Friederich Merz, conservateur, a été élu mardi chancelier allemand par les députés du Bundestag et succède ainsi au social-démocrate Olaf Scholz. Il a obtenu 325 voix pour, soit davantage que les 316 requises. Il y a eu 289 voix contre, une abstention et trois votes nuls. Un résultat rapidement consacré par le président Frank-Walter Steinmeier qui a officiellement nommé F.Merz chancelier mardi en fin de journée.

Cette élection est une victoire en demi-teinte pour le conservateur qui aura du mal à faire oublier le cinglant revers subit dans la matinée. Faute à six voix manquantes, il n’est pas parvenu à obtenir le soutien de la majorité absolue des députés allemands pour être confirmé dès le premier tour de scrutin à la chancellerie, une première dans l’histoire du pays. Un revers qui illustre la fragilité du dirigeant démocrate-chrétien et de la coalition avec laquelle il entend gouverner la première économie européenne dans un monde en plein chamboulement géopolitique et sous pression à la fois de l’administration Trump et, sur le plan intérieur, d’une extrême droite en plein essor.

Âgé de 69 ans, le conservateur débute affaibli son mandat de quatre ans alors qu’il était censé apporter de la stabilité après la crise politique nationale ouverte par la chute du gouvernement O. Scholz en novembre.

Ce coup de théâtre mine d’emblée ses promesses de relance du pays, en crise économique, et de l’Europe. Déjà peu populaire dans l’opinion, il est contesté jusque dans ses propres rangs depuis qu’il est revenu sur une promesse de campagne en assouplissant les règles nationales très strictes de dépenses budgétaires. Il avait pris cette décision pour pouvoir financer un vaste programme de réarmement du pays censé répondre à la menace russe, au désengagement militaire américain du continent européen et le besoin de modernisation du pays pour un budget de plusieurs centaines de milliards d’euros

Sur le plan international, cette élection chaotique met à mal l’image de stabilité de l’Allemagne, d’autant plus que le nouveau chancelier est attendu mercredi en France et en Pologne. Fervent partisan d’un nouveau « leadership » en Europe et soutien sans faille à l’Ukraine, il espère ainsi resserrer ses liens avec Paris et Varsovie. Emmanuel Macron a d’ailleurs donné rendez-vous à F. Merz mercredi afin de « rendre le moteur et le réflexe franco-allemand plus forts que jamais ». « À nous d’accélérer sur notre agenda européen de souveraineté, de sécurité et de compétitivité », a-t-il posté sur X.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a félicité mardi F. Merz pour son élection, saluant un « connaisseur de l’Europe ». « Ensemble, nous travaillerons pour une Europe forte et plus compétitive », a-t-elle déclaré sur X. « Je me réjouis de notre collaboration sur un ambitieux agenda européen commun », a renchéri le président du Conseil, Antonio Costa.
Même soulagement côté ukrainien. Volodymyr Zelensky a « félicité » F. Merz. « Nous espérons sincèrement que l’Allemagne deviendra encore plus forte et que nous verrons davantage le leadership allemand s’affirmer dans les affaires européennes et transatlantiques », a écrit V. Zelensky sur les réseaux sociaux.

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