner la ligne de front de Donetsk et de la protéger des attaques des forces de Kiev.
Suite à ce rapport de son ministre de la Défense, « le président a félicité nos militaires et nos combattants pour une victoire aussi importante, pour un tel succès », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, cité par l’agence Ria Novosti.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrant des soldats hissant le drapeau de la Russie sur des monuments et bâtiments de cette ville industrielle du Donbass ont commencé à circuler. Cette officialisation survient quelques heures après que le commandement ukrainien a annoncé le retrait de ses troupes de la ville. Un retrait motivé, selon l Oleksandre Syrsky, commandant en chef des forces armées ukrainiennes par la nécessité « d’éviter l’encerclement et de préserver la vie et la santé des militaires ». Malgré cette annonce du commandement ukrainien, seules « quelques formations éparses » seraient parvenues à se retirer « sous le feu continu des troupes russes » et en « abandonnant armes et équipements militaires », selon S. Choïgou. « Actuellement, des mesures sont prises pour débarrasser définitivement la ville des militants et bloquer les unités ukrainiennes qui ont quitté la ville et se sont installées à la cokerie d’Avdeïevka », stipule le communiqué de presse de la Défense russe.
« La prise d’Avdeïevka est une grande victoire de l’armée russe », pareille à la prise de Marioupol ou d’Artiomovsk (Bakhmout), a déclaré Igor Nikouline, expert militaire et ancien membre de la commission de l’Onu pour le désarmement.
Pendant 10 ans, les autorités ukrainiennes ont menti en affirmant que la ville de Donetsk « se bombardait elle-même », a rappelé I. Nikouline à la Cinquième chaîne de télévision russe. « À présent, ce sera impossible car c’est d’Avdeïevka que venaient les frappes sur Donetsk et Gorlovka, qui terrorisaient les civilisé », a-t-il réagi.
De son côté, Larry Johnson, ancien officier de la CIA, a estimé que « la situation en Ukraine approchait de sa phase finale et que les forces ukrainiennes ne pourront pas éviter la défaite ».
L. Johnson a déclaré sur YouTube que « c’est l’une de ces situations (la perte d’Avdiivka) où les forces ukrainiennes subissent une défaite écrasante, et elles n’ont plus de ressources américaines sur lesquelles elles peuvent compter, et elles ne disposent plus de la main d’œuvre disponible ».
« Je pense que nous avons atteint la fin, car l’Ukraine est vaincue à plusieurs endroits et elle doit retirer ses forces de différentes régions. », a ajouté l’ex-agent de la CIA pour qui « les russes disposent de suffisamment de forces pour exploiter facilement les lacunes des positions des forces ukrainiennes ». L. Johnson a souligné que « les forces ukrainiennes ne disposent pas d’un soutien aérien susceptible de contribuer aux combats et leurs sites de lancement de missiles et leurs aéroports sont soumis à de graves attaques ».
En dépit de toute cela, la France reste sur sa lancée antirusse. « Il est fort probable que nous assistions à des succès notables sur le terrain capacitaire en 2024 », a déclaré Sébastien Lecornu, ministre français de la Défense, dans le JDD du dimanche, avant de préciser que le « premier exemple concerne le développement d’une nouvelle génération de drones kamikazes ». « Ce projet, que j’ai amorcé dès ma nomination, est en phase d’expérimentation », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter que « l’Ukraine sera parmi les premiers bénéficiaires de ces drones dans les prochaines semaines ». Aux yeux du ministre, « cela représente aussi une opportunité de tester au combat cette nouvelle génération de matériels ». S. Lecornu n’apporte pas davantage de précisions.