Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir conquis la localité de Poustynka, à une dizaine de kilomètres au sud de Pokrovsk, ville importante pour la logistique de l’armée ukrainienne et en raison de sa mine de coke. Il a également revendiqué la conquête du village de Soukhi Yaly, au sud-ouest de Kourakhové, ville située à proximité un important gisement de lithium, un minerai rare, écrit l’AFP.

En parallèle, le gouverneur de la région de Kherson a annoncé que trois personnes avaient été tuées et trois autres grièvement blessées, tous civils, lors d’une attaque de drones ukrainiens. Au cours des dernières 24 heures, d’autres civils ont été blessés lors de frappes ukrainiennes contre des régions russes limitrophes. Vladimir Saldo, a fait état de plusieurs morts et blessés dans la ville d’Oleshki à la suite d’une attaque des « drones kamikaze » ukrainiens. Selon le bilan, la frappe « a tué trois personnes. Trois autres civils ont été gravement blessés ». Les blessés « ont été hospitalisés à l’hôpital central du district d’Oleshki, où ils sont actuellement en soins intensifs dans un état extrêmement grave », a rapporté V. Saldo dans un message publié sur sa chaine Telegram. Selon cette même source, l’attaque a visé « un point de distribution d’aide humanitaire » destiné aux personnes « vivant dans la situation difficile d’une ville sur de la ligne de front ». « Les opérateurs ukrainiens voyaient et savaient clairement qu’ils attaquaient avec des drones » a fustigé le responsable régional, dénonçant un « acte d’agression » visant «exclusivement les civils ».

A l’autre bout de la ligne de front, le gouverneur de la région de Belgorod, également voisine de l’Ukraine, a rapporté le même jour que « quatre civils ont été blessés » également dans une série d’attaques impliquant notamment des drones. « Les victimes présentant diverses blessures par éclats d’obus de gravité modérée ont été hospitalisées » a précisé Viatcheslav Gladkov, dans son bilan journalier des attaques ukrainiennes contre sa région.

La Défense russe annonce quotidiennement la destruction de drones ukrainiens au-dessus du territoire de la Russie depuis le début de l’opération militaire spéciale. Les forces de Kiev y recourent pour frapper l’arrière des lignes russes, tant par les airs que par voie maritime. Une méthode d’attaque occasionnant régulièrement des victimes civiles et approuvée par les soutiens occidentaux de l’Ukraine, qui lui ont fourni le soutien financier et matériel lui permettant d’acquérir et de produire davantage de drones.

Début juillet, Rodion Mirochnik, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères sur les crimes de guerre de Kiev, avait rapporté que les drones ukrainiens, à eux seuls, avaient tué sur le territoire russe 98 civils et en avaient blessé 486 autres au cours des six premiers mois de l’année. Il avait rappelé à cette occasion que les drones permettaient à leurs opérateurs de « clairement identifier celui qu’il frappe », rendant ainsi « difficile » de « confondre un combattant avec un enfant ou une femme âgée ».

Appui US continu

L’administration Biden qui vit ses dernières semaines a opté pour l’intensification de son soutien à Kiev. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s’est entretenu le 5 décembre avec Andriy Yermak, chef de cabinet du président urkainien. Il lui a promis une « avalanche » d’assistance militaire. 

Des centaines de milliers d’obus d’artillerie, des missiles et des véhicules blindés seraient prêts à être livrés avec comme date prévue la mi-janvier. Avant d’être remplacée, l’administration Biden tente de sécuriser au maximum le soutien américain à Kiev. La formation de nouvelles troupes et un prêt de 20 milliards de dollars, rendu possible par les profits liés aux actifs russes immobilisés sont également prévus.

Les observateurs relèvent que l’aide US se fait attendre alors que l’armée ukrainienne, minée par le manque d’hommes et d’armes, se trouve dans une position défensive depuis plus d’un an. La Maison-Blanche répond ainsi à Volodymyr Zelensky, qui réclame un accroissement du soutien occidental à un mois de l’investiture de Donald Trump et de ses promesses de résoudre le conflit en 24h. Reuters rapporte déjà que le président-élu serait en train de dessiner les contours d’un accord entre Kiev et Moscou. Un accord qui pourrait comprendre des concessions territoriales de l’Ukraine à la Russie. 

Ces nouvelles mesures de soutien, encore à l’état de promesse, doivent permettre à l’Ukraine d’arriver en meilleure posture à la table des négociations et d’affaiblir la Russie, croient savoir des observateurs. De nouvelles sanctions américaines doivent entrer en vigueur dans les prochaines semaines, visant une cinquantaine de banques russes, pour limiter les revenus de Moscou tirés des hydrocarbures. 

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